Achraf Drif, l’une des recrues estivales phares du Fola Esch, va peut-être enfin lancer sa saison sur le choc contre le Progrès lundi soir (match décalé de la 7e journée), plus de trois mois après s’être blessé… lors de son deuxième entraînement seulement avec son nouveau club.
Tout a commencé comme une bêtise. Une fin d’entraînement, un pied tendu plus par nécessité que par conviction, avant une frappe de Saïti, son concurrent au poste d’ailier gauche, qui reviendra régulièrement s’excuser, navré, par la suite, alors que ce n’est pas de sa faute. «J’étais trop relâché, admet Drif, j’ai tout de suite entendu un crac et je savais que ce n’était pas une simple torsion.»
Peut-être, mais sur un doigt de pied, c’est difficile à vérifier. Et on a tôt fait de faire n’importe quoi sans même le savoir. La première radio ne décèle rien. La deuxième, après un mois de repos non plus. Mais la reprise de l’entraînement est douloureuse et une IRM finit par rajouter huit semaines d’indisponibilité au petit Français. «C’était le plus dur : ne rien savoir et voir sans cesse mon retour reporté. En fait, si j’avais pu savoir directement que c’était fracturé, j’aurais évité de marcher dessus les premiers temps. J’aurais utilisé des béquilles ou une talonnette…»
Mais Drif ne savait pas. Il a donc zappé la campagne européenne le cœur serré et bien évidemment toute la préparation, «là où tu apprends le plus à connaître tes partenaires». À la place, il s’est contenté de regarder absolument toutes les rencontres, y compris les amicaux, pour tenter de percer à jour toutes les petites habitudes de ses nouveaux coéquipiers. Faute de temps passé ensemble sur la pelouse pour trouver des automatismes, il a tenté de les inventer dans sa tête : «Je regardais ce qu’ils préféraient, j’ai essayé de visualiser et je vais essayer de m’adapter à ce qu’ils proposent.»
«Un beau bébé, Marvin Martins»
Ce serait beau que le petit génie revienne comme ça, de nulle part, et trouve ses coéquipiers sur le terrain comme si de rien n’était. La vérité, c’est qu’en l’absence même d’une seule rencontre amicale en commun, il va falloir ramer et Drif, tout percutant et décisif qu’il ait été ces dernières années à Hostert, va avoir besoin de temps pour se fondre dans un collectif qui manque de réalisme offensif et aurait pourtant bien besoin de le trouver directement efficace. Même pour 15 petites minutes de temps de jeu.
Le garçon, de toute façon, est occupé à tout autre chose : récupérer de la fluidité dans son jeu, dans ses dribbles, ses enchaînements, c’est-à-dire tout ce qui fait sa qualité. «J’ai peut-être gardé un tout petit peu plus le ballon à l’entraînement justement pour retrouver ces sensations.»
Se retrouver côté gauche face à un Laterza, pas connu pour être un tendre, ça aide à se remettre dans le bain. D’autant que s’il rentre face au Progrès pour faire ses grands débuts au Galgenberg, Drif pourrait se frotter à Marvin Martins, un autre poète du duel. L’idée fait sourire le Folaman : «C’est vrai que c’est un beau bébé, Marvin Martins. Mais il faut jouer sur ses qualités et aller le titiller un peu. Martins, il n’aime pas trop qu’on le fixe…». Ah, ça sent les grands débuts…
Julien Mollereau
Résultats de la 7e journée, jouée dimanche et lundi
F91 – Pétange 6 – 1
FCD03 – Rumelange 3 – 2
RM Hamm Benfica – Etzella Ettelbruck 1 – 1
Hostert – Rosport 0 – 3
Mondorf – RFCU 0 – 3
Strassen – Jeunesse Esch 0 – 4
Fola Esch – Progrès : 01/10/2018 à 20h