Le club eschois va encore prendre, dans le sillage de sa direction, un peu plus l’accent grec. Avec l’arrivée d’un entraîneur hellène.
Forcément dans un club de tradition comme la Jeunesse, certains risquent de mal avaler leur café en lisant ces quelques lignes. Mais il ne faut pas faire de procès d’intention à ses nouveaux dirigeants débarqués l’été dernier. Car leur réflexion de base n’est pas foncièrement mauvaise. Loin de là même.
« Nous cherchions un technicien avec des caractéristiques spécifiques. Quelqu’un qui puisse être « full time » ici. Quelqu’un de jeune qui colle avec un groupe qui l’est aussi. Mais avec une expérience dans un championnat de première division. Une personne aussi qui, en plus d’avoir évolué dans le monde pro, a également exercé à un niveau amateur. Un profil qui n’est pas simple à trouver… », expliquait mardi Panagiotis Katsattis, le vice-président eschois. Pas simple en effet.
Mais les dirigeants ont donc trouvé leur oiseau rare en la personne de Giorgios Petrakis. Un coach âgé de 32 ans avec quelques belles références. « En Grèce, il a fait partie des trois nommés pour le titre d’entraîneur de la saison en D2. Et en 2020, il était le plus jeune coach de la Super League grecque (NDLR : la D1). Il est donc connu en Grèce. Et si le Luxembourg est un petit pays, la Grèce n’est pas très grand non plus. Ce que je veux dire, c’est que tout le monde connaît un peu tout le monde. »
C’est ainsi que lorsque, voici une dizaine de jours, Petrakis et son club, PAS Lamia (actuelle lanterne rouge avec 0 point en 4 matches), se sont séparés « d’un commun accord », il n’a fallu que trois jours à la direction eschoise pour prendre contact avec lui. « On s’est rencontrés avec le président (NDLR : Manthos Poulinakis) et il m’a expliqué le plan qu’il a pour ce club. Mais aussi ce dont il rêve pour ce dernier. Après, il m’a aussi expliqué que la Jeunesse était un grand club avec une grande histoire, une grande tradition. C’était une belle opportunité pour moi », complétait le nouvel entraîneur, qui a passé pas mal de temps ces derniers jours à avaler des matches de BGL Ligue pour se rendre compte des forces en présence. Il est vrai qu’il avouait assez logiquement ne pratiquement rien connaître du Luxembourg ou de son football avant de débarquer ici.
Dinis De Sousa, la petite touche «Jeunesse»
Sur le papier, cela a donc une certaine gueule. Reste à voir si à l’autopsie, la greffe prendra avec ce technicien qui parlera en anglais avec ses joueurs. Les dirigeants ont, en tout cas, fait attention à bien garder une touche importante de «Jeunesse» dans le staff du nouveau venu. Ce dernier aura, en effet, comme adjoint Dinis De Sousa, qu’on avait déjà vu dans le même rôle lorsque Sébastien Grandjean était à la tête de l’équipe. Il entraînait les juniors eschois, dans un club où il a fait toutes ses classes jusqu’en équipe première.
Fils de Giannis Petrakis, un entraîneur renommé en Grèce aujourd’hui à la tête de l’Olympiakos Nicosie à Chypre, Giorgios a forcément débuté le coaching très jeune. « En tant que footballeur, j’ai signé mon premier contrat pro à 17 ans. Mais cinq années plus tard, j’ai décidé de faire un pas de côté et de me lancer dans le coaching. Et j’ai passé mon premier diplôme », confiait celui dont la durée du bail n’a pas été révélée hier. « Cela reste entre lui et nous. Mais nous sommes à Esch pour un projet sur le long terme », glissait encore Panagiotis Katsattis. Aucun objectif chiffré n’a été fixé pour cette saison. Il est « trop tôt pour parler de classement », a-t-on entendu. « On veut être le plus haut possible. Et pour ça, on va essayer d’être chaque jour un peu mieux. »
Et cela commençait donc mardi pour Petrakis et son staff (outre De Sousa, on retrouve Arnold Mauragas en tant qu’assistant technique, Rui Lomar en préparateur physique, Joël Da Natividade en position de kiné et le Dr Patrich Peters). Avec un premier entraînement et la découverte des joueurs. « La première chose que je dois faire, c’est évaluer les 28 joueurs que j’aurai sous mes ordres. Il va falloir faire vite parce que les premières échéances vont arriver assez rapidement pour nous… », reprenait le coach. Effectivement. Dès dimanche, il y aura une sorte de petit derby en Coupe face à l’équipe de D2 de Noertzange. Le genre de match qu’on ne peut pas perdre quand on est la Jeunesse…
Julien Carette