Le Swift a officialisé lundi la signature du milieu offensif Clément Couturier, artisan majeur du dernier titre dudelangeois en 2019. Hervé Kage, lui, est déjà parti…
À l’heure des présentations, le 16 juin dernier, Sofian Benzouien, son nouveau directeur sportif, n’avait pas hésité à le qualifier de «génie». Ce à quoi Hervé Kage, fraîchement sorti d’un an de chômage par le Swift, avait répondu qu’il reviendrait à la presse et aux observateurs d’en juger. Ceux-ci n’en auront pas le privilège. Car à près de 1 800 kilomètres de Hesperange, les dirigeants du FC Botosani, pensionnaire de Liga I, ont frotté leur lampe magique, et fait apparaître l’attaquant congolais en Moldavie roumaine avant même que ce dernier n’ait porté les couleurs hesperangeoises.
Un coup dur sur le plan sportif, moins sur le plan moral, si l’on en croit Vincent Hognon, délesté d’un élément qui aurait dû être central dans son projet, compte tenu de son pedigree : «C’est un garçon qui a joué largement au-dessus, ça se se passait très bien et j’étais très content de l’avoir. C’était une très bonne recrue de la part de mon directeur sportif, mais il a eu une proposition qu’il se voyait mal refuser, alors on a trouvé un terrain d’entente. Je comptais dessus, mais parfois les intérêts individuels passent devant les intérêts collectifs… En même temps, il vaut mieux garder des garçons concernés.»
Dans un secteur offensif ultraconcurrentiel, les départ de l’ancien joueur de Charleroi, La Gantoise, Genk ou Courtrai et de l’Allemand Daniel Hammel, pas utilisé en BGL Ligue la saison passée et rentré au pays au FC Kaan-Marienborn (D5), ont été compensés par deux arrivées. La première était attendue : mis à l’essai fin juin, l’attaquant ivoirien Hermann Behiratche (19 ans) viendra poursuivre à Hesperange une progression initiée plus jeune à Sassuolo (Italie) et plus récemment à Sochaux (Ligue 2 française). Jugé «prometteur» par Vincent Hognon, cet avant-centre gaucher a selon son coach «encore besoin de travailler», mais possède «une grosse marge» qui fait de lui «un profil extrêmement intéressant», à moyen terme sans doute.
«Il faisait l’unanimité»
L’apport du second renfort enregistré par le Swift devrait en revanche être immédiat, si l’on se fie aux états de service du Français Clément Couturier lors de son premier passage dans le football luxembourgeois. Recruté à l’été 2018 par le F91, dans la foulée d’un parcours exceptionnel en Coupe de France avec les amateurs des Herbiers, battus en finale par le PSG après avoir notamment éliminé Auxerre et Lens, le milieu offensif avait, avec 6 buts et 3 passes décisives en 17 apparitions, été l’un des grands artisans de l’ultime sacre dudelangeois cette saison-là.
Mais aussi de la campagne européenne d’Europa League des hommes de Dino Toppmöller, qui avaient avec lui rallié la phase de groupes (six titularisations en poules), donné chez eux du fil à retordre au Milan AC (0-1) et à l’Olympiakos (0-2), et même gratté un point historique contre le Betis Séville (0-0, le 13 décembre 2018). Parti ensuite en D2 belge, à Virton, Couturier y avait signé un exercice de belle facture (25 matches, 6 buts, 2 «assists»), lequel ne l’a pas empêché de se retrouver six mois au chômage dès juillet, dont l’a sorti fin janvier Bastia-Borgo.
S’il n’est pas parvenu à éviter la descente du club corse – finalement repêché – en National 2, le quatrième échelon du foot français, le milieu offensif de 27 ans a retrouvé du temps de jeu sur l’île de Beauté (15 matches, 2 buts) et ne devrait donc pas avoir trop de mal à s’acclimater. Hognon, lui, est tout cas déjà séduit : «C’est un garçon polyvalent, qui connaît bien le championnat, qui est à la fois expérimenté et dans la force de l’âge. Il peut jouer un peu partout, sur les côtés comme au milieu et, quand il joue au milieu, il a la capacité à arriver dans la surface de réparation. Il a de l’impact.» Cerise sur le gâteau, l’ancien Bastiais «faisait l’unanimité» au sein du club, qui n’a vraisemblablement pas fini son marché.
Simon Butel