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[BGL Ligue] Käerjeng – Bettembourg, deux vents contraires, une seule destination


Mathias Jänisch et ses partenaires, qui ont fini la saison sur deux succès, reviennent de loin.  (Photo : luis mangorrinha)

Les uns ont souffert toute la saison mais fini fort, les autres caracolé en tête mais faibli sur la fin : qui, de Kaërjeng et Bettembourg, opposés ce soir à Niederkorn lors du second barrage BGL Ligue/PH, affiche le plus de certitudes aujourd’hui ?

Si le jeu du «Tu préfères?» avait dû être adapté au football luxembourgeois en ce début de semaine, alors l’un des dilemmes les plus souvent posés aurait certainement été qui, des deux challengers venus de l’antichambre, il était le plus préférable pour Käerjeng d’affronter en barrage, entre un Canach en pleine bourre (10 victoires sur les 12 dernières journées, 2e meilleure équipe de la phase retour en PH) et un Bettembourg ayant fini le capot ouvert (un point en 3 matches) après avoir longtemps squatté les deux places de tête.

Pour le coup, quiconque aura assisté à l’épique Fola – Canach (4-3 ap) de jeudi y aura acquis, outre des souvenirs à raconter aux gosses, la confirmation, sinon la conviction que la Jeunesse n’avait absolument rien d’un cadeau. Mais quiconque a son petit carnet de stats à jour sait aussi que, par-delà les dynamiques, l’idéal reste d’aborder ce match couperet dans la peau de… Käerjeng, samedi soir (19 h) au stade Jos-Haupert de Niederkorn.

«Les garçons ont un mental tout neuf»

Avec le succès eschois de jeudi, cela fait désormais cinq barrages consécutifs qui tournent à l’avantage du pensionnaire de BGL Ligue (le dernier remporté par une PH l’ayant été en 2017, en l’occurrence Hostert aux dépens de… Canach), une dynamique qu’entendent prolonger les Bascharageois en même temps qu’ils espèrent entretenir la leur, qui s’établit avant cette dernière sortie de la saison à deux victoires consécutives (et même 7 points sur 9), un sacré pactole si l’on se souvient de la disette de 19 journées qu’ils avaient auparavant traversée.

Reste cette question : une mini-série comme celle-ci peut-elle décemment faire oublier les sept mois d’errance statistique qui l’ont précédée, suffisamment en tout cas pour aborder ce second barrage en position de force? Manuel Peixoto, l’entraîneur de l’UNK, privée samedi soir du seul Titizian (genou) y répond avec la certitude de celui qui a vu quelque chose se passer dans son cadre ces dernières semaines : «Les garçons qui sont dans le groupe actuel ont un mental tout neuf.»

On est en droit de s’interroger au sujet de l’adversaire bettembourgeois, récemment porté par des vents contraires ces dernières semaines et dont il serait aisé d’imaginer que ses joueurs aient vu leur fin de saison perturbée par l’annonce, début mai, du départ de leur entraîneur Olivier Baudry à l’issue de la saison.

Sauf que… Olivier Baudry ne s’en va pas (lire encadré), en fait, et que Peixoto, pas au courant de la chose (NDLR : nous ne l’étions pas non plus au moment de notre échange téléphonique), croit de toute façon plus à l’orgueil des joueurs bettembourgeois qu’à leur démobilisation ou à un coup de pompe.

«Ils ne sont pas dans le doute»

«Un joueur reste un joueur, et Olivier doit aussi vouloir partir la tête haute, énonçait alors le coach bascharageois. Regardez Canach : leur coach (Franck Rinaldo, pressenti à… Käerjeng) partait aussi, et ils ont quand même joué jusqu’au bout. Je ne crois pas que Bettembourg sera démotivé, et je ne compte pas dessus d’ailleurs. Je n’ai pas envie de perdre du temps là-dessus, je préfère parler aux joueurs que tirer des plans sur la comète.»

Privé de Bosson et Paris derrière, Fialho Santos au milieu, Daumail devant et surtout d’Esposito, suspendu et remplacé dans les buts par l’ancien n° 1 devenu doublure Maikel Antunes («il voulait du temps de jeu, c’est le meilleur moment»), Olivier Baudry n’en tire pas non plus.

Tout juste prévient-il, ragaillardi par quelques retours de blessures, que ses gars «ne sont pas dans le doute» et espère-t-il, quitte à perdre un peu le contrôle des évènements, que ce Käerjeng – Bettembourg sera «dans l’esprit du Fola – Canach de jeudi». Pour peu que certains aient encore besoin d’être convaincus par le format, mais on en doute vu les affluences et l’afflux de supporters bascharageois à prévoir, ce serait assurément la plus belle des pubs pour ces barrages.