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BGL Ligue : Hakim Menaï, artisan des victoires de Rodange


Hakim Menaï se définit lui-même comme "un attaquant atypique". (photo Editpress)

Trois victoires et trois nuls. Voilà le bilan du FCR91 lorsque son attaquant français a secoué les filets. Soit 12 points sur les 20 que Rodange affiche pour l’heure…

À chaque fois que vous marquez, Rodange prend des points…

Hakim Menaï : Je ne suis pas sûr qu’il y ait vraiment un lien de cause à effet (il sourit). Mais je constate que les fois où c’est arrivé, j’évoluais en tant qu’attaquant de pointe. C’était le cas en début de campagne, avant que je redescende dans le jeu, Ayoub El Guerrab, qui avait beaucoup marqué en PH la saison dernière, prenant le relais devant. Et je rejoue à cette place depuis le match à Käerjeng, début avril, en Coupe. À ce poste, je suis le seul capable de garder le ballon dos au but. Peut-être que cela soulage tout le reste de l’équipe et permet de plus jouer avec nos ailiers, Julien Hornuss et Rachid Boulahfari…

Six buts, c’est dans la lignée de vos productions des deux dernières saisons au Progrès. Mais on devait quand même attendre un peu plus de vous à Rodange, non ?

Vous savez, je suis un attaquant atypique. La seule campagne où j’ai évolué en pointe, avec Levy Rougeaux, à Niederkorn, j’ai réussi ma meilleure saison en termes de chiffres, avec 12 buts. Certains se disent peut-être que je ne suis qu’un attaquant de surface, mais ce n’est pas vrai. Je ne suis pas un attaquant de surface! Ma polyvalence fait que je suis capable d’être performant à tous les postes offensifs. Je m’épanouis partout. Ici, on a besoin de moi en pointe, alors j’y joue. Et je m’y sens bien. On considère qu’un gardien doit rapporter entre 10 et 12 points à son équipe par saison. Pour moi, il doit être de même d’un attaquant. Donc, si je marque, je veux que cela rapporte quelque chose. Mettre les quatrième ou cinquième buts dans une victoire large, ce n’est pas important.

Rodange vit quand même une drôle de saison avec un début excellent, puis un vrai trou noir…

En fait, on a réussi une super préparation qui nous a permis de débuter avec un 10 sur 12. Puis, il y a eu une trêve internationale qui nous a fait très mal. On ne l’a pas négociée comme il fallait, certains partant même en vacances. Derrière, on n’y a pas échappé, on en a pris sept face à Dudelange. Puis tout s’est enchaîné… Une spirale négative dont on a eu un mal fou à sortir.

La poisse vous colle un peu aux basques, non ?

Oui, comme c’est souvent le cas avec les équipes qui jouent le maintien. À l’image de la rencontre face à Dudelange, au retour de la trêve hivernale, où on peut (et on mérite de) récolter un point, avant de prendre un but sur un tir dévié dans les arrêts de jeu… Je me dis aussi que l’équilibre de l’équipe est peut-être un souci. On encaisse beaucoup de buts alors qu’on ne concède pas tant d’occasions que cela. C’est inquiétant, mais c’est un syndrome des formations du bas de tableau…

Notre cadre n’est pas assez étoffé non plus. On a 13 ou 14 joueurs avec l’expérience de la BGL Ligue. Derrière, ce sont des jeunes qui ne sont pas dénués de qualités, au contraire même. Mais pas habitués à ce niveau. Certains pourraient vite l’avoir, à l’image de Korac qui a déjà joué en défense, mais c’est compliqué de donner du temps de jeu à ces jeunes dans notre situation. Et tout ça fait que dès qu’on a des blessés ou des suspendus, on connaît des soucis.

Justement, vous vous déplacez à Mondorf ce mercredi avec deux suspendus et quatre joueurs fortement douteux…

Exactement, alors que c’est une partie cruciale pour nous. Mais sur un match, cela peut passer. Au mental ! Et ça, même si on sait que Mondorf, c’est une équipe de guerriers.

Rodange est une équipe dont la qualité principale est d’essayer de bien jouer au foot. Et à ce niveau-là, c’était meilleur face à Rosport que lors des rendez-vous précédents. Mais là, le terrain de Mondorf n’est pas vraiment une surface idéale pour développer du beau jeu…

C’est totalement vrai. On a les qualités pour pratiquer un football rapide, vers l’avant, grâce à des joueurs techniques. Or, ici, on va plutôt se retrouver dans une partie avec beaucoup de duels. On va donc devoir s’adapter et mettre, le temps d’un match, le fait de produire du beau jeu entre parenthèses. Là, ce dont nous avons besoin, c’est de points.

D’autant plus que votre programme de fin de championnat (le Progrès, puis le RFCU, le Fola et Strassen) n’est pas piqué des vers…

Sur le papier, c’est un calendrier difficile. Mais, au fond, ce n’est peut-être pas plus mal, car ici on sait qu’on devra s’arracher quoi qu’il arrive pour décrocher notre maintien. Une finale face à Strassen lors de la dernière journée ? J’espère qu’on sera sauvé avant ça (il sourit). Mais si on doit jouer pour ne pas basculer face à l’UNA, on le fera. Et on se sauvera !

Entretien avec Julien Carette