Battue quatre fois en six journées, la Jeunesse Esch n’est que 13e avant d’aller à Pétange, ce mercredi soir à l’occasion de la 7e journée. Mais ses joueurs se voient inverser la tendance.
Il y a, d’une part, le bilan comptable et la lecture strictement mathématique que l’on en fait : avec six points en autant de journées, la Jeunesse réalise une entame en inadéquation avec son ADN et son ambition avouée de rejouer les premiers rôles en BGL Ligue. Et, d’autre part, l’analyse que les joueurs eux-mêmes font de leur début de saison, qui les a il est vrai vu croiser le fer avec deux européens visant le titre (le F91 et le RFCU) et l’actuel deuxième (Progrès) du championnat : à les entendre, la Vieille Dame est sur la bonne voie.
Des propos martelés par Kévin Sommer et Bilal Hadraoui sitôt après la défaite samedi contre le Racing (0-2), la quatrième déjà cette saison, et prolongés lundi par Andrea Deidda : «Si on regarde le contenu, on peut être satisfaits, estime le milieu offensif, absent contre le RFCU et qui a repris la course en début de semaine. On produit du jeu, mais notre problème, c’est devant le but : on a des occasions, mais on n’a pas de réussite.»
Régner dans les deux surfaces
«On joue bien, abonde Clayton De Sousa Moreira, mais on ne marque pas tout de suite. Et comme toutes les équipes sont devenues plus fortes, ce sont les petits détails qui comptent. Contre le Racing, c’était du 50-50, mais c’est eux qui ont marqué en premier. Contre Niederkorn (défaite 2-1, 4e journée), si on marque en premier, on gagne. On domine, on a plusieurs grosses occasions, eux ont une occase et la mettent dedans…»
Symbolisées samedi par les deux occasions manquées par Maxime Deruffe à 0-0 ou ces centres de Besch, Clayton et Nouvier mal ou non exploités par Maazou à 0-1, la faute à un mauvais timing ou une absence passagère de flair, ces lacunes dans la surface adverse constituent l’un des axes majeurs d’amélioration des Bianconeri. Comment? «Il faut être plus tueurs, prescrit Deidda. Il ne faut pas croire que les ballons vont rentrer facilement, il faut avoir la volonté de mettre la balle au fond.»
«On a quand même 13 ou 14 nouveaux joueurs, rappelle Milos Todorovic. Il manque des automatismes offensifs, mais ça prend du temps, on ne peut pas en avoir tout de suite après une préparation où on a surtout travaillé physiquement et tactiquement.» La justesse de la dernière passe est un autre «problème à régler au plus vite», mais les attaquants eschois ne sont pas responsables de tous les maux, tempère le capitaine. «Défensivement, on fait aussi trop de fautes individuelles. Il faut plus de concentration, d’expérience.» «Être plus méchants», synthétise Clayton.
«On va faire quelque chose de bien»
Voilà pour le diagnostic. Et pour les chances de guérison? Élevées, affirment les trois larrons. «On a déjà progressé par rapport à la saison passée, où on se basait sur les contres, juge Todorovic. On essaie de créer du jeu, on n’est plus passifs, mais actifs. Il ne nous manque pas grand-chose. On a de la confiance : on sait qu’on peut battre tout le monde, qu’ils ne sont pas meilleurs que nous. Si on continue comme ça, la roue doit tourner.»
«Quand la mayonnaise prendra, ça ira. Le coach est bien, l’état d’esprit est bon, on a une belle équipe pour jouer le haut de tableau. On va faire quelque chose de bien», promet Clayton. Nul besoin, donc, de céder à l’affolement, d’autant que, selon Deidda, «la saison est encore très longue. Il reste 24 matches et beaucoup de points à prendre. Mieux vaut attendre décembre pour dresser un bilan.»
Avant cela, la Vieille Dame a deux «finales» à disputer cette semaine, ce mercredi à Pétange et dimanche contre Mondorf. «Il n’y a qu’une seule option : gagner, prévient Todorovic. Peu importe comment, même en étant « dégueulasses« . On a besoin de points.» Des propos qui semblent trahir une réalité : la positive attitude ne durera probablement qu’un temps à la Frontière.
Simon Butel