Depuis mardi soir, Gerry Schintgen est officiellement le nouveau président dudelangeois. L’homme idéal donc pour évoquer l’évolution du F91 en cette saison de renaissance…
C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe comme on dit. Gerry Schintgen n’a que 54 ans mais près de 45 dans le milieu du foot dudelangeois. Ce qui en faisait certainement un candidat idoine pour le poste de président laissé vacant par Romain Schumacher.
L’ÉLECTION
«Je n’ai pas hésité, mais j’ai réfléchi»
«Lorsque Romain a décidé de céder sa place de président la saison dernière, on a convenu au sein du conseil d’administration d’attendre notre assemblée générale avant de nommer un successeur. De manière à avoir un peu de temps pour se réorganiser. Et cette AG s’est tenue le 25 septembre, c’est-à-dire la semaine dernière.
Cela doit faire deux mois qu’on m’a proposé de prendre cette place de président. On a pensé à un moment à une coprésidence avec Romain Brenner, qui était l’autre vice-président. Mais il a continué à occuper le poste de trésorier et nos statuts empêchent ce genre de cumul…
Et mardi, lors de la première réunion du CA post-AG, on m’a redemandé si je souhaitais prendre la présidence. Et j’ai répondu oui. Je n’ai pas vraiment hésité. Mais plutôt longuement réfléchi à ce que cela signifiait, pesant le pour et le contre. Parce que j’ai un travail prenant (NDLR : il travaille aux RH de BGL BNP Paribas) et une famille. Mais quand j’ai entendu que le club voulait vraiment un Dudelangeois pour occuper ce poste, je me suis dit que je devais le faire. Depuis mes 10 ans, je suis dans le foot à Dudelange. C’était en 1975… J’aurai 55 ans la semaine prochaine, le 7 octobre. Le jour du match amical Luxembourg – Liechtenstein. Je fêterai donc ça au micro. Malgré mes nouvelles fonctions, oui, j’ai dans la tête de continuer à officier comme speaker. À Dudelange comme en équipe nationale. Cela me plaît.
Romain Schumacher ? Il reste dans le conseil d’administration en tant que responsable du sponsoring et des relations commerciales. Son expérience et sa connaissance sont un vrai plus pour le club. Lui et moi, on portait le maillot dudelangeois en 1991 lors de la fondation du club. Et on a toujours eu une bonne relation. Footballistiquement parlant, comme en dehors des terrains.»
LA SITUATION FINANCIÈRE
«Le budget a baissé de 30 %»
«On ne le cache pas, nous avons changé de dimension cet été avec le départ de notre ancien sponsor, Flavio Becca. Quand il nous a annoncé voici 18 mois qu’il souhaitait se réorienter vers le Swift Hesperange, on s’est réunis au CA et on a fait en sorte de réduire notre budget. On parle là d’une baisse qu’on peut évaluer à plus ou moins 30 %. Et on a recruté cette saison en fonction, en prenant les renforts que le coach voulait et qu’on pouvait payer. À côté, on a continué à honorer les contrats des joueurs qui étaient toujours liés au F91. Mais nous ne voulons pas dépenser l’argent que nous n’avons pas. Notre entraîneur Carlos Fangueiro et Manou Goergen, qui assure le lien entre le CA et le staff, ont vraiment assuré un job magnifique quand on voit notre cadre actuel.
Aujourd’hui, il n’y a plus aucun apport provenant de Flavio au F91. Mais il reste le bienvenu. Et d’après ce que j’ai vu, il continue à venir nous voir lorsque le Swift ne joue pas à la même heure. Il était ainsi présent lors des rencontres face à Pétange ou au Fola. Je voudrais profiter de cet article pour les remercier, sa famille et lui. Pour tout ce qu’ils ont donné à ce club. Sans eux, nous n’aurions jamais vécu de telles choses. Même aujourd’hui, la saison que nous vivons, c’est en partie grâce à eux. Car une bonne partie de notre budget vient de l’argent que nous avons touché ces deux dernières saisons avec les participations à la phase de poules de l’Europa League.
À l’avenir, nous comptons sur deux ressources principales. Premièrement, nous espérons rejouer les compétitions européennes et toucher ainsi les recettes offertes. Et, à côté de ça, nous allons tenter de compenser le plus possible le départ de notre gros sponsor par beaucoup de petits. En sachant qu’on ne pourra jamais arriver au même montant.
LA SITUATION SPORTIVE
«Le coach a dit qu’il voulait être champion»
«Ce 15 sur 15 que nous avons réussi pour commencer ce championnat, personne n’y croyait vraiment. Mais quand je vois ce groupe, ces joueurs, ce staff. La manière dont ils paraissent soudés, dont ils bossent, c’est une vraie équipe! Je suis allé les voir en ce début de semaine pour leur parler dans les vestiaires, leur dire qu’il ne faudrait pas se décourager lorsqu’on connaîtrait notre premier mauvais résultat. Car il y aura forcément aussi des moments un peu plus compliqués.
Notre ambition ? Quand notre entraîneur est arrivé et qu’il a effectué son premier discours devant les joueurs, il a déclaré : « Je veux être champion ! » De notre côté, on dit plutôt que nous visons une place européenne. Cette année, c’est la première fois que nous ne participons pas à la Coupe d’Europe depuis très très longtemps. La raison est à chercher du côté de la pandémie et de la crise sanitaire qui en a découlé, qui a provoqué l’arrêt des compétitions à dix matches de la fin. Sans ça, je suis sûr sinon que nous aurions été européens, par le championnat ou la Coupe. Quoi qu’il en soit, cette absence de joutes continentales nous a manqué. Et on ne voudrait pas passer à côté, une deuxième fois d’affilée.»
Julien Carette