Véritable propagande pour la division de foot nationale, le choc Swift – F91 a vu les Dudelangeois continuer leur impressionnante série mercredi soir. Le tout sur fond de revanche. Mehdi Kirch nous en parle. Sans langue de bois.
Quand on a vu votre joie après avoir inscrit le but de la victoire (1-2) mercredi au Swift, on se dit que vous le garderez en tête longtemps…
Mehdi Kirch : Longtemps, je ne sais pas. Mais c’est vrai que je ne marque pas très souvent. D’habitude, je suis plutôt à la passe décisive. Disons que le fait que ce soit face à ce Swift qui est le nouveau Dudelange en BGL Ligue, c’est-à-dire un peu le PSG du championnat luxembourgeois, cela compte. Et puis, je considère aussi ça comme une revanche vu la saison que j’avais passée à Dudelange en 2019/2020…
On a beaucoup entendu ça ces derniers jours : la revanche des Dudelangeois qui avaient moins eu leur chance lors de la saison dernière…
Je ne peux parler que de mon cas personnel. Alors que j’avais pris part à tous les matches de qualifications pour rejoindre les poules de l’Europa League, je n’avais plus beaucoup joué lors de la phase de groupes (NDLR : deux matches sur les six disputés), après le changement d’entraîneur (NDLR : Emilio Ferrera avait été écarté et remplacé par Bertrand Crasson). Enfin si on peut parler d’entraîneur pour celui qui avait pris la succession…
Vous êtes dur…
Je suis rancunier envers lui. Il m’a privé de ce qui aurait été une des plus belles expériences de ma carrière… En même temps, quand on demande à des joueurs dans le vestiaire ce qu’il faut faire lors de la prochaine séance, peut-on vraiment être qualifié de coach?
Mais Bertrand Crasson n’est pas au Swift cette saison. Pourquoi parler de revanche dès lors ?
Non, il n’y est pas. Mais beaucoup d’autres personnes ont quitté Dudelange pour rejoindre Hesperange. Des personnes qui ne m’ont pas respecté la saison dernière. Ils ont emmené avec eux ceux qu’ils pensaient être les meilleurs éléments du groupe. Et ce sont clairement des bons footballeurs. Mais on a montré mercredi que les joueurs « de la cave » sont là aussi !
Les éléments qui sont partis au Swift, ce sont des potes. Avec un gars comme Garos, on se parle souvent ou on va manger ensemble. Il n’y a aucune haine envers eux. Et certains sont même plutôt d’accord avec la vision que j’ai de Bertrand Crasson…
Fangueiro : son discours met en confiance
Vous parliez d’entraîneur. On sent vraiment la patte de Carlos Fangueiro sur ce F91, avec son style de jeu fait de possession, de transitions rapides, de la vitesse… Une volonté aussi de repartir balle à terre du gardien, en construisant.
C’est sa philosophie. Il aime beaucoup la possession, les relances courtes. Et pour mettre en confiance ses joueurs, il a déjà dit que si une faute avait lieu sur une sortie de balle, c’est lui qui en prendrait toute la responsabilité. Forcément, cela met en confiance ce genre de discours.
L’an passé, notre jeu était surtout centré sur les individualités que l’on possédait. De très fortes individualités d’ailleurs. Ici, c’est beaucoup plus collectif. On bosse sur comment effectuer le bon déplacement au bon moment, comment ressortir le ballon proprement… Le staff qui est arrivé a vraiment réussi à nous redonner la joie de jouer.
Votre F91 en est à quatre victoires en autant de rencontres. Et vous avez encore un autre « choc » face à Rosport ce week-end…
Qui aurait mis une pièce en début de championnat sur le fait que ce Dudelange – Rosport serait le match au sommet de la sixième journée, entre deux des trois leaders? (Il sourit)
Sur ce début de saison, on a montré qu’on était là. Alors qu’on ne nous attendait pas forcément et qu’on avait le calendrier le plus compliqué de toutes les équipes. Avec au menu quatre prétendants. Mais une saison, c’est long et si on pouvait terminer dans le top 5, ce serait très cool pour le club. Parce que les rencontres face aux équipes du bas de classement, ce n’est pas toujours simple à gérer non plus.
Entretien avec Julien Carette