Le départ tardif cette semaine d’Edin Osmanovic oblige Pedro Resende à repenser sa défense mais aussi, règlements obligent, à se creuser.
C’est bien connu : on ne change pas une équipe qui gagne et, à ce titre, Pedro Resende, dont le Differdange vient de prendre 16 points sur 18 possibles en championnat, n’avait absolument aucune raison de changer la sienne. Et surtout pas de défense, celle-ci ayant offert davantage de garanties depuis le passage à trois axiaux et l’intégration à la charnière d’Edin Osmanovic aux côtés de Kevin d’Anzico et Théo Brusco.
Sans l’international espoirs, pas utilisé en DN lors des 11 premières journées, l’arrière-garde differdangeoise a cédé 16 fois et signé cinq «clean sheets» (soit 31% des matches) en 12 rencontres de DN, soit une moyenne de 1,33 but par match. Avec le gaucher, 6 fois titulaire lors des 7 dernières journées, et notamment lors de ses cinq succès récents du FCD03, la défense de l’actuel 4e du championnat n’a été prise en défaut que 6 fois (un but de moyenne par match) pour trois «clean sheets» (50% des matches).
Bedouret et Eren «donnent des garanties»
Conséquence du départ cette semaine d’Osmanovic, parti sur le tard – ou trop tôt – au SKF Sered, où on l’attendait plutôt cet été, Resende va néanmoins devoir se résoudre à repenser sa défense. Ce qui, même s’il assure faire «confiance aux joueurs qui sont encore là», a le don de le froisser : «On était vraiment bien et, d’un moment à l’autre, il faut changer quelque chose… Et ce ne sera pas forcément un changement poste pour poste, mais peut-être plus que ça».
Des mots qui rejoignent ceux prononcés dans la semaine par le technicien portugais, alors que la perte d’Osmanovic n’était plus qu’une question d’heures. Resende évoquait alors de possibles conséquences sur le système ou la façon de jouer de son équipe. Ce n’est pas que l’Argentin Juan Bedouret, titulaire en début de saison avant de se blesser, ou l’ancien mondorfois Fatih Eren n’aient pas donné satisfaction lors des 4 rencontres de BGL Ligue qu’ils ont chacun eu à disputer. «Ce sont deux joueurs qui me donnent des garanties», estime l’ancien coach du RM Hamm Benfica.
On était vraiment bien et, d’un moment à l’autre, il faut changer quelque chose…
Aligner le second, gaucher lui aussi, permettrait même à Differdange de conserver un bon équilibre d’ensemble à la relance. Mais c’est compter sans une donnée primordiale au Grand-Duché : la règle des premières licences et des joueurs transférés, dont le nombre sur une feuille de match doit respectivement être de 7 minimum et 5 maximum. Or Resende ne dispose d’aucun autre défenseur que Franzoni et d’Anzico, déjà incontournables derrière, parmi ses premières licences.
Un replacement ou un reniement
Autrement dit, relancer Bedouret ou Eren, tous deux «JT», la solution la plus naturelle pour maintenir une assise solide tout en conservant l’efficace 3-5-2 en vigueur, devrait selon l’entraîneur differdangeois se faire aux dépens de l’un des nombreux cadres étrangers de l’effectif. À moins de replacer en charnière Franzoni, voire De Taddéo, formé à Metz comme défenseur central?
Difficile à envisager : s’il n’en est pas personnellement responsable, le seul intérim dans l’axe du premier, le 5 décembre à Mondorf où Osmanovic était absent, s’est soldé par trois buts encaissés (3-3, 14e journée).
Quant au second, il se révèle trop précieux dans la zone de vérité ces temps-ci (3 buts et 2 passes décisives en 2022) pour l’en éloigner. Autre possibilité : repasser à quatre derrière, comme en début de saison, au risque de s’exposer davantage. Pas forcément la meilleure des idées, avant de défier un Swift totalement relancé en ce début d’année (3 victoires).