BGL LIGUE (6e JOURNÉE) Ryad Habbas, transféré-mystère du Progrès à Hostert cet été, revient au Haupert pour défier son ancien club, ce vendredi soir (20 h), avec des explications à fournir.
Il subsiste un flou artistique autour de l’arrivée de Ryad Habbas à Hostert, cet été, en provenance du Progrès à la surprise générale. Après tout, c’est tant mieux, il nous reste de quoi fantasmer pour l’hiver : l’attaquant français tord le cou aux rumeurs selon lesquelles il serait arrivé au Jos-Becker… prêté par le Swift, mais pas plus que son coach, Henri Bossi, le joueur ne contredit formellement l’affaire. Il a en plus la délicatesse de ne pas jouer les vierges effarouchées à l’évocation de son départ dans une ambiance niederkornoise légèrement crispée. Bref, il revient au Haupert en assumant. Courageux. Et dangereux ?
On ne vous attendait pas dans cette sorte de match-revanche – même si c’est un grand mot –, il y a quelques mois, mais plutôt à l’étranger.
Ryad Habbas : Et pourtant, il n’y a jamais rien eu de spécial. Je ne sais pas qui a pu sortir ces infos. On a dit que je me sentais mal au Luxembourg, que je voulais retourner en France, mais en vrai, je n’ai jamais rien eu de concret. Moi, l’idée, c’était effectivement un deal d’un an pour me servir de la DN comme d’un tremplin, mais vers un vrai club pro. Or au printemps, j’ai à peine eu deux ou trois échanges, mais je n’appelle même pas ça des pistes, c’était encore moins que ça. Il était en fait très vite clair que mon avenir resterait au Luxembourg.
Mais alors pourquoi pas au Progrès, où vous sortiez d’une saison à 16 buts ?
C’est comme ça, c’est le foot. On s’est séparé d’un commun accord parce qu’on ne s’entendait pas sur certaines choses. Ça s’est fait facilement. Mais, et là je vous dis la vérité, je n’ai pas le droit de parler des raisons de cette séparation.
Vous êtes bien mystérieux.
J’ai l’interdiction par le club.
Mais vous aviez été poussé un peu de côté, pendant deux semaines, par Stéphane Léoni, en cours de saison et les dirigeants ont reconnu que votre successeur, Antoine Mazure, était « plus facile“. On en a déduit que c’était juste une incompatibilité d’humeur.
Je n’ai pas grand-chose à dire. Je suis quelqu’un d’aimable, de gentil et même de doux. Mais dans la vie, il arrive qu’on ait des désaccords et qu’on soit amené à en parler. Si on ne le fait pas, alors quoi ? On passe sa vie à éviter de débattre et de dialoguer ? Mais en même temps, j’ai l’impression que le Progrès avait dit un peu la même chose au sujet de mon prédécesseur, Emmanuel Françoise, quand je l’avais remplacé la saison d’avant. Je trouve qu’ils font souvent le même coup. Alors que quand je parle d’Emmanuel Françoise, au pays, tout le monde me dit que c’est le top ! Bon après, s’ils estiment avoir trouvé quelqu’un de plus facile à gérer, tant mieux pour eux, je leur souhaite le meilleur. C’est un club qui sait ce qu’il veut.
J’ai interdiction d’en parler
Mais si on a beaucoup parlé de votre transfert, au-delà des raisons, c’est surtout parce qu’il est rare de voir un joueur à 16 buts faire le chemin dans ce sens-là.
Ben je l’ai fait dans ce sens-là parce que nous avons mis fin tardivement à mon contrat et que je ne m’y étais pas préparé. C’est bien pour ça que je vous dis que les rumeurs de l’étranger… si j’avais vraiment pu y aller, alors que j’étais libre, j’y serais allé, non ? Mais Hostert m’a convaincu parce que c’est un projet qui ressemble à ma personne, à ma vision. Leur conception des relations humaines me correspond plus. Leur état d’esprit est plus familial, plus dans le relationnel. Mais si un club pro vient me voir…
Depuis des semaines, toute la DN ne bruisse-t-elle pas du fait que vous êtes prêté par le Swift ?
Ça aussi j’ai entendu, oui. Et tout le monde semble être au courant à part moi… Bon, je ne vais pas mentir, moi aussi j’ai entendu parler à quelques reprises de leur intérêt, j’ai entendu mon nom associé au leur, mais bon… Qui sait, peut-être cet été. Ou cet hiver.
C’est un total hasard de vous retrouver sous les ordres d’Henri Bossi, dont les relations avec le Progrès ont viré à l’orage depuis pas mal d’années déjà ?
(Il rit) Un pur hasard. D’ailleurs, je ne savais même pas. Et en même temps, la saison passée, je n’ai pas pu sentir une quelconque animosité : j’étais suspendu à l’aller et au retour, j’étais simplement entré en fin de match (NDLR : il avait joué un peu plus d’une demi-heure).
Théoriquement, ce transfert tout de même est un léger recul en termes d’ambitions sportives. Vous imaginez-vous parvenir à faire aussi bien avec Hostert cette saison qu’avec le Progrès l’an passé ?
Ça va être compliqué mais pas infaisable. On ne sait pas encore sur quel pied danser : il nous arrive de faire de très belles choses, mais on est aussi capables de faire de très mauvaises choses. Mais ils ont accroché beaucoup d’équipes du top 5 la saison passée et l’équipe est meilleure, alors…
Entretien avec Julien Mollereau