Le titre est-il joué ? La génération 2016 du F91, qui avait tremblé jusqu’au bout malgré 8 pts d’avance à quatre journées de la fin, vous garantira que non. Réponse ce samedi face au Fola.
Décidément, les clins d’œil de l’histoire sont toujours un peu vicieux. C’est alors qu’il vient de prendre sept points d’avance en tête du championnat et que quasiment tout le monde l’imagine désormais champion que le F91 voit de nouveau se dresser le Fola Esch en travers de son chemin. Le Fola comme en… 2016. Et un rappel à l’humilité qui ne fait de mal à personne, surtout pas aux suiveurs de la Division nationale.
Il y a six ans, en effet, le F91 était dans une position encore plus confortable que celle qu’il occupe aujourd’hui. À quatre journées de la fin seulement, il comptait en effet… 8 points d’avance sur le Fola et tout était déjà écrit avant de se déplacer au Galgenberg pour y être officiellement sacré. À l’époque, cela ne faisait plus le moindre doute puisque les Dudelangeois du regretté Michel Leflochmoan n’avaient alors pas perdu la moindre rencontre de la saison (19 victoires et 3 nuls) et que les rebuffades eschoises sonnaient un peu creux. Le Fola en faisait «une question d’honneur». Il ne voulait pas que l’ennemi soit couronné sur sa pelouse et sa victoire 3-1 allait sonner le coup d’envoi d’une des plus grosses frayeurs du F91 époque Flavio Becca.
On avait craint le «scénario catastrophe»
Car dans la foulée, Dudelange allait s’incliner à la maison contre Differdange (0-1). Et alors, déjà, titrions-nous, moins de deux semaines après un succès 4-3 contre Rumelange qui lui ouvrait en grand les portes du titre : «Le scénario catastrophe?». Kevin Nakache, alors milieu de terrain en forme des Jaune et Rouge, l’avouait sans ambages : «Après ce résultat, il y a de la pression.» Elle ne retomberait plus jusqu’à un quart d’heure de la fin de la saison. Car dans la foulée, contre un Mondorf qui s’apprêtait à jouer (et perdre) la finale de la Coupe, Leflochmoan et ses gars allaient être tenus en échec (0-0). Leur chance, immense : en déplacement au Racing pour cette avant-dernière journée, le Fola mènera 0-2 avant de se faire rejoindre sur un doublé de Jahier dans le dernier quart d’heure.
Le F91 traverse alors un désert offensif de 192 minutes sans marquer. Comme quoi, tout peut se dérégler et très vite. À insulter l’avenir, l’ensemble du football luxembourgeois s’est retrouvé avec une dernière journée folle. Avec un FC Wiltz qui jouait sa peau et se retrouvait… devant (0-1) sur la pelouse du Nosbaum. Il avait fallu une réalisation d’anthologie du plus improbable des buteurs (Rodrigue Dikaba), des 20 mètres, d’une frappe en pivot sous la barre. Son équipe était alors restée 4 h 25 sans marquer, paralysée par ce dernier pas. Il était alors temps de titrer «Le F91, champion dans la souffrance». Alors que trois semaines plus tôt, il comptait huit points d’avance et quatre matches à jouer.
Alors sept points d’avance et six rencontres à disputer, vous imaginez bien que tout est encore réuni pour que cela puisse dérailler…