Le Fola a crié au scandale pour un penalty à la dernière minute. Le RFCU aussi, insinuant que le F91 était favorisé par l’arbitrage. Non, mais peut-être que si…
C’est le genre de paroles qu’on regrette immédiatement après les avoir prononcées mais qu’il faut bien assumer un petit temps, histoire de maintenir l’illusion qu’on ne s’est pas emballé sans raison. Le Fola, donc, a hurlé à l’infamie le 26 septembre au soir : «La FLF peut donner tout de suite le trophée au F91 si elle veut», a-t-on même pu entendre, à la sortie du terrain. Quelques minutes plus tôt, Laurent Kopriwa, l’arbitre du match, avait sifflé un penalty dans le temps additionnel pour un contact dans la surface entre Couturier et Bernard. Résultat : victoire sur le fil de Dudelange (1-2).
Bis repetita dimanche soir, au stade Camille-Polfer. Un centre de Kenia est a priori contré par la main de Mboup dans la surface, à la dernière seconde. Penalty contre le RFCU. Cette fois-ci non transformé. Mais cela n’a pas calmé les ardeurs de joueurs du Racing, furieux, pour qui «les arbitres favorisent le F91». Théorie du complot, mode d’emploi ? Il faut dire que dans les deux matches, les adversaires du champion en titre revendiquent, à leurs yeux, un penalty non sifflé ayant précédé celui du F91. Sur Bensi pour le Fola alors que le score était de 1-0. Sur Nakache pour le RFCU alors que le score était… de 1-0.
«Mais ce que je critique, moi, avoue Patrick Grettnich, le coach du Racing, c’est que l’arbitre de touche, après la faute sur Nakache, lui dit qu’il ne peut pas le signaler, que c’est au central de le voir. Et qu’est-ce qu’il fait à la 93e minute ? C’est lui qui indique une soi-disant faute de main alors que M. Sgura annonçait un corner. Alors si je ne dis pas qu’ils avantagent le F91 volontairement, évidemment pas, j’ose dire qu’ils le font involontairement.»
« Les images ont parlé »
Un grand classique que ce supposé favoritisme pour le plus grand. Le Real Madrid en fait souvent les frais en Ligue des champions par exemple. «Après, soyons corrects, tempère Grettnich : ils ont aussi bien plus de situations douteuses dans les surfaces que les autres.»
C’est exactement ce que s’attache à dire Laurent Kopriwa, qui risque de retrouver souvent le F91 cette saison attendu que son niveau d’arbitrage lui réserve souvent les chocs de DN. «Je comprends que les clubs soient déçus. S’il y a 3-0 au moment où je siffle ou si c’est à la 30e au lieu d’être à la 90e, personne ne hurle au scandale. Là, c’est normal que ça fasse mal, mais les images ont parlé. Et effectivement, les grands clubs ont plus souvent des actions dans la surface. On dit qu’ils ont de la chance. Peut-être la provoquent-ils… Et puis le Fola dit que j’ai avantagé le F91 ? Si c’était Real – F91, le F91 dirait que j’ai avantagé le Real…». Bien vu : on est toujours le petit de quelqu’un d’autre.
Reste qu’il serait gênant que se développe ce sentiment que ce F91 de dimension continentale est avantagé (l’affaire de l’annulation du match contre le Fola, par exemple). «Ça ne changera rien pour nous, assure Kopriwa. D’ailleurs, leurs joueurs et leur staff ne font pas franchement pression sur nous.»
Julien Mollereau