BGL LIGUE (5e JOURNÉE) Formés ensemble au FC Metz, Mirza Mustafic et Belmin Muratovic, meneurs de jeu de leurs clubs respectifs, irradient en ce début de saison.
Le clonage aurait-il été autorisé à titre expérimental pour les clubs de BGL Ligue? On a un doute. Ce petit gars aux cheveux courts, à la frappe mi-distance hyper précise, aux capacités techniques au-dessus de la moyenne, à la qualité de passe évidente, qui sévit depuis cet été au Fola, celui qu’on appelle Mirza Mustafic… rien à voir avec celui qui fait exactement la même chose avec le même éclat mais au Progrès, qu’on appelle Belmin Muratovic? «C’est vrai qu’ils ont les mêmes caractéristiques, sourit Sébastien Grandjean, coach du club eschois. Qualité de tir, technique, gabarit… en fait, ce sont les deux mêmes joueurs.»
Et ce samedi soir, en forme de match dans le match, de choc dans le choc, les deux garçons vont se retrouver. D’un côté, en rouge et blanc, un Luxembourgo-Bosnien qui a inscrit trois buts magnifiques en Conference League alors qu’il sort d’une saison quasi blanche et doit remplacer Dejvid Sinani. De l’autre, en jaune et noir, un Luxembourgo-Monténégrin qui a scoré trois fois en BGL Ligue et distribué une passe décisive alors qu’il n’a quasiment pas joué non plus en 2020/2021 à cause d’un kyste derrière un genou. C’est simple, les deux garçons de 23 ans donnent l’impression de se copier en tout depuis cet été.
«Oui, on va s’amuser à nous comparer»
Ce samedi, ils se retrouvent. Ensemble, ils ont fait les belles heures des équipes de jeunes du FC Metz entre les U12 et les U15, avant que Mustafic ne décide d’émigrer vers l’Allemagne. «Là-bas, moi je jouais en pointe et lui au poste de meneur, se remémore Muratovic. On est resté un peu en contact et je lui souhaite de parvenir à refaire en DN ce qu’il a fait en Coupe d’Europe parce que c’est difficile, pour quelqu’un qui vient de l’étranger, de s’imposer en BGL Ligue. Mais ce ne sera pas notre duel, samedi soir et je n’aurai pas plus de pression que d’habitude même si je sais que oui, les gens vont s’amuser à nous comparer. Ce sera juste que le meilleur gagne.»
C’est bien pour cela qu’ils se sont élancés dans cette saison : être le meilleur. Mirza Mustafic ne nous avait-il pas assuré, après ses premiers exploits européens, espérer faire aussi bien en termes de statistiques que Dejvid Sinani, parti au F91 avec des chiffres affolants (16 buts et 13 passes)? «Il est en train de s’installer et ce genre de gros match peut lui permettre de se jauger, estime Grandjean. C’est là qu’il doit commencer à être décisif. Mais ça tombe bien : c’est l’ambition qu’il a et l’ambition qu’il a pour lui.» En face, Muratovic a commencé à se récompenser de ses gros efforts pour revenir et à retrouver à ce point la confiance qu’il est allé trouver lui-même son coach, récemment, pour faire un pari avec lui sur le nombre de buts et passes dont il se rendrait «coupable» d’ici à la fin d’année.
Julien Mollereau