Dans les arrêts de jeu, le CSG tenait un succès qui lui permettait de faire d’une pierre deux coups: remporter le derby et passer devant Rosport. Le pied. Jusqu’à ce que Förg surgisse…
Pas de vainqueur dans le derby de l’Est. (Photo : Julien Garroy)
Si vous mettez la main sur un illuminé qui prétend avoir vu venir le redressement spectaculaire du CSG en ce début d’année 2015, demandez-lui si la Jeunesse a encore une chance de remporter le titre, on ne sait jamais, il a peut-être un scoop pour vous…
Mais on s’égare : recrutement à minima, blessure du patron René Peters, attaque dramatiquement en panne d’inspiration, voir Grevenmacher en position, hier soir, au Op Flohr, de dépasser au classement le Victoria après sept points pris sur neuf possibles depuis la reprise, relève du petit miracle. Même si le voisin, il est vrai, a tout fait pour en arriver-là, au point de basculer dans cette catégorie des équipes ayant le droit de commencer à se sentir menacées : dix matches de rang sans victoire en DN, alors que les derniers de la classe se rebellent tous un à un, c’est tenter le diable…
Les courbes de forme de ces deux ennemis jurés se sont pourtant bien croisées en première période. Et sans un Schaab époustouflant autant qu’un Lascak désespérant, il n’y aurait même pas eu besoin de revenir disputer la deuxième période tant la différence aurait été nette : le portier mosellan laisse d’abord traîner le pied sans se jeter en face à face avec l’international espoirs (39e), puis il part du bon côté quand ce dernier vient le provoquer balle au pied (42e). Le promu a quand même sorti le strict minimum de ses opportunités : un but d’avance grâce à un jaillissement de Jakob au premier poteau sur un centre court de N. Dücker (0-1, 17e).
> Steinmetz, encore héros, mais à l’envers
Grevenmacher n’est quasiment nulle part. Tout juste peut-il s’appuyer, offensivement parlant, sur un Dervisevic diaboliquement provocateur balle au pied, mais son slalom en pleine surface (30e) est ponctué d’un petit coup d’épaule de Lickes suffisant pour le déséquilibrer. Pas pour un penalty, selon M. Heinen. Mais Dervisevic va revenir à la charge. À la 55e, étrangement seul au point de penalty, il est en embuscade d’un ballon anodin mal dégagé par la défense rosportoise et qu’il reprend violemment de volée en lucarne (1-1).
Une pure merveille qui va ouvrir une parenthèse euphorique de quinze minutes pour les hommes de Jacques Muller. Et de laxisme pur pour ceux de Carlos Teixeira. À la 71e, Gaspar, sur corner, n’a personne sur son chemin pour catapulter une tête sous la barre, que Bürger claque une première fois. Sur le deuxième corner, Gaspar s’arrache au duel pour un ballon qui file jusqu’à Magalhaes, lui aussi complètement seul et qui fusille sans sommation le portier rosportois (2-1).
Le Victoria a encore raté le coche. Encore une journée de championnat gâchée et qui reporte désormais au mois d’avril ses rêves de gagner enfin à nouveau un match.
Il lui reste à aller gratter ce qu’il peut espérer de mieux depuis cinq mois et demi : un petit point. Le promu va recevoir un coup de main de Damien Steinmetz. Héros le week-end passé à Ettelbruck (deux passes décisives et un but), le jeune attaquant de 20 ans va oublier de retenir une frappe après que l’arbitre l’eut signalé hors-jeu. Son expulsion laisse un CSG sous pression. Et dans une fin de match étouffante, un renversement de jeu de Dücker aboutit à une jolie volée de Steinbach que Förg vient couper plein axe pour une égalisation dans les toutes dernières secondes.
De notre journaliste Julien Mollereau