La Jeunesse se cherche un nouvel entraîneur sans pouvoir vraiment encore s’appuyer sur son nouveau codirecteur sportif. Il a bien son favori, mais…
Il n’y a plus l’ombre d’un doute depuis ce début de semaine : Pedro Resende ne sera plus à la Vieille Dame d’ici quelques semaines et il est désormais question de lui trouver un successeur. Qui ?
Foire d’empoigne autour des noms susceptibles de s’inviter à la Frontière. Avec, fatalement, les raccourcis qui s’imposent et que tous les suiveurs du football luxembourgeois font assez facilement : l’arrivée annoncée d’Alessandro Fiorani, qui a arpenté son couloir droit entre 2018 et 2021, au poste de directeur sportif, en collaboration avec l’homme qui l’avait fait venir de Käerjeng il y a cinq ans, Petz Biergen, semblait être un signal. Celui que le Mamerois pourrait être une indication majeure sur l’identité du nouveau technicien.
Tout simplement parce qu’il ne s’en cache pas, l’ancien joueur de Käerjeng et du Progrès, 244 matches de BGL Ligue au compteur quand même, a un coach-chouchou : Vitor Pereira ! Sympathique coïncidence : aujourd’hui engagé par Steinsel, avec qui il a signé un début d’année 2023 féroce (meilleur club de PH sur la phase retour), l’ancien coach de Sandweiler, Mamer, Rodange… aspire enfin à s’installer en Division nationale. Pour Fiorani, aucun doute, «c’est le meilleur» coach qu’il ait jamais eu. «Et avec la Jeunesse, bien entendu que ça peut coller ! Déjà, ce qu’il a accompli à Steinsel est assez incroyable : il les a pris en position de relégables et maintenant ils en sont presque à jouer la montée !»
«Si on me demande mon avis sur Vitor…»
Ce genre d’adoubement n’a pourtant à l’heure actuelle aucune raison d’être. Déjà, Pereira voyait ses dirigeants de Steinsel hier soir. Ces derniers voulaient lui proposer de rester, mais ont-ils les armes pour le retenir ? Ensuite, Alessandro Fiorani, toujours joueurs de Mamer jusqu’à la fin du mois, est encore joueur et ne prendra ses fonctions qu’en juin, une fois qu’il aura officiellement remisé les crampons au placard, à 34 ans. «Pour le moment, je n’ai fait que suggérer quelques joueurs. Mais pour l’entraîneur, on ne m’a pas consulté. Si on me demande mon avis sur Vitor, je ne donnerai que du bon (sic), mais je ne veux pas qu’on puisse lancer des rumeurs sur la base de mes propos : on ne m’a rien demandé ! Après, si je peux aider…» Vitor Pereira, lui, a demandé un temps de réflexion à ses dirigeants. Il veut aussi consulter ses adjoints.
À la Frontière, Resende rend déjà lentement les clefs de la maison, alors qu’il est attendu de nouveau du côté de Differdange. Malgré son amour pour la maison eschoise, elle ne lui permet pas, actuellement, de satisfaire ses ambitions. L’Europe notamment. «Le club doit prendre le temps de se reconstruire après les erreurs commises par l’ancien comité», insiste le futur ex-coach eschois, qui a déjà fait ses preuves au plus haut niveau. Et si, pour verrouiller un coach sur le long terme, les Bianconeri devaient se «rabattre» sur un technicien performant, mais qui 1) recherche depuis longtemps le club à sa mesure et 2) a besoin qu’on lui laisse le temps de s’installer ? Parce que Fiorani a beau vouloir finir sa carrière de joueur en fanfare, il sait bien, lui, où son regard le mène.