Dans un 3-5-2 pas encore complètement rodé, Dudelange est facilement venu à bout de Hostert, hier. Le meilleur semble à venir.
Mangé dans les airs par Alex Karapetian, Thomas Fullenwarth (n°5) permet à l’Arménien d’ouvrir le score en trompant Marc Pleimling (n°15) de la tête. (Photo : Julien Garroy)
Tout est encore loin d’être parfait à Dudelange, mais la première sortie de 2015 a au moins eu le mérite de remplir son objectif mathématique. Voilà trois points de pris, ce que le F91 avait été incapable de faire durant les trois derniers matches qu’il avait joués avant la trêve, signant un inquiétant 2 sur 9. La victoire du 19 octobre face au Progrès (1-0) a donc désormais un petit frère. Il se porte bien, merci pour lui. Ça ne fait pas neuf mois qu’on l’attendait, mais son arrivée était fortement espérée pour hier.
Face à Hostert, l’une des deux équipes (avec Wiltz) à ne jamais avoir gagné à l’extérieur cette saison, Jonathan Joubert et ses coéquipiers n’avaient de toute façon pas le choix. Pour tout dire, ils n’ont jamais tremblé, Hostert proposant quelque chose qui ne ressemble en rien à ce qu’il nous avait habitués avant l’hiver. Le fait de n’avoir pu disputer que trois matches amicaux et de n’avoir goûté qu’au synthétique est un double argument légitime.
Reste que tout ça, le F91 s’en moque royalement. Il a profité du contexte pour donner le ton et confisquer le ballon. Une tête de l’Arménien Alex Karapetian sur un corner de Yassine Benajiba soulageait le 4e de BGL Ligue (1-0, 16e). Hier, on a toutefois encore plus vu son binôme, Saïd Idazza préféré à Turpel et Jahier très en jambes et qui s’est vite fait pardonner une première approximation devant le but (25e) en remportant son face-à-face avec Pleimling sur une ouverture royale de Joël Pedro (2-0, 35e). L’ancien Sedanais a vite compris qu’il y avait matière à se faire plaisir dans le dos de Thomas Fullenwarth et s’en est donné à cœur joie une bonne partie de l’après-midi. La recrue Kevin Nakache a aussi montré par intermittence ce qu’elle est en mesure d’apporter, soit de la finesse et de la verticalité.
> Derrière, on se cherche encore un peu
Mais s’il fallait ne retenir qu’une chose d’hier, c’est ce 3-5-2, virage emprunté par Grandjean cet hiver. Verdict ? Très honorable. Sur une pelouse bousillée par la saison, le F91 a proposé un football cohérent.
La défense à trois a globalement tenu, mais il convient de ne retenir que le négatif, autrement dit, ce qui a été anecdotique hier, mais qui ne pardonnera pas contre des écuries d’un autre calibre. Sur la seule demi-occasion qu’elle s’est procurée, l’équipe de Manuel Peixoto a trouvé le chemin des filets. Un coup franc de Greg Adler, un oubli de la défense locale et une tête victorieuse de Guillaume Mura (2-1, 36e). Ça ne veut pas dire que la ligne Schnell-Prempeh-Ney a pris l’eau, mais les milieux de terrain ont parfois joué trop loin de leurs défenseurs.
Heureusement pour Dudelange, tout ou presque s’est passé dans la moitié de terrain hostertoise. Une fois le cas Adler réglé ce dernier, pourtant dans un jour quelconque, a provoqué trois cartons jaunes – le F91 a pu dérouler. Avec un peu de réalisme, il aurait pu faire gonfler le score. Mais Turpel et Jahier, entrés en fin de match, trahissaient leur réputation de tueur des surfaces, ce dernier ne trouvant, au mieux, que la barre (87e). C’est un autre remplaçant qui a donné de l’air à la maison dudelangeoise. Le Croate Keric remportait à son tour son tête-à-tête avec Pleimling (3-1, 71e). Grandjean pouvait alors pointer le doigt sur les bienfaits de la trêve : « On a récupéré tous nos joueurs, ce qui nous permet d’avoir des joueurs qui sortent du banc et apportent un vrai plus. Dans ce contexte, on peut faire de belles choses. » Et commencer une collection de victoires ?
De notre journaliste Matthieu Pécot