Mondorf a re(re)fait appel à Arno Bonvini pour ramener un état d’esprit irréprochable dans une équipe qui luttera pour le maintien. Les «Goats» ont souvent fait de belles choses grâce à ça.
La saison passée, c’est une fois que l’on a eu la confirmation officielle de ce que tout le monde devinait déjà depuis longtemps, à savoir que Serge Wolff serait remplacé à la tête de l’équipe par Arno Bonvini, que l’équipe a semblé trouver un rythme de croisière. Trop tard ou trop tôt, on ne sait pas. Toujours est-il que ce groupe a été capable de surprendre le Fola (2-3) ou d’accrocher le Swift (1-1). En quelques matches de fin de saison, cet effectif taillé pour le maintien nous en a révélé un peu plus long sur sa capacité de nuisance et elle est réelle.
C’est de ça, dont hérite Bonvini pour son deuxième retour aux manettes. On dit souvent que le simple fait de reprendre une équipe est déjà une erreur en soi. Le technicien en est lui à son second come-back «par amour». «Je ne me sens nulle part mieux qu’ici.»
Qu’a-t-il en main ? Une défense délestée d’Amine Nabli, définitivement en retraite et qui ne faisait déjà presque plus partie des meubles la saison passée, mais aussi de Fatih Eren, l’un de ses tauliers depuis plusieurs saisons. Pas grave : «Avec Costinha et Ramdedovic derrière, on a recruté de l’expérience. On a donc bien compensé. Et Fatih était là depuis trop longtemps, il avait besoin de changer d’air.» Joao Coimbra, dans l’entrejeu, a aussi plié les gaules, mais là, c’est le retour au niveau de Julien Cétout que brandit tranquillement Bonvini : «Il n’a pas besoin de faire une préparation dingue, il peut se gérer. Sur synthétique, ce genre de joueur très expérimenté sait qu’il ne faut pas risquer la blessure. Mais dès le premier amical, j’ai eu la confirmation de ce que j’avais vu en fin de saison dernière : c’est fou, il est au-dessus du lot ! Il dirige, il anticipe, il gagne les duels, il a un bon jeu de tête…».
Mais c’est pourtant en défense centrale plutôt qu’au milieu que le technicien imagine désormais son ancien professionnel. Pas en prise directe, donc, avec le maître à jouer de l’équipe, Yassine Mohammed, qui doit devenir «le patron». Et puis il y aura, devant, ce «pari» qu’est Smail Morabit. L’ancien joueur de 2e Bundesliga (Bochum, Heidenheim) vient de passer plusieurs mois sans football et doit être remis en condition pas à pas. «Mais on a déjà pu admirer sa vivacité et son aisance technique sur des petits gestes», se régale par avance Bonvini.
Le stade John-Grün est un panier percé
Le tour d’horizon est presque fait. Mondorf a tenté de recruter intelligemment, c’est-à-dire du jeune sélectionnable, en prévision de l’avenir, mais c’est le présent qui le préoccupe, forcément. Assurer le maintien, depuis trois ou quatre saisons, est une entreprise toujours plus périlleuse, car le niveau augmente sensiblement d’année en année. Et pour surnager, Arno Bonvini s’en remet inévitablement à une recette éprouvée, «ce qui manquait la saison passée, la cohésion, le fait de former un bloc. Il faut que les adversaires n’aient pas envie de venir à Mondorf». Il est vrai qu’avec deux victoires sur les vingt-cinq derniers matches de championnat disputés au stade John-Grün, il y a là un levier à actionner d’urgence pour se donner de l’air au classement.
Arno Bonvini est ainsi revenu avec un mot à la bouche : fighting-spirit. Il l’avait brandi aussi pour remettre l’église au milieu du village après que Paulo Gomes a initié une révolution footballistique visant à faire de Mondorf un club qui joue au ballon, en 2018. Là, en recrutant un Dino Ramdedovic au milieu, ses dirigeants ont devancé sa com de quelques semaines et lui ont fourni un porte-drapeau : «Je n’étais pas à l’origine de sa venue, mais j’étais ravi quand on me l’a annoncée. Mondorf retrouve enfin un joueur qui lui manquait depuis le départ d’Andy May, un gars qui a la gnaque, la rage. C’est ce qui manquait.»
Julien Mollereau