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BGL Ligue – Le Fola reprend la main


Le Fola profite à plein de l'incroyable faux pas du F91 face à Käerjeng (2-3). (Photo : Luis Mangorrinha)

Hors sujet en première période, menacé de couler, le Fola a finalement fait l’opération en or de ce week-end en battant la Jeunesse chez elle.

Pendant que le F91 se cassait la gueule de manière monumentale, une quinzaine de kilomètres plus à l’est, le Fola, attendu au tournant à la Frontière, a affiché ce qu’on ne lui connaissait pas encore : un énorme mental, et une réussite de champion.

Chahuté depuis deux semaines au fil de ses déboires en Coupe (élimination en quarts contre Dudelange) et en Division nationale (non-match total face à Differdange), remanié de force par Jeff Strasser qui ne peut pas laisser son équipe risquer de s’enfoncer dans la crise sans réagir, quasiment retourné par la Jeunesse au fil d’une première période durant laquelle il a été mangé en agressivité et sauvé par son portier, Thomas Hym, le leader est parvenu à faire ce que personne ne le voyait faire au bout de 45 minutes : gagner.

À la limite, au rythme où allaient les choses, même ses plus fervents défenseurs auraient été ravis de le voir ne pas perdre au coup de sifflet final. Malgré le monopole extrêmement stérile (deux tirs lointains largement hors cadre en tout et pour tout avant que M. Sales ne renvoie tout le monde aux vestiaires), les signaux sont inquiétants : un Hadji parfaitement muselé, des automatismes en panne sèche, un bloc défensif fébrile et même, à certains instants, une faillite dans les duels alors que Jeff Strasser avait promis que son groupe ne serait plus pris de la saison en flagrant délit de manque d’agressivité.

C’est avec une certaine réussite que le Fola, qui semble alors un leader en sursis capable, pour la première fois depuis 2010, de perdre trois rencontres d’affilée, arrive à la 53e minute sans trop de casse.

Quelques secondes plus tôt, le staff a même choisi de sortir Mehdi Kirch par prudence, pour éviter que celui-ci – qui aurait mérité quatre minutes plus tôt un carton jaune-rouge – ne laisse les siens à dix. Au moment où Dallevedove, d’humeur grincheuse, jusque-là indolent voire carrément pas concerné, entre en possession du ballon à l’angle de la surface, le club doyen n’est même plus leader : Differdange l’a rejoint au classement grâce au but de Caron contre Canach il y a 120 secondes et le F91 lui est carrément passé devant grâce à celui de Benzouien face à Käerjeng, 60 secondes plus tôt.

La conséquence logique de son laisser-aller au fil de ce mois d’avril pourri? Ça ne va pas durer : Dallevedove va tout renverser d’un coup de génie, d’un double coup de reins sur Mélisse enchaîné avec un tir flottant légèrement de l’extérieur qui transperce un Oberweis pas exempt de tout reproche (0-1). Le Fola reprend plein de choses : le fauteuil de leader, de la confiance en soi et, surtout, 4 points d’avance sur le F91 au bout d’une rencontre pas totalement maîtrisée, malgré neuf tirs dont sept cadrés en deuxième période et plusieurs occasions de tuer le derby.

Forcément, au coup de sifflet final, Jeff Strasser a passé l’éponge sur toutes les critiques qui restent en suspens. Voir Dudelange se planter contre Käerjeng et Differdange redevenir gagne-petit face à Canach après une parenthèse enchantée de deux semaines (nets succès en Coupe face à l’USR et victoire de prestige au Galgenberg) resitue le débat. On a peut-être senti le leader fléchir en ce début de printemps, on l’a sans doute même vu défaillir, mais le classement est implacable : c’est toujours lui qui est devant et il a plus d’avance après le derby qu’il n’en avait avant. Ça s’appelle retomber sur ses pattes et ce n’est pas donné à tout le monde. Parfois, ce sont les futurs champions qui font ce genre de choses…

Julien Mollereau