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[BGL Ligue] Inacio Barbosa assure la défense de Hamm


Ici aux basques du Differdangeois Nicolas Perez (à dr.), Inacio Barbosa fait le job à merveille depuis son arrivée de Rumelange. (Photo Julien Garroy)

Inacio Barbosa, considéré comme l’un des meilleurs défenseurs du pays à Rumelange, dirige désormais la défense de Hamm, actuellement la plus imperméable de DN. Avant le F91 ce jeudi soir…

Heureux de votre choix d’être passé de l’US Rumelange au RM Hamm Benfica ?

Inacio Barbosa : Cela faisait trois ans qu’on discutait un peu avec Hamm. J’ai beaucoup d’amis dans ce club, alors oui, je suis content. Parce que l’amitié, c’est très important. Avoir de bonnes relations avec les gens, cela aide à bien jouer au foot et à faire de belles saisons.

Vous avez fait de très belles saisons à Rumelange. Cela veut-il dire que vous étiez très ami avec votre binôme de l’axe central, Mateusz Siebert ?

C’est un super gars. On en a passé du temps ensemble. Et maintenant, je suis avec Ante Bukvic. Un garçon qui ne parle pas beaucoup, mais qui a toujours des moments, dans la semaine, où il vous raconte une blague. Une petite chose, comme ça, de temps en temps. C’est lui. Il a une personnalité à part. C’est quelqu’un de respectueux.

Comment fait-il, cerné par les Lusophones de la défense et du milieu de terrain, pour comprendre les consignes qui s’échangent sur le terrain ?

(Il rit) Mais quand il y a un francophone dans le coin, on parle tous français ! Bon, c’est vrai, sur le terrain, on parle en portugais, mais on se comprend !

Vous sortez de quatre années à Rumelange mais sur les deux dernières, vous avez encaissé la bagatelle de 105 buts en championnat. Cela doit vous faire bizarre de n’avoir pris qu’un but avec Hamm en trois rencontres, et encore, sur phase arrêtée…

Oui, je prenais un peu plus de buts avant, avec Rumelange ces dernières années. Alors on se sent un peu mieux. Pour moi, c’est formidable de finir un match sans avoir encaissé de but, même si ce n’était pas si rare, avec l’USR. Là-bas, on a juste créé nous-mêmes une spirale négative. Et puis ce but qu’on prend avec Hamm sur phase arrêtée (NDLR : contre l’US Esch, lors de la 2e journée), on l’encaisse à un moment de faible concentration. C’est dommage.

Le F91, c’est le test de solidité ultime ?

Chaque match sera un test. Mais ne pas prendre de but contre le champion en titre, oui, ça donnerait confiance à toute l’équipe. Même si durant la préparation, on avait senti une équipe solide. Et ça va être encore mieux avec Souto (NDLR : l’ancien capitaine du Fola reprendra après la trêve internationale). Cela ne fait que trois semaines qu’on joue, mais on peut déjà faire de belles prévisions. La défense, ce sera notre meilleure arme cette saison. On est un des outsiders. Tout le monde croit qu’on va lutter pour le maintien et à chaque match on essaiera de montrer une facette de cette capacité à défendre.

Dimanche, vous êtes allé suivre les débuts de Rumelange en PH ?

Non, je suis resté en famille à la maison. Il faut savoir en profiter, on a tellement peu de week-ends de libres… Et si j’avais dû aller voir un match, je serais allé voir F91 – Jeunesse avec mes coéquipiers pour voir notre futur adversaire.

Il se murmure que vous avez perdu votre emploi en même temps que vous avez décidé de quitter l’USR. Comment occupez-vous vos journées ?

Je prêche. Je suis devenu Témoin de Jéhovah il y a un mois, après mon baptême. Ma femme était croyante, elle m’a fait franchir un grand pas au niveau spirituel. Mes croyances me donnent du plaisir. Je suis ce que dit la Bible le plus honnêtement possible, c’est mon style de vie. L’Inacio du foot est une bonne personne. Celui de l’extérieur est encore meilleur.

Pourquoi meilleur ? C’est parfois difficilement conciliable avec votre agressivité naturelle de défenseur ?

Je vois ce que vous voulez dire. Je n’ai jamais l’intention de faire du mal physiquement à quelqu’un en tout cas. Pour moi, il n’y a pas de contradiction. Vous savez, les gens ont une mauvaise vision du joueur de football. Pour eux, on ne fait que courir derrière un ballon, on boit, on va en discothèque, on veut des grosses voitures… J’aimerais prouver que c’est différent, qu’il y a beaucoup de footballeurs qui ne sont pas comme ça.

Votre nouveau coéquipier, le Brésilien Rafael, prie de manière ostensible avant chaque match, à genoux sur la pelouse. C’est un sujet qui a sa place dans un vestiaire, la religion ?

Rafael, il est évangéliste je crois. Mais on n’en a jamais parlé lui et moi. On n’a pas encore eu l’opportunité. Mais je vois le foot comme un moyen de faire vivre le multiculturalisme. Le respect qu’il y a dans ce sport, dans les équipes, est assez spectaculaire. C’est sans doute ce qui en fait le sport roi…

Entretien avec Julien Mollereau