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[BGL Ligue] Pour les joueurs, la reprise est au-dessus des législatives


Brian Amofa, franco-ghanéen du Progrès Niederkorn, reste imperméable aux questions politiques. (Photo: Jeff Lahr)

Les binationaux français s’inquiètent peu de la montée de l’extrême droite. En pleine préparation de la saison de DN, ils ont d’autres choses en tête.

Amine Zenadji n’a pas voté, dimanche, pour le 1er tour des législatives françaises. L’attaquant franco-algérien de 26 ans était «en stage à Bitburg» avec Strassen et son principal souci du moment n’est pas forcément la montée de l’extrême droite et de ses idées douteuses sur l’immigration («Bon, le RN va passer, voilà ! Mais ce n’est pas un drame»), mais plutôt la réécriture du logiciel offensif de l’UNA, qui va encore évoluer avant de rentrer dans la campagne européenne. Et qui devrait le confirmer dans ce rôle de piston droit qu’il occupait en fin de saison dernière pour dépanner.

Il n’est pas le seul à regarder ça de très loin. Pendant que l’Hexagone part en vacances ou recule la date de départ justement pour pouvoir être là en vue du 2e tour, les footballeurs français de DN, binationaux (très ciblés par le parti dirigé par Jordan Bardella) compris, pensent au sport. La reprise, c’est dans un mois et il y a plein de choses à faire avec cet argument massue, énoncé par Anthony Mfa, portier franco-gabonais de Rodange et ancien pro, donc rompu aux exercices de style un peu casse-gueule : «Le sport et la politique, ce n’est pas un bon mélange».

Ça y est, on va être obligés de rentrer chez nous !

Cela n’empêche pas les joueurs de l’équipe de France, depuis plusieurs jours, de mettre les pieds dans le plat. D’appeler à lutter contre les extrêmes. Surtout ceux de droite. Au Luxembourg, on est plus prudent. Brian Amofa, franco-ghanéen du Progrès Niederkorn, reste ainsi imperméable aux sujets de société. Ce qui ne veux pas dire «pas concerné» : «Ce n’est pas que le sujet n’a pas d’intérêt. Mais la politique, je n’en parle pas. Parce que de toute façon, chacun n’écoute que ce qu’il veut entendre. Moi, ce que je sais, c’est que le sport, c’est mélangé». Une forme de sagesse.

Comme le relativisme dont fait preuve Tarek Nouidra, le milieu de terrain de la Jeunesse, d’origine marocaine : «La politique, j’en parle souvent avec les collègues mais dans le vestiaire, c’est surtout pour blaguer. On se dit : « ça y est, le RN passe, on va être obligés de rentrer chez nous! ». Mais je ne pense pas que la France soit raciste. Cela reste un vote contestataire. Et le RN un parti contestataire. Ils n’ont pas les personnes qualifiées pour tenir le pouvoir. C’est comme ces sorties de Bardella sur les binationaux (NDLR : son parti veut interdire certains postes à responsabilité aux binationaux). C’est pour faire le buzz. Je ne pense pas que cela soit constitutionnel».

Finalement, depuis La Maxe, où il vit, Mfa est sans doute le plus perturbé. Peut-être parce qu’avec sa cheville brisée, il vient seulement, en ce début de semaine, de reprendre la course. Mais avec la tête pas complètement libre. «Mais on vit peut-être avec des gens hypocrites, dans notre région. Des gens qui pensent le contraire de ce qu’ils te disent et qui votent en conséquence. Qui sont contre l’immigration. C’est alarmant. J’espère que cela n’affectera pas le sport.» En tout cas, cela n’affecte pas la reprise.

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