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BGL Ligue – Jonathan Zydko : « On n’a jamais vraiment été malades » (Interview)


Jonathan Zydko estime que la Jeunesse a repris confiance cet hiver. À l’heure où les Bianconeri visent la passe de trois à Grevenmacher, il fait le point sur la situation de son club.

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Jonathan Zydko n’est pas qu’un gratteur de ballons comme l’atteste cette envolée face au Fola de Laurent Jans (à gauche) et Julien Klein (à terre). (Photo : Julien Garroy)

> Vous avez gagné vos deux premiers matches de l’année. Remporter deux matches de suite ne vous était arrivé qu’une fois cette saison. Peut-on dire que la Jeunesse, qui avait laissé une sale impression en fin d’année, est guérie ?

Jonathan Zydko : On avait très mal terminé, mais il ne s’agissait que de deux défaites de suite : à Mondorf et en Coupe à Hamm (NDLR : 2-1 à chaque fois). On était complètement passés au travers, mais ce n’était pas une si longue série. Donc on n’a jamais vraiment été malades. Aujourd’hui, notre place au classement reflète notre saison. On est derrière les gros et on espère finir fort.

> Cette place reflète-t-elle aussi votre niveau ?

Oui. Les quatre de devant ont tous un effectif au-dessus du nôtre.

> Même le Progrès ?

Même le Progrès. Ils ont plus de joueurs d’expérience que nous, qui avons lancé des jeunes. Peut-être que la demi-saison que nos jeunes ont dans les jambes va les faire grandir. Si je prends l’exemple de David Soares, on savait tous en début de saison qu’il avait du talent. Mais c’est cet hiver qu’il a franchi un cap. Ça se voit dans son corps, dans ses prises de décision… En gros, il comprend qu’il joue avec des hommes.

> Sur les neuf derniers matches de la Jeunesse, seul Wiltz, la lanterne rouge, n’a pas réussi à marquer. Contre Etzella encore, on se demande comment vous faites pour en prendre un. Comment expliquez-vous ce problème défensif ?

Le but qu’on prend contre Etzella, il est pour ma poire. J’étais pourtant concentré. J’ai encore très bien l’action en tête. C’était mon bonhomme (NDLR : Dorijan Ozvald) et sur les deux-trois coups de pied arrêtés défensifs, il m’a posé problème par ses déplacements. J’ai eu une discussion avec ma femme à propos de ce sujet. Car quand on est dans les tribunes, on cherche toujours à savoir qui devait être au marquage. Pour le coup, c’était moi. Je ne peux même pas raconter comment était ce but, je ne l’ai pas vu, j’étais ailleurs! Mais il reflète bien ceux qu’on se prend cette saison : on fait gaffe, on est concentrés, vigilants, et puis sans savoir pourquoi, il y a une absence.

> À côté de ça, la Jeunesse possède la 2e meilleure attaque de DN et le rôle vital de Sanel Ibrahimovic est quelque chose que vous assumez…

Oui, clairement. Lui aussi a conscience de son importance. Pour moi, c’est au Fola (1-1, 9e journée) qu’il a fait son meilleur match. Il bosse comme un chien, passe son temps à presser l’adversaire. D’ailleurs, il y a un grand sujet de discussion entre nous, car il me demande à chaque fois de venir faire le pressing avec lui. Si je l’écoutais, j’irais tout le temps. Mais dans notre système, je ne dois pas toujours déserter ma zone.

> Ibrahimovic a laissé entendre aux dirigeants qu’ils devaient recruter s’ils voulaient avoir une chance de le garder cet été. Êtes-vous d’accord avec cette nécessité de recruter ?

Oui, je pense qu’il faut se renforcer. On ne sait pas où on sera en fin de saison. Comment les jeunes vont assurer jusqu’à la fin du championnat? Comment nous, les vieux, on va gérer le rush final? Si le championnat s’arrêtait aujourd’hui, il n’y aurait pas de Coupe d’Europe. Ce qui est aussi certain, c’est qu’on a déjà fait signer l’Arménien Ashot Sardaryan et lui, je garantis qu’il va faire très mal…

> La Jeunesse reste fidèle à sa philosophie en faisant confiance à des jeunes. Pouvez-vous parler de Milos Todorovic et Nenad Dragovic, ceux qui sont le plus près de vous sur le terrain ?

Ce sont des mecs à l’écoute et assez intelligents. Ils jouent depuis déjà quelques saisons en BGL Ligue, peut-être qu’il est temps pour eux de prendre le pouvoir. Ils jouent à des postes où on a besoin de mecs qui s’affirment, qu’on entende. À l’image d’un Ken (Corral), qui, lui, est un leader. Milos, il essaye. Enfin peut-être que je l’entends mieux parce qu’il est juste derrière moi maintenant! Nenad, c’est une bête. Avec son gabarit et sa position, on devrait avoir peur de jouer contre lui. Il doit faire mal à l’adversaire dans sa première intervention pour que le mec en face se dise : « Lui, je vais éviter de m’y frotter. »

> Et l’opération crowdfunding dans tout ça? En tant que joueur, vous en pensez quoi ?

On en a parlé un peu entre nous. Ça me conforte dans mon idée que j’avais de la Jeunesse depuis que je suis au Luxembourg, que c’est un club populaire. Car il faut être sûr de son image pour lancer une opération comme ça. Et le résultat n’est pas ridicule du tout. C’est une bonne action que le club a fait là.

De notre journaliste Matthieu Pécot