BGL Ligue (25e journée) Frustré par la fébrilité défensive et mentale affichée par Differdange cette saison, le défenseur Geoffrey Franzoni veut croire à la capacité de son équipe à prendre les points contre les gros, à commencer par le F91, dimanche.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après le nul concédé mercredi contre Strassen ?
Geoffrey Franzoni : On est tous déçus. Comme souvent, on encaisse trop vite le premier but, on est tout de suite obligés de courir après le score et l’autre équipe n’a plus qu’à attendre les contres. On n’a pas fait une bonne première mi-temps : on était trop lents en transition, trop mous dans les duels, on manquait d’intensité. Mais on est revenus juste avant la mi-temps, et même si on n’a pas eu 15 000 occasions, on en a eu deux-trois belles en deuxième période. Si on en avait mis une, le match aurait été plié, parce qu’on n’a pas vu Strassen en deuxième. Ils ont touché le poteau, mais ça aurait été un hold up qu’ils gagnent! La quatrième place s’éloigne…
Comment expliquer votre série actuelle (un point sur les trois dernières journées) ?
On n’a pas de réussite offensive, et on prend beaucoup trop de buts. Et souvent beaucoup trop vite : en ce moment, on a à peine le temps de commencer le match que c’est déjà compliqué! On est trop dans la réaction, plus que dans l’action. Quel est le dernier match où on a mené au score (le 11 avril, lors du succès 1-3 à Rodange)?
Paolo Amodio a quitté ses fonctions fin mars dans l’espoir de créer un électrochoc. Celui-ci n’a pas duré bien longtemps…
C’est vrai. Quand un nouveau coach arrive, tout le monde veut se montrer. Les entraînements sont bons, le groupe vit bien, mais on baisse trop vite la tête. On a un groupe extrêmement jeune qui n’a pas toujours la bonne réaction quand on encaisse un but. Donc quand on enchaîne les défaites, c’est dur… On aurait besoin de faire une bonne série, mais on n’y arrive pas (depuis l’arrivée sur le banc de Jean-Philippe Caillet fin mars, les Differdangeois présentent un bilan de deux succès, deux nuls et deux revers).
« Deux ou trois clean sheets sur la saison, c’est insuffisant pour jouer l’Europe. »
Le récent retour au club de Philippe Lebresne peut-il vous aider à gagner en sérénité, à progresser sur le plan mental ?
Je le connais bien, et je pense qu’il peut nous faire du bien en nous transmettant son savoir-faire, cette gnaque qui le caractérisait sur le terrain. Pour l’instant, il apprend à connaître le groupe, mais il se montre déjà proche des joueurs, donne beaucoup de conseils et peut je pense bien faire le lien entre les joueurs et les coaches. Il parle beaucoup à ceux qui jouent à son ancien poste comme Kilian Gulluni, et partage son expérience avec les plus jeunes : on a l’impression qu’il veut rejouer! Sur le bord du terrain, il est à fond. Avec ses 15 bornes par match, il ferait du bien! Mais on a surtout besoin de retrouver certaines bases défensives. Deux ou trois clean sheets (quatre, en réalité) sur la saison, c’est insuffisant pour jouer l’Europe.
Y croyez-vous encore, à cette quatrième place ?
Maintenant qu’on a gâché de belles occasions, il faut prendre des points contre les gros. Tout est possible : on a battu le F91 (1-0 le 10 mars), fait nul contre le Progrès (1-1 le 28 février), contre le Swift on a été bons mais on a perdu sur deux penalties (3-1 le 28 août 2020)… On peut rivaliser contre ces équipes. On y croit, mais on n’a plus notre destin entre les mains. Ça va peut-être nous permettre de jouer plus libérés, d’arrêter de se mettre trop de pression. Qu’on finisse cinquième, sixième ou septième, ça ne changera rien, donc autant jouer le coup à fond. Tout peut aller très vite.
Ne pas finir européens ne risque-t-il pas tout de même d’influer sur l’avenir de certains joueurs ?
C’est sûr que le club aurait bien besoin d’une qualification européenne, surtout dans cette période compliquée. Cela peut jouer sur le recrutement, mais aussi inciter certains joueurs à aller voir ailleurs en cas de non-qualification. Ce serait dommage, parce qu’on était quatrièmes à la trêve, et on avait les moyens de finir à cette place, mais on s’est mis nous-mêmes en difficulté. Contre Rosport (le 14 mars), on menait 2-0 et on a réussi à perdre 2-1. Contre Mondorf (le 21 mars), on menait 1-0 et on a réussi à perdre 3-2… On s’est mis dedans tout seuls.
Entretien avec notre journaliste Simon Butel