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BGL Ligue – Fiorani : « Ce vote n’était pas prévu » (Interview)


Le capitaine de Käerjeng évoque la situation difficile que traverse son club et, surtout, le renvoi surprise de Roland Schaack à quelques jours seulement de la reprise. Et cela au terme d’un vote des joueurs.

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Allesandro Fiorani : « Le changement d’entraineur suscite généralement toujours un nouvel élan dans un groupe. Mais l’important ce n’est pas l’entraîneur ou les joueurs mais le club et son avenir. » (Photo : archive Le Quotidien)

Hier, le téléphone d’Alessandro Fiorani n’a pas cessé de sonner. Et pas seulement parce qu’il fêtait ses 26ans. Capitaine de l’UNK depuis la fin de saison dernière, le défenseur a accepté d’assumer ses responsabilités et de revenir sur le rôle des joueurs dans le renvoi de Roland Schaack et l’arrivée d’Angelo Fiorucci.

> Concrètement, que s’est-il passé mercredi 11 février ?

Alessandro Fiorani : Comme je suis capitaine, des joueurs viennent parfois me voir, me font état de leur état d’esprit, de leurs inquiétudes ou de leurs petits problèmes. D’ordinaire, ce qu’un équipier me dit reste entre lui et moi. Mais ces dernières semaines, ces discussions se sont multipliées au point de décider d’organiser une réunion. Mercredi dernier, avant l’entraînement, j’ai prévenu Roland (Schaack) qu’une réunion avait lieu entre les joueurs. À ce moment-là, je ne me doutais pas de ce qui allait se passer…

> C’est-à-dire ?

Je pensais que la réunion allait durer 10-15 minutes. Qu’elle allait servir à motiver les troupes. Genre : « On est dans une situation de merde mais on va s’en sortir! » Mais il y avait tant de critiques et une telle démotivation que je me suis senti dans l’obligation de parler aux dirigeants.

> Après ce fameux vote que le club impute aux joueurs tandis que c’est le club qui en serait à l’origine…

En lisant Le Quotidien, j’ai également noté cette incohérence. Mais ce que je peux dire, c’est qu’à ma connaissance, ce vote n’était pas prévu. Il est apparu dans les discussions et on a décidé d’en effectuer un.

> Un vote où il était question du renvoi de Roland Schaack, c’est bien cela ?

Pas exactement. La question était : « Pensez-vous qu’avec un autre entraîneur, cela irait mieux? » Le résultat? Je ne veux pas rentrer dans les détails mais disons qu’une grosse majorité a répondu par oui.

> Roland Schaack était-il informé de la tenue de ce vote ?

Non, et il ne pouvait pas le savoir, puisque je ne le savais pas non plus avant que ne débute la réunion.

> Y avait-il une fracture entre lui et le groupe ?

Quand tu ne joues pas ou que les résultats ne sont pas bons, il y a toujours des mécontents et des critiques vis-à-vis de l’entraîneur. Par rapport à Roland, je pense qu’aucun joueur n’avait de problème personnel avec lui, après sa méthode ne convenait pas à tout le monde. Les critiques visaient l’entraîneur. Pas l’homme.

> Quand êtes-vous allé voir Émile Muller, votre président ?

Le lendemain, jeudi. Je voulais laisser passer une nuit. Je ne savais pas comment gérer cette situation. Finalement, je suis allé le voir à l’heure du déjeuner. Il était étonné mais m’a remercié de lui en avoir fait part. Après, je n’étais plus dans la procédure.

> Avez-vous été étonné de la nomination d’Angelo Fiorucci ?

Je l’ai eu comme entraîneur et c’est quelqu’un de compétent. Tout comme Roland (Schaack) d’ailleurs. Je pense qu’au vu de la situation dans laquelle on se trouve, c’est une bonne décision.

> Comment cela ?

Angelo connaît le club, le contexte et la situation sportive. En tant que coordinateur des jeunes, il a aussi dirigé pas mal de jeunes joueurs de l’équipe.

> Dans une interview, Roland Schaack avait déclaré dans nos colonnes : « On ne gagne rien avec des enfants. » Comment cette phrase avait-elle été perçue par le vestiaire ?

Je pense qu’on a peut-être trop amplifié cette histoire. Honnêtement, je suis d’accord avec la politique du club et ce que disait Roland est vrai : quand tu as des jeunes, tu ne peux espérer gagner quelque chose qu’avec du temps et de la stabilité.

> N’était-ce pas aussi une critique vis-à-vis de certains départs l’été dernier ?

C’est sûr que l’on a perdu cinq titulaires avec les départs de Rolandi, Zydko, Ramdedovic, Corral et Sabotic. Après, je ne pense pas que le club ait voulu les mettre dehors.

> Vendredi, Angelo Fiorucci a effectué son retour sur le banc lors d’un match amical contre Rumelange (1-3). Quelle était l’atmosphère ?

Il a fait jouer une équipe par mi-temps, histoire de faire tourner. C’est difficile de tirer des conclusions. Après, on sent qu’il a une autre vision du football que Roland (Schaack), qui travaillait beaucoup l’aspect défensif.

> Ce qui n’empêche pas Käerjeng de posséder la deuxième plus mauvaise défense de BGL Ligue…

Oui, c’est vrai.

> Avez-vous eu l’occasion de vous entretenir avec Roland Schaack depuis l’annonce de son renvoi ?

Non. Il a envoyé un SMS au groupe en nous souhaitant bonne chance pour la suite de la saison. Quant à moi, j’ai essayé de le joindre à deux reprises, en vain. Mais j’espère pouvoir le faire prochainement car, personnellement, je n’ai jamais eu de problème avec lui. Au contraire, quand il m’est arrivé d’avoir des soucis, il avait toujours une oreille pour moi.

> Pensez-vous que le départ de Roland Schaack va changer quelque chose ?

C’est une question cruciale à laquelle je n’ai pas de réponse. On avait débuté la saison en gagnant deux de nos trois premiers matches et en faisant de bonnes prestations contre Differdange (1-3, 5e j.) ou à la Jeunesse (2-0, 6e j.). Aujourd’hui, avec un peu plus de chance, on pourrait compter 15 ou 16 points et la situation paraîtrait peut-être moins dramatique.

De notre journaliste Charles Michel