(5e JOURNÉE, Swift-F91, ce mercredi 20h) Après avoir passé les 16 dernières saisons sous le maillot de Dudelange, Jonathan Joubert (et bon nombre de ses équipiers au Swift) retrouve ce soir le F91.
Cela vous fait quoi d’affronter un club où vous avez évolué de 2004 à l’été dernier? Il y aura un brin de nostalgie ce mercredi soir ?
Jonathan Joubert (41 ans) : Cela fera évidemment plaisir de revoir toute une série d’anciens équipiers. Affronter mes anciennes formations, cela ne m’est pas arrivé souvent. En même temps, depuis mon arrivée au Luxembourg en 1999, à 19 ans, le Swift n’est que mon troisième club…. (il sourit). C’est forcément un peu spécial pour moi qui habite toujours Dudelange. Même si personne ne m’en a encore parlé.
Les téléphones n’ont pas encore chauffé avec quelques textos ou WhatsApp?
Non, rien du tout. Chacune se concentre sans doute avant tout sur lui-même. Et puis, on avait tous encore un match ce week-end. Cette rencontre arrive vite dans la semaine…
C’est vrai que l’enjeu est important. Surtout dans votre camp, celui du Swift, après vos deux derniers matches sans victoire…
C’est un match important, oui. C’est sûr qu’enchaîner avec la passe de trois ne serait pas du meilleur effet quand on affiche certaines ambitions comme nous. On est donc dans une phase où on est dans l’obligation de gagner face au F91. Une équipe avec un très bon style. On les a affrontés en préparation, pour un partage 2-2, et je les ai revus dimanche dernier face au Fola. C’est vraiment une très bonne équipe, avec, je trouve, deux excellents pistons sur les côtés : Mehdi Kirch et Kevin Van Den Kerkhof. Défensivement, c’est costaud. Et au milieu et devant, ça combine bien.
Pourquoi un sentiment de revanche ?
Après la victoire face au Fola, votre ancien équipier Charles Morren a expliqué qu’il y aurait « un esprit de revanche qui animerait ceux qui n’ont pas beaucoup joué l’an passé » au F91 et qui y sont titulaires aujourd’hui ?
Un sentiment de revanche ? Mais pourquoi vu qu’ils sont toujours dudelangeois et que, désormais, ils jouent ? Et plutôt bien. Si on parle notamment là d’un garçon comme Mehdi Kirch, tout le petit monde du foot luxembourgeois sait depuis longtemps que c’est un super joueur. Et là, il a su rebondir comme il le fallait. Pareil pour d’autres… Quand on sent la confiance, on se sent toujours mieux.
Après, c’est clair qu’il y a beaucoup d’anciens éléments du F91 dans notre groupe hesperangeois (NDLR : 13, voir ci-dessous). Mais ce soir, ce sera surtout le face-à-face de deux belles équipes.
Le début de saison dudelangeois vous surprend ?
On se disait, avant le début du championnat, qu’ils seraient peut-être un peu moins bien cette saison. Et là, après trois gros matches (NDLR : le F91 a battu Pétange, le Progrès et le Fola), ils sont simplement en train de prouver qu’il faudra compter avec eux au sommet du classement.
En parlant de sommet, c’est là que tout le monde attendait le Swift. Or, vous ne semblez pas encore donner votre pleine mesure. Parce qu’on attendait trop d’un groupe qui, pour beaucoup, commence à peine à se découvrir ?
Tout le monde nous attendait au tournant. Sur ces derniers matches, il y a eu certains petits détails en notre défaveur et ceux-ci ont fait la différence au final dans ces rencontres… Nous sommes un nouveau groupe, avec un nouveau coach. Il faut forcément un peu de temps pour que la mayonnaise prenne. Peut-être qu’on en attendait trop de nous… Mais quand les petits détails dont je parlais seront corrigés, j’espère que tout tournera alors en notre faveur.
Le groupe hesperangeois est aussi compétitif que ce que vous avez connu à Dudelange ces dernières saisons ?
Ce n’est pas comparable. Déjà parce que le Swift n’en est qu’au début de son projet. Mais dans les années à venir ce club va monter en puissance. J’espère qu’on sera le F91 des prochaines saisons, même si je répète qu’il ne faut pas comparer ces deux clubs. Il sont différents.
On entendait souvent ces dernières années que Dudelange possédait dans son groupe de quoi aligner deux équipes capables de jouer les premiers rôles en DN. On est un peu en train de le voir cette saison avec le F91 et le Swift…
C’est clair !
Entretien avec Julien Carette
«Le Swift ne m’a pas impressionné»
Il a répondu du bout des lèvres, avec dans sa voix un petit quelque chose qui montrait clairement qu’il ne souhaitait pas que sa phrase serve à motiver son adversaire ce soir. Mais non, Carlos Fangueiro «n’a pas été jusqu’à présent impressionné par ce qu’il a vu du Swift». Il a évidemment ajouté dans la foulée : «Après, on connaît la qualité et les capacités des joueurs et de l’entraîneur hesperangeois…» Sous-entendu, ils vont certainement réussir beaucoup mieux dans le futur. «Pourvu que cela ne soit pas contre nous», a-t-il ensuite dû penser. Du moins, on l’imagine.
Car le nouvel entraîneur dudelangeois voit, comme beaucoup, dans le Swift LE favori de la saison. «Quand on voit l’investissement qui a été fait, le budget, le groupe, comment pourrait-il en être autrement? Face à eux, nous n’avons clairement rien à perdre. Mais je ne suis pas sûr que l’inverse soit vrai…»
J. C.