Les Nordistes, jolis quatrièmes avant leur déplacement à la Frontière pour défier la Jeunesse (dimanche, 16 h), font partie de ces équipes qui n’ont (presque) pas eu de blessé depuis le début de saison, grâce notamment à un secteur médical au taquet.
Vendredi 20 août 2020, coup de téléphone à Dan Huet pour connaître l’état de ses troupes avant le coup d’envoi de la saison et le derby contre Etzella : « pas de blessé ». Une semaine plus tard avant la venue de Hamm ? « Nous sommes au complet ». Et ainsi de suite jusqu’à la mi- octobre. C’est ainsi et c’est assez fou, Wiltz n’a pas encore connu la blessure cette saison… jusqu’à ce que le genou de Dany Fernandes lâche à l’échauffement, contre Harlange-Tarchamps. Le lendemain, le défenseur était déjà dans le cabinet du médecin… du Standard de Liège, privilège des relations qu’entretient le staff médical du club de l’autre côté de la frontière.
Même d’autres clubs montent jusqu’à Wiltz
Ne pas avoir un seul blessé pendant deux mois et demi, c’est rare. « C’est un luxe », affirme même Dan Huet. « Cela nous a permis de pas mal changer notre onze de base ». Et de jouer autant sur la fraîcheur que sur les éléments de surprise et de concurrence Inutile de dire que cela fait une différence folle, car « chaque blessure alourdit un peu plus le travail ». Etzella, Hamm, Pétange, le Progrès… en savent quelque chose.
Le nerf de la guerre, au stade Um Pëtz, se trouve juste à côté du stade. Pas à cent mètre, pas à cinquante… « Non, non, on est à dix mètres de la pelouse », sourit Bernard Heens. Qui est Bernard? Un des trois gérants du centre Fit360, qui travaille depuis huit saisons avec le club et qui commence à faire école dans le pays. Tellement que lors de la première semaine anglaise de la saison, cinq joueurs du RFCU sont montés de leur propre chef jusqu’à Wiltz pour une séance de cryothérapie.
Si je dis au coach qu’un joueur ne doit pas jouer plus de 60 minutes…
L’offre de Fit360, c’est en effet du costaud. Nutritionniste, préparateur physique, ostéopathe, acupuncteur… Sacré service pour l’un des plus petits budgets de l’élite, qui permet à l’équipe 1 de faire du traitement préventif tous les jours, sur des créneaux réservés et sans avoir à faire des kilomètres. Il faut dire que le président, Michael Schenk, conseiller communal de la ville, s’est rendu compte que le terrain situé à côté de sa tribune principale aurait sa « petite » utilité pour l’installation de ce cabinet tout équipé avec salle de sport.
Une doctoresse s’est même installée dans la bâtiment, de son côté, avec sa propre porte et… ses appareils pour réaliser des échographies. Une machine de guerre vous dit-on, mais qui ne serait rien sans la reconnaissance de leur utilité par le staff technique. Et c’est là, à en croire Bernard Heens, que la différence se fait. « Le coach nous fait entièrement confiance. Je peux lui dire qu’un joueur doit sauter la séance et se contenter de vélo, il me suit. Et le résultat, c’est que ce gars ne se blesse pas. Si je lui dis qu’un joueur ne doit surtout pas jouer plus de 60 minutes, je n’ai pas besoin de regarder le match pour savoir qu’il est sorti à l’heure de jeu ».
La cryothérapie, l’atout sous-utilisé?
Le Belge, qui a réuni une équipe de sept kinésithérapeutes dont l’un est chaque jour affecté aux soins pour les joueurs wiltzois, veut contribuer à « remettre le FC Wiltz sur la carte du football ». Il lui reste d’ailleurs une arme encore sous-utilisée, alors que les terrains lourds vont doucement commencer à éprouver les organismes : une cabine de cryothérapie qui n’est pas une méthode encore très répandue au pays. « Dès que les joueurs sont dans le rouge, ça permet de régénérer beaucoup plus vite ».
C’est peut-être quand il commencera à faire froid que les Nordistes vont encore plus faire baisser la température pour rester… chauds. « On ne l’utilise pas beaucoup, et même pas assez, reconnaît Dan Huet. C’est un outil dont on doit se servir plus fréquemment. Cela doit rentrer dans la planification de nos semaines ». Fit360, bien évidemment ouvert au grand public, attend encore du matériel pour étoffer son offre et pousser le FC Wiltz sur le podium. Et si le classement final du promu s’écrivait avant tout ici?
Julien Mollereau