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[BGL Ligue] Farid Ikene : «Je vieillis plus vite avec le brassard»


Plus jeune capitaine de l’élite, Farid Ikene a conduit ses troupes à la 5e place à une journée de la fin de la phase aller, malgré une gigantesque braderie estivale.

Le RFCU a-t-il déjà prouvé en quatre mois qu’il avait eu raison de taillader dans sa masse salariale et de faire le vide chez ses cadres?

Farid Ikene : Fallait-il faire le ménage, je ne sais pas, même si effectivement, il est anormal qu’on ait fait ce résultat avec autant de qualités. Mais je suis mal placé pour donner mon avis : c’est un sujet compliqué qui a fait beaucoup parler, mais là, on voit ça de façon positive parce qu’on est 5es. Seulement, on n’est pas si loin que ça des barragistes et si dans deux mois, on se retrouve mal placés, on dira tout le contraire! Moi, je suis super réaliste, ça fait un bout de temps que je suis dans le circuit! Il y a quatre journées, on était barragistes, alors restons tranquilles.

Et si vous parvenez à faire mieux que le classement de la saison passée, cette 8e place conquise avec plus du double de budget? Quel message cela enverrait-il?

Ah cette saison, si on fait mieux – mais c’est encore très loin –, je ne sais pas quel message cela enverra, mais au moins que le travail est fait sérieusement. La saison dernière aussi, on a bien travaillé, mais cela s’est juste mal passé. Les qualités individuelles sont moindres cette saison, mais c’est que le travail nous aura mis là.

C’est quoi, le plus gros exploit du Racing, en ce moment : mettre de petits jeunes sur le devant de la scène ou garder compétitifs des « anciens«  dans un tel contexte?

(Il rit) Mais cette saison, nos vieux ont 26 ans! Muratovic, il n’est pas vieux quand même! Mais je note que les jeunes, la saison passée, à ce point de la saison, ils auraient difficilement gratté trois ou quatre petits bouts de match. Là, ils sont jetés dans le grand bain et s’adaptent plus vite. Alors c’est sûr que c’est pas cadeau, mais la plupart ont déjà deux saisons d’entraînements avec l’équipe A.

Il y a en effet eu deux ou trois coups de gueule (…) J’ai juste dit ce que je pensais

Et vous, à 22 ans mais avec le brassard sur le biceps, vous êtes un jeune ou un « vieux« ?

Dans le monde du football, 22 ans, ce n’est déjà plus très jeune. Il y a des gars qui commencent à jouer en équipe de France à 16 ans (il rit)! Je ne pense pas être vieux. Il me reste encore au moins dix ans devant moi. Mais c’est vrai que je vieillis plus vite avec le brassard. C’est pour cela que le coach me l’a donné. Pour me faire grandir. Tu sens le poids de la responsabilité. Et j’en suis reconnaissant envers le coach.

Vous avez déjà haussé le ton, à 22 ans?

Il y a en effet eu deux ou trois coups de gueule, pour rappeler à certains jeunes la nécessité d’être toujours à 100 % et il y a des fois où je n’ai pas eu cette impression. J’ai juste dit ce que je pensais.

Votre âge, on vous en parle souvent quand on en vient à parler de votre capitanat?

Oh vous savez, il y a plein de capitaines qui ont 20 ans dans de grandes équipes européennes. Mais par exemple, j’ai connu Franzoni à Differdange quand j’avais 15 ans et lui, par exemple, sait que j’ai ça en moi. Mais en général, les autres joueurs rigolent en me disant : « Déjà capitaine à cet âge?« .

Si Régis Brouard m’appelle, j’irai le rejoindre

Quand votre coach, Marco Martino, dit qu’il vous donne les clefs, ça met la pression? Et par extension, quand il le dit dans les médias, cela vous met-il doublement la pression?

Il y a zéro pression! J’ai vite compris son message : je sais que c’est  de nature à me faire passer un cap et tant mieux. J’aurai ça dans ma valise.

Vos valises, vu votre niveau actuel, vous n’avez pas envie de les faire pour repartir à l’étranger après votre expérience à Jammerbugt, en D2 danoise?

Quand je suis arrivé, j’ai joué sous Régis Brouard (NDLR : le coach de Bastia, qui a recruté le Niederkornois Florian Bohnert) et j’ai toujours joué alors que je n’avais que 18 ans et ça m’a fait énormément progresser. Aujourd’hui, s’il m’appelle, j’irai le rejoindre où qu’il entraîne.

Pensez-vous que vos dirigeants vont encore réduire la voilure, financièrement, l’été prochain?

Là, j’aimerais vous aider, mais je ne sais pas. Oui, j’ai eu des discussions avec la direction sportive, mais ce qui va se passer, je ne sais pas et je ne me pose pas la question. Je suis trop occupé à essayer de réussir cette saison qui est très importante.