Dudelange sera sacré s’il… fait un meilleur résultat que le Fola Esch, qui affronte dans le même temps le RM Hamm Benfica au Galgenberg. Jonathan Joubert sent arriver le titre. La force de l’habitude. Qui fait aussi dire au capitaine dudelangeois que, pour l’heure, «rien n’est encore fait».
Vous qui commencez à avoir une petite expérience des titres de champion, pour celui-ci, c’est une question d’heures ou de jours?
Jonathan Joubert : On va dire que c’est plutôt une question de jours. Tout le monde nous voit champion sûr et certain, mais tous ces matches contre des équipes en train de se battre pour leur survie, il faut les jouer, mais aussi les gagner. Et on va en affronter, des équipes qui veulent éviter de finir barragistes. Regardez le Fola, le mal qu’ils ont eu à battre Hostert! Alors oui, si on est concentré comme contre le Fola, on y arrivera. Si c’est comme contre Rumelange, par contre…
Il y a quand même de quoi être serein, non?
Oui, on est assez serein. Mais bon… Dans le vestiaire, on n’a encore pas parlé une seule fois du titre ni même de la fête. On va attendre d’être champion pour organiser quelque chose, parce que pour le moment, on ne l’est pas.
Dino Toppmöller disait la semaine dernière qu’en cas de doublé, il s’agirait de loin de la meilleure saison de l’histoire du F91. Vous qui êtes là depuis 15 ans, êtes-vous d’accord?
Eh bien oui, je suis d’accord, puisque avec le parcours en Europa League, ça le deviendrait très facilement.
Même si, en termes comptables, vous êtes peut-être un peu plus laborieux cette saison? Après, on ne retient que les titres. Il est sûr que certains titres sont plus aboutis que d’autres et qu’il y a eu des titres bien plus faciles à conquérir que celui-là. La phase aller, cette saison, était d’ailleurs bien plus difficile qu’elle n’en avait l’air, surtout mentalement.
Vous avez rarement pris autant de buts, d’ailleurs, en tant que gardien…
Oui, très souvent, j’ai eu l’habitude de finir avec la meilleure défense du pays. Je pense que ce ne sera pas le cas cette fois. Et puis il arrive un moment où, quand on voit que l’on continue d’être perméable, on se contente de prendre simplement la victoire.
Vous ne vous dites pas qu’il y aurait eu matière à faire d’aussi bons résultats en prenant moins de risques?
On a un chemin de jeu que le coach veut appliquer. Quand on doit sortir du pressing, on prend pas mal de risques et des fois, derrière, ça fait but sur une perte de balle. Oui, ça nous est arrivé trop souvent cette saison. Mais chaque coach a sa philosophie, et nous, on se met tous au diapason de ce qu’il veut.
Comment vous sentez-vous, à bientôt 40 ans (NDLR : il les aura le 12 septembre)?
L’âge, ça n’a rien à voir. Tant que je n’ai pas de grave blessure ou de souci… Les qualités sont toujours là et j’ai la forme. Depuis que je suis revenu, fin décembre, j’ai beaucoup travaillé. Le stage de début d’année m’a fait énormément de bien et cela fait un bon mois que je ne ressens plus rien (NDLR : depuis sa fracture du tibia, en Europa League).
Vous pensez tenir encore combien de saisons, à ce rythme?
La suite, je ne sais pas. Il me reste encore une saison de contrat avec Dudelange et je me sens bien ici. J’entends et je lis beaucoup de choses, mais le fait est qu’il n’y a encore rien de fait. Vous parlez des rumeurs qui vous envoient au Swift en compagnie de Tom Schnell si le club monte en DN? Moi, un nouveau challenge, ça ne me dérangerait pas, mais il y a encore beaucoup de discussions à mener. En tout cas, une chose est certaine, c’est que je vais rester au Luxembourg, je ne partirai pas à l’étranger.
Bref, vous allez fêter vos 500 matches en DN la saison prochaine si tout se passe bien (NDLR : il en est actuellement à 481)?
Ah bon? Je ne sais pas. Franchement, tant que l’on me fait confiance, je continuerai. Ce n’est pas toujours évident de dire que je vais jouer, mais je vais partir du même principe qu’en sélection : tant que je reste n° 1… À moins que j’accepte de faire une saison de transition pour aider un jeune gardien, mais je ne suis pas sûr que cela soit mon truc de faire n° 2.
Ce si joli groupe dudelangeois, avec les clubs du Swift, de Virton et de Kaiserslautern, qui sont déjà ou vont entrer dans la galaxie de Flavio Becca, va-t-il exploser?
C’est ce que je lis dans les journaux, en tout cas, mais de mon côté, je n’en sais pas plus. Je suis un joueur du F91 et personne ne sait ce qu’il va advenir cet été ou, en tout cas, personne ne veut rien dire.
Entretien avec Julien Mollereau