Pétange s’est séparé de son coach juste avant un choc important contre Hostert.
Nicolas Grézault n’est plus l’entraîneur de Pétange. À neuf journées de la fin de la saison, concernant un club européen il y a deux ans et qui n’est pas barragiste uniquement par la grâce d’un meilleur goal-average que Hostert, son plus proche poursuivant, l’information n’est pas incroyable, si ce n’est que depuis plusieurs mois, l’ensemble de la BGL Ligue suit avec une attention soutenue cette équipe au plan de jeu si ambitieux et porté par des petits jeunes. Le Titus semblait prêt à faire triompher l’idée que le jeu l’emportait sur une logique de résultats immédiats. C’était sans doute trop naïf.
«Tout le monde voit qu’on joue bien à la balle, constate Laurent Libert, le directeur sportif du club, mais on pensait quand même être un peu mieux au niveau comptable.» Avec 24 points à l’issue de la 21e journée, Pétange est le premier non-barragiste, devant son hôte de ce week-end, Hostert. «Il manque trois ou quatre points pour pouvoir dormir sereinement, assure ainsi Libert, même si on savait dès le début de la saison qu’on lutterait pour le maintien.»
La direction, autant que Grézault, évoque une séparation d’un commun accord, avec cette précision venue du technicien : «Je pars en bons termes, ce sont plus des divergences sur la suite du projet sportif.»
Curieux qu’il puisse y avoir des divergences, puisque, avec un budget réduit de moitié l’été dernier, un recrutement extrêmement jeune et bâti sur les profils qu’il fallait pour assurer un football de possession, il est difficile d’imaginer que Pétange ait la marge de manœuvre nécessaire pour faire différemment de ce qu’il avait prévu ces dernières années… avec Grézault qui avait déjà prévenu et l’a redit hier que «le foot qu’on voulait prend du temps à mettre en place».
D’ailleurs, Yannick Kakoko, l’adjoint depuis début janvier à qui l’intérim a été confié (en collaboration avec l’entraîneur des gardiens, Landry Bonnefoy), ne dit pas forcément le contraire : «Les principes de jeu ne vont pas beaucoup changer. Même si on a pu voir que cela ne suffisait pas, on pratique un bon football. On va peut-être axer un peu le travail sur le mental, sur la présence dans la box pour avoir plus d’efficacité.»
«Le vestiaire était un champ de ruines»
Les séparations sont toujours un peu cruelles. En début de semaine, l’amertume de Nicolas Grézault après la défaite à la Frontière contre la Jeunesse (1-0) malgré une mainmise sur le match avait entraîné une réaction un peu courroucée de Jeff Strasser : «Le premier objectif d’un coach, c’est quand même de gagner des matches. Grézault a perdu 22 de ses 34 matches avec Pétange depuis son arrivée. Donc, peut-être qu’il devrait changer ses propres principes de jeu.»
Alors forcément, à la lueur de cette réponse du technicien eschois, fait écho cette réflexion de Yannick Kakoko, hier, au moment de reprendre la main dans une équipe qui compte déjà quatre défaites en six matches en 2022 : «Quand tu joues contre un coach comme Strasser qui sait très bien préparer son équipe mentalement pour aller chercher une victoire, tu peux perdre même en ayant toute la possession.»
Il n’empêche, son directeur sportif, Laurent Libert, garantit lui aussi que «les principes de jeu resteront les mêmes. Mais il faut juste qu’on prenne des points le plus vite possible.» À commencer par ce week-end.
Grézault avait calculé que le maintien sans avoir à passer par les barrages se jouerait à 36-39 points. Cela met Pétange en nécessité d’avoir à gagner au moins la moitié de ses rencontres d’ici à la fin de la saison, ce qui n’est pas une mince affaire. Son ancien coach part quand même avec le sentiment du devoir accompli : «Quand je suis arrivé, le vestiaire était un champ de ruines et on m’a demandé de redorer l’image du club parce qu’il avait été bafoué par les gens qui étaient passés là auparavant. Je crois que ça a été fait! On a remis de l’ordre.»
Mais pas encore validé le maintien. Ce sera le boulot désormais de Yannick Kakoko, en attendant un nouveau coach. Mais le Titus ne s’interdit pas de conserver son ancien milieu de terrain au poste s’il ne trouve pas son bonheur immédiatement.