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[BGL Ligue] Dwayn Holter (FCD03) repart à l’abordage


Après une saison complète à lutter pour le titre avec le FCD03, mais aussi à se reconstruire personnellement, il estime être prêt pour repartir tenter sa chance hors des frontières. (Photo Julien Garroy)

Le milieu de terrain du FCD03 veut repartir à l’étranger et revenir en sélection. Et il fait ce qu’il faut pour ça. On l’a bien vu contre la Jeunesse, le week-end dernier, malgré la défaite : il est au taquet !

Son contrat se termine l’été prochain et, paraît-il, Fabrizio Bei a déjà demandé à le voir. Le président differdangeois peut de toute façon, a priori, dormir sur ses deux oreilles pour ce qui est de la concurrence locale : Holter, qui n’avait pas été conservé par le Fola à l’été 2016, a déjà repoussé une fois les avances du F91 il y a quelques mois. Et de toute façon, l’international aspire à tout autre chose : après une saison complète à lutter pour le titre avec le FCD03, mais aussi à se reconstruire personnellement, il estime être prêt, enfin (ou déjà), pour repartir tenter sa chance hors des frontières.

Logique : il veut revenir en sélection. Mais la concurrence y est tellement forte dans l’entrejeu avec Lars Gerson, Chris Philipps ou Mario Mutsch (sans compter le jeune Éric Veiga) que même son grand pote, le Lyonnais Christopher Martins, également concurrent direct, ne voit pas trop comment Holter peut faire. Une seule solution, retrouver un statut et un rythme qui le rendront de nouveau éligible : l’expatriation.

«C’est trop dur de revenir en restant au pays. D’ailleurs, dans ma tête, je sais bien, en tout cas c’est ce que je me dis, que je ne serai pas repris pour les prochaines échéances», assume Holter. Luc Holtz, au sortir du Jeunesse – Differdange (3-1) de dimanche, a tout de même pris le temps de faire un crochet par les vestiaires pour aller lui serrer la main et le féliciter. Holter est surpris que cela se sache et presque gêné puisqu’il est persuadé que cela ne débouchera sur rien : «Il m’a simplement dit qu’il était content de la façon dont j’avais joué et que je devais continuer comme ça.»

Roeser et Rachel, le déclic

Il faut dire que Dwayn a choisi tout seul, comme un grand, de lutter contre sa nature. Il est vrai qu’on le savait prompt au laisser-aller. C’est comme ça qu’il s’était littéralement tiré une balle dans le pied à Aalen, lors d’une saison 2014/2015 qui semblait avoir enterré tous ses rêves. Soins inadaptés, prise de poids, tout le catalogue des bonnes résolutions pour flinguer une carrière y était passé. En général, un jeune Luxembourgeois ne résiste pas à ce genre de déchéance quand il revient au pays. Il sombre lentement.

Lui a trouvé des mains tendues, s’est laissé d’abord guider un peu parce qu’il ne savait pas comment se battre contre le sort, puis a décidé, tout seul, de repartir à l’abordage. «J’ai emménagé avec ma copine à Roeser et j’ai décidé d’en faire plus. Je me suis dit qu’il me fallait un nouveau départ. Désormais, chaque semaine, je fais trois à quatre séances matinales. À jeun. C’est bien meilleur. Je cours 30 à 40 minutes avant de faire du gainage, en improvisant les exercices dont je me rappelle de mon époque à Greuther Furth. Et les matins où je n’ai pas envie, ma copine me motive, me dit qu’il faut y aller.» Si le FCD03 peut compter sur un Holter au sommet en ce début de saison, c’est donc un peu à Rachel, employée du centre d’appels de la poste, qu’il le doit.

Et aussi un peu à David Fleurival. La blessure de l’expérimenté récupérateur, alors qu’Andy May est parti à Mondorf, a libéré une place. On ne le savait pas assez puisqu’on l’a très peu vu jouer là jusqu’à présent, mais n°6, c’est la position préférée de Dwayn Holter. Contre la Jeunesse, il était flagrant que sa puissance y faisait des merveilles.

Qu’il soit appelé ou pas par Luc Holtz, il a jusqu’à la trêve internationale pour faire ses preuves devant la défense plutôt qu’en n°8, le rôle qu’il tient généralement aux côtés de Fleurival, programmé pour revenir début septembre. «Un coach comme Pascal Carzaniga préfère à ce poste,je pense, un joueur d’expérience qui parle beaucoup. Mais je ferai aussi mes preuves en n° 8!»

Le retour au professionnalisme passera de toute façon par un niveau physique adéquat et de ce point de vue-là, il est enfin dans le juste. Le garçon de 22 ans, à qui il a fallu qu’une nutritionniste inculque le goût des légumes il y a de ça deux ans, se trouve «enfin assez en forme pour penser à nouveau à l’étranger».

Julien Mollereau