Le Swift a encore gagné de justesse et conservé ses trois points d’avance avant le grand choc du week-end prochain contre un F91 solide. La finale est servie.
Ce sera une finale. On le savait par avance mais les données, désormais, sont claires : six points d’avance pour le Swift en cas de succès à domicile dimanche, à 16 h, sur le champion en titre dudelangeois. Égalité quasi parfaite (exception faite du goal-average, toujours à l’avantage de Hesperange) si le F91 prend sa revanche après son non-match de l’automne dernier (0-4). Et avec cette trame mathématique, un fait avéré, une tendance forte de ces dernières semaines : le Swift galère quand même un peu plus que son dauphin pour prendre les trois points. Surtout contre les petits. Repris deux fois au score par Etzella (2-2) le 12 mars, vainqueur du Fola (0-1) à la 88e minute le 19 mars, il vient une nouvelle fois de frôler la correctionnelle contre Mondercange (2-1), qui aurait mérité au moins le point du nul, samedi soir.
«On s’est mis dans la difficulté tous seuls», râle Pascal Carzaniga. «Au moment où on aurait dû dérouler, on les relance avec un but gag et on a alors senti beaucoup de crispation. À la mi-temps, j’ai senti les joueurs un peu stressés, pas comme d’habitude. C’était un match un peu électrique. Est-ce que le résultat du F91, tombé avant, a joué? Oui, peut-être. Mais ce n’est pas la première fois que cela arrive non plus!» Pas serein, le leader? C’est en tout cas la troisième fois en moins d’un mois qu’il manque d’offrir au F91 l’occasion de revenir directement dans son sillage. Les hommes de Fangueiro, depuis leur défaite contre Pétange, c’est-à-dire quasiment un concurrent direct, n’ayant concrètement tremblé pour leur part qu’à une seule reprise, face au Fola (2-1).
Grand merci à Philippe et Stolz
D’ailleurs, le staff dudelangeois ne s’est pas privé, avant la confrontation du week-end prochain, de faire peser l’intégralité de la pression sur les épaules des pensionnaires du Holleschbierg. Et Fangueiro dans le texte : «Nous arrivons à lutter malgré un effectif réduit à 16 joueurs alors que dans le même temps Hesperange en possède 34!» Et son équipe, qui n’a laissé aucune chance à Mondorf samedi après-midi, a donné la même impression à Joao Machado, gardien et capitaine de Mondorf, qui ne parvient pas à les départager malgré la différence de moyens : «Entre le Swift et le F91, qui est le favori? Je ne pourrais pas répondre, car on vient de prendre 4-0 contre les deux (il rit)». Mais le bilan tiré par le Mondercangeois Daryl Myre est un poil plus inquiétant pour le Swift, qui aurait dû avoir plus de marge de manœuvre à une semaine de sa grande finale : «On a fait l’erreur de les croire beaucoup trop forts pour nous. Alors que nous avons montré que nous savons jouer nous aussi au football!»
C’est bien ce constat qui agace aussi Mehdi Terki, capitaine généralement sans concession dans ses analyses d’après-match : «Les matches comme ça se jouent au niveau mental. Si on les laisse croire qu’ils ont la possibilité de faire match nul ou de gagner, si on ne les tue pas d’entrée, on sait que jusqu’à la fin, cela va être difficile. On n’était pas assez concentrés. Contre Etzella, on avait déjà eu le même piège.» Mais au moins reste-t-il à ce leader qui s’accroche à l’espoir logique d’un premier titre de champion dans l’histoire du club, ce duo improbable Philippe-Stolz, qui a fait basculer un match qui semblait très mal parti et qui aurait même pu coûter trois points. «On arrive une nouvelle fois à marquer grâce à un mouvement entre Philippe et Stolz que je remercie grandement au même titre que toute l’équipe», admet Terki. «Heureusement que l’on a ce mouvement… disons, habituel? Oui…», dit aussi Carzaniga. Un mouvement qui vaut trois points mais qui dit suffisamment que rien n’est fini. Assez pour que Bruno Freire, buteur avec Dudelange, lâche l’évidence : «Il faut être champions! C’est notre objectif principal!» C’est aussi celui du Swift. Et il ne pourra y en avoir qu’un.