Le RFCU est coleader au sortir de la 12e journée. Et sa régularité commence à faire plaisir à son directeur sportif, Ilies Haddadji.
Il fallait entendre les joueurs du Racing, le 12 septembre dernier, après une défaite 3-4 contre le F91 qui les laissait un peu désemparés. Pour eux, le F91 avait une avance dingue en termes de maturité et de gestion des matches. Trois mois plus tard, ils sont pourtant à égalité avec le favori au titre. Et dans les bureaux, à la direction sportive, on boit du petit-lait.
Coleader, ça veut dire quelque chose ?
Ilies Haddadji : Quand on est exigeant, oui, coleader, ça veut dire quelque chose. Même si c’est juste un titre. Mais si on en est au même point fin mars, là, ça voudra encore plus dire de choses. Les mois de février-mars, c’est là où ça se joue, c’est là que les équipes solides émergent et que les titres se jouent.
Mais ça y est, non ? On peut dire que le RFCU est devenu une place forte du pays, non ?
Mais je considérais déjà que c’était le cas quand je suis arrivé dans ce club ! Maintenant, la stratégie, c’est plutôt de le rester.
Cela veut-il dire que vous avez fait le bon choix, ou les bons choix, cet été ?
Pfff… Aujourd’hui, quand tu vois à quel point les joueurs que nous sommes allés chercher complètent bien l’effectif… On voulait que certains soient moins dans le confort et on a réussi. Si on ne doit parler que des offensifs puisque c’est ceux qu’on voit le plus, regardez, Françoise, qu’on est allés recruter au Swift : tout le monde disait qu’il était fini, mais moi j’étais persuadé du contraire, je savais que non. Rossi ? Il a pratiquement marqué à chacun de ses matches. Mais vous, vous voulez me parler de Jeff Saibene hein ?! (il rit) Le groupe avait besoin de cette capacité a managé l’humain. Régis (Brouard) a été très important pour hausser le niveau d’exigence. Jeff apporte autre chose. Mais la bonne santé du vestiaire, c’est aussi les résultats qui l’apportent.
De quoi êtes-vous le plus fier ?
On fait ce qu’on dit. On s’engage, on a un plan et on avance. Avec la certitude qu’on peut regarder tout le monde dans les yeux au club.
Les garçons ne sont pas jaloux des dames
Le RFCU qui profiterait du choc Swift – F91, dimanche, pour s’emparer de la place de leader, c’est envisageable ?
(Il sourit) C’est envisageable et souhaité.
Mais pour aller au bout, il faudra recruter, cet hiver ?
Je pense que quand on a un collectif fort, le premier objectif de l’hiver, c’est surtout de récupérer tous les blessés. Il y a des fois où il ne faut pas aller chercher trop loin, mais regarder chez soi. Et c’est la bonne stratégie.
En même temps, cet été, il sera compliqué de conserver certains éléments comme Mabella, non ?
Oui, ça se renseigne beaucoup, mais pas que sur lui. Dans le football moderne, qui est devenu un monde de data, on a aussi certains jeunes qui plaisent énormément comme Ikene ou Perkovic. C’est important de bien dépenser, de recruter, de construire, mais aussi de bien vendre. Pour passer une étape, il est nécessaire que les joueurs qui nous rejoignent ne se disent pas qu’ils ne progresseront plus jamais.
En ce moment, de manière assez ironique, alors qu’on devrait parler énormément des hommes, on entend surtout votre présidente, Karine Reuter, parler de la section féminine et des combats qui doivent être menés chez les dames.
Les garçons ne sont pas jaloux en tout cas. Quand on gère un club, c’est dans son entièreté et il n’y a aucune scission entre les dames et les hommes. La réussite des uns réjouit les autres et inversement. Mais nous haussons le ton sur certaines choses inadmissibles actuellement non pas pour nous mais pour faire augmenter le niveau de la Ligue 1. Il y a certaines choses que l’on ne peut plus accepter. C’est une cause importante.
Et au final, fin mai…
Si les filles deviennent championnes et que les hommes font mieux que la saison passée, ça nous va. Mais successivement, on a fait 7e, puis 6e, puis 4e la saison passée… Alors…
Entretien avec Julien Mollereau