Le FCD03 a de grandes chances de rester une année le deuxième de la saison, le propulse quatre points devant supplémentaire maître de la ville. Son succès dans le derby face au Progrès, et le rend prioritaire pour l’Europe.
Le tacle désespéré de Ferino n’y changera rien : le Progrès est encore un peu court pour aller taquiner le FCD03. (Photo : Julien Garroy)
Le jaune est trop jeune. S’il y avait un jour où il se devait de frapper fort dans sa quête à l’Europe, c’était hier soir, dans le derby. Or s’il n’y a plus la moindre différence de qualité hormis dans le réalisme entre lui et le FCD03, il y en a encore une, très nette, dans la maturité. Et si Marc Thomé reconnaissait avant le coup d’envoi que son Differdange est encore, à ses yeux, trop court pour le titre, force est de constater que Niederkorn, lui, est encore un peu juste pour le seul podium et donc l’Europa League, son graal à lui.
Il ne lui manque pas grand-chose. Mais déjà, et c’est beaucoup, un soupçon de concentration dans les moments cruciaux. Ceux qui suivent son ouverture du score et ceux qui précèdent une mi-temps sont en général assez importants, dans la gestion d’un tel événement. En tête après vingt minutes d’une exceptionnelle qualité de jeu (dont un changement d’aile de Bossi vers Poinsignon qui sert Menaï en retrait sur un plateau, 1-0), le Progrès rentrera aux vestiaires avec l’obligation, malgré tout, de devoir courir après le score. La faute à deux perforations differdangeoises plein axe qui se termineront très mal.
La faute à Er Rafik, six minutes seulement après l’ouverture du score, qui slalome entre quatre joueurs pour lancer Yéyé, dont le centre est poussé au fond de son propre but par un Rigo irréprochable car mal renseigné par ses partenaires (1-1, 25e). La faute à Yéyé ensuite, qui refait la même, à la 45e minute, en perforant le premier rideau défensif pour s’appuyer sur Caron, dont la remise en une touche dans la course d’Er Rafik sera littéralement fatale (1-2). « Oui, on manque d’expérience à ce niveau, avoue Olivier Ciancanelli. On bricole des relances au lieu d’exploser le ballon dans les sapins et d’attendre tranquillement la deuxième période. »
> Cinq victoires en six matches
Après la pause, le Progrès aura quatre énormes occasions de revenir au score. Il ne les saisira pas, laissant le FCD03, déjà vainqueur de quatre de leurs cinq derniers duels, prendre quatre longueurs d’avance au classement et donc une option sur l’une des trois premières places. Ce n’est sûrement pas l’idée du derby que se faisaient les jaunards, maîtres de leur sujet dans le jeu, mais seulement dans le jeu. Ça s’appelle payer pour apprendre. Même si perdre un derby pour deux erreurs d’inattention, cela fait quand même assez cher…
De notre journaliste Julien Mollereau