Contraint par des moyens limités, le club ettelbruckois a réalisé un mercato restreint qu’il espère malin. Les jeunes et la mentalité devront faire le reste.
Spectateur attentif de l’Euro-2020, Tun Di Bari a observé une tendance ces trois dernières semaines, devant son téléviseur : «Vous pouvez avoir une belle équipe avec des grands talents, des individualités, c’est le collectif, l’esprit d’équipe, la volonté de jouer au foot et la passion qui font la différence.» Un constat qui pousse le président d’Etzella à un certain optimisme à l’heure d’aborder une «saison de transition», et d’évoquer un mercato aussi modeste que les moyens ettelbruckois du moment.
«Cette année, vu la situation financière qui n’est pas une des meilleures qu’ait connues notre club, on a simplement remplacé les joueurs qui nous ont quittés en espérant, et on est assez confiants sur ce point, les avoir bien remplacés, pose le dirigeant. La base était bonne, on a pu voir des choses positives avec cette équipe, d’autant qu’il y avait une bonne partie de nos titulaires qui étaient blessés.»
Out depuis mars, Adriel Santos l’est toujours, au moins jusqu’à la fin de la phase aller. Mais Neil Pattison a enregistré à la reprise les retours des défenseurs Lex Nicolay et Joël Magalhaes, qui ont passé la fin de saison à l’infirmerie, et reçu la confirmation que l’attaquant français Téo Herr (6 matchs de DN, 2 buts en 2020/2021), arrivé en janvier de Sarrebruck pour deux ans et demi, et lui aussi sur le flanc dans le sprint final, serait ettelbruckois au moins une saison de plus.
Un effectif à l’accent allemand
Outre ce recrutement interne, le quinzième du dernier exercice s’est donc renforcé selon le principe du «un qui nous quitte, un qu’on prend», tout en veillant à rajeunir un effectif délesté de la plupart de ses éléments les plus expérimentés. Signe des temps, les sept premiers départs (Colin, Keita, Kneip, Batista, Kadrija, Bidon, Stumpf) n’ont été comblés que par cinq arrivées, les jeunes Ilhan Agovic (17 ans), Rick Shwitz (17 ans) et Lucas Figueiredo (17 ans) ayant signé leur premier contrat cet été et étant appelés à entrer plus franchement dans la rotation.
Le huitième, en revanche, sera compensé : alors que le club espérait le conserver au moins six mois de plus, le Portugais Diogo Vila l’a informé en début de semaine que son départ, déjà acté, interviendrait dès cet été. Le défenseur central va retourner au pays, où sa compagne était déjà rentrée pour raisons professionnelles. Conscients que le couperet tomberait au plus tard cet hiver, les dirigeants ettelbruckois ont anticipé, et devraient annoncer prochainement la signature d’un joueur évoluant déjà au Luxembourg.
Pour le reste, Etzella «n’a rien fait de spectaculaire», selon son président. En plus des arrivées déjà connues du gardien rosportois Tim Stemper (20 ans) et de l’attaquant allemand Frederick Kyereh (27 ans), prêté un an par Strassen, le club ettelbruckois a officialisé ce mercredi les venues de l’ancien milieu pétangeois Kai Schwitz (24 ans) – frère de –, qui avait décidé l’an dernier de prendre du recul et sort donc d’une saison blanche, et de deux autres Allemands : le milieu Till Hermandung (23 ans), qui s’est engagé trois ans en provenance du SV Drochtersen, pensionnaire de Regionalliga (la 4e division), et de l’offensif polyvalent Markus Einsiedler (32 ans), prêté un an par la Jeunesse où il est resté muet devant le but en 2020/2021 (19 matchs, 5 passes décisives).
Aucun nouveau départ n’étant prévu, le mercato d’Etzella devrait donc rapidement être clos, et tant pis si l’effectif à disposition de Neil Pattison n’est pas doublé avec des joueurs de qualité égale : Tun De Bari veut voir dans le collectif ettelbruckois et la mentalité joueuse du technicien anglais des raisons d’être «rassuré» et «confiant», et d’espérer accrocher «un maintien confortable». Voire, «qui sait, aspirer à une place plus rassurante en milieu de tableau», les équipes du top 6 ou 7 ayant «d’autres moyens». Mais n’allez surtout pas lui parler de championnat à deux vitesses : le président vous répondrait que «le meilleur exemple, c’est l’Euro».
Simon Butel