On jouera (théoriquement) mercredi soir. La FLF a réglé son protocole sanitaire dans l’urgence. Mais elle devra le peaufiner et… ne pourra rien pour la météo.
La fédération, mise sous pression par la rocambolesque annulation de la 10e journée, vendredi après-midi dernier, a tenu parole en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour que les deux matches en retard puissent être joués. Quitte à prendre les devants sur la réunion qu’elle devait avoir avec la Ligue et le ministère des Sports. RM Hamm Benfica – F91 et Progrès – RFCU auront donc (théoriquement) lieu, les clubs incriminés ont reçu une missive dans la matinée leur détaillant ce qui ressemble fort à un protocole sanitaire ambitieux, avec en point d’orgue son atout majeur, celui qui manquait tant à la commune de Differdange pour laisser la BGL Ligue utiliser ses infrastructures : les fameux tests antigéniques.
Plusieurs mois que certains clubs (pas tous) les réclament, plusieurs semaines qu’on aurait pu en discuter sereinement. Il aura fallu la mise en demeure d’une commune décidée à passer au-dessus des consignes du gouvernement, quitte à le faire tardivement, pour qu’on théorise enfin sérieusement le redémarrage du championnat. Mais les choses semblent bel et bien prendre une tournure laissant penser que la reprise, la vraie, est enfin verrouillée et qu’on ne pourra plus rien reprocher ni à la fédération ni à ses clubs. Les tests, donc, sont à effectuer si possible la veille de la rencontre, ils concerneront tous les gens susceptibles de pénétrer dans le vestiaire dans le cadre de la rencontre et donc les 16 joueurs qui se retrouveront sur la feuille de match. Les clubs ont aussi été invités à demander leur consentement à leurs joueurs afin de publier de manière hebdomadaire les résultats de ces tests et de les envoyer au ministère des Sports ainsi qu’à la fédération. Voilà pour le système d’urgence.
Régler le problème des tests n’empêchera pas la neige et le froid de perturber ce qui peut l’être
Il mérite encore d’être peaufiné, cela va de soi. Et précisé puisqu’il est évident qu’aucun club de DN ne fera décemment tester «que»16 garçons. Il serait suicidaire de ne pas prévoir des suppléants encas de blessure ou autre empêchement de dernière minute. Combien ?
Vu la taille de leurs effectifs, certains feront sûrement passer tout le monde sous les fourches caudines de l’écouvillon nasal pour avoir l’assurance d’avoir vraiment 16 noms pour jouer, le lendemain.
Aucune économie ne sera réalisée sur ce point, c’est une certitude. Or le financier est l’une des pierres d’achoppement des négociations des dernières semaines. Qui paiera, effectivement, les intervenants qui pratiqueront les tests (pour une somme totale estimée par la LFL à quelque 270 000 euros pour l’ensemble des clubs) ? Il semblerait qu’il faille encore négocier ce point.
Mais le fait est que le football luxembourgeois tient enfin le bon bout sanitaire. Il ne sera pas resté enlisé trop longtemps dans ses errements, les quatre clubs concernés par les deux rencontres de demain ayant déjà fait savoir qu’ils feraient le nécessaire pour se conformer à l’exigence des tests antigéniques, malgré le manque de temps pour s’organiser.
Tout va mieux alors ? Pas encore tout. Alors qu’il aurait été presque facile de jouer le week-end passé, le climat se réinvite à la table des négociations. Mercredi, il fera aux alentours de -7 °C à l’heure du coup d’envoi sur des pelouses qui tirent la tronche. Il n’y a qu’à écouter Pedro Resende, le coach du RM Hamm Benfica, pour se rendre compte que ce sera compliqué : «Avec la neige, la pluie et le froid… moi je crois qu’on ne va pas jouer. Notre terrain est vraiment très mauvais». Niederkorn a regardé son baromètre aussi et fait la même analyse : les -8 °C prévus dans la nuit de ce soir à demain risquent de faire très mal au stade Jos-Haupert. À la place d’une semaine anglaise, une semaine en glaise ? On imagine mal les clubs reculer devant l’obstacle climatique ou celui que représenterait leur surface de jeu mais les arbitres assurent qu’ils feront le job et protègeront les joueurs, même de l’urgence de jouer. Même si de toute façon, tout le monde sait que les terrains seront désastreux en très peu de temps et qu’il faudra s’en accommoder, tout le monde a en effet une fâcheuse tendance à estimer qu’il n’y a plus de temps à perdre. C’est dangereux.
La fédération a en tout cas remis son calendrier en ordre de bataille. Ce week-end, à supposer qu’aucune mauvaise nouvelle supplémentaire ne vienne perturber l’ordre des choses, on suivra le cours normal en reprenant par la 11e journée (avec notamment RFCU – Wiltz, Rosport – Swift et Differdange – F91), la 10e (Wiltz – Swift, Fola -Rosport et RFCU – Jeunesse) étant reportée à plus tard pour une semaine anglaise dans le courant de mars ou avril qui cette fois concernera tout le monde et fera encore un peu plus mal aux organismes. Mais des organismes testés et cela fait toute la différence.
Julien Mollereau