C’est confirmé à demi-mot par les dirigeants : les deux joueurs les plus expérimentés du secteur offensif ne vont pas se vacciner. Il va falloir recruter devant.
Fabrizio Bei fait partie de ces dirigeants de DN qui gardent le sourire, mais commencent à en avoir marre qu’on n’en finisse plus de les appeler pour leur demander des nouvelles du taux de vaccination de leurs vestiaires.
Il faut dire aussi que le FCD03, après un rapide décompte, début décembre, était le club de l’élite le moins vacciné du pays. Le président differdangeois ayant fait partie, très tôt en 2020, des voix les plus convaincues par les vertus de l’injection, inutile de dire que cela le chagrinait et qu’il y a mis bon ordre.
Il a pourtant eu de la casse : en début de semaine, quatre joueurs manquaient à l’appel dont deux lui ont «affirmé qu’ils ne se vaccineraient pas. Ça me désole : ils laissent le club dans la merde alors qu’on a quand même continué à les payer jusqu’en décembre».
Aurélien Joachim était un nom qui revenait souvent ces dernières semaines. Encore tout récemment, Fabrizio Bei consentait à dire qu’il ne pouvait pas «l’amener de force chez le médecin.» Mais celui de Dan Da Mota n’était pas encore sorti des couloirs du Parc des sports d’Oberkorn.
Interrogé sur la véracité de cette rumeur, Bei s’est logiquement retranché derrière une forme de secret médical, mais son discours ne laisse guère de prise au doute : «Cela me désole que ces joueurs-là soient obligés d’arrêter leur carrière comme ça. Maintenant toutes les dernières semaines de l’année 2021, Auré n’était pas là et on s’en est très bien sortis. Mais ces garçons peuvent encore changer d’avis…»
«On a un ou deux attaquants à recruter»
Ils peuvent changer d’avis, effectivement. Mais à respectivement 35 et 36 ans, Joachim et Da Mota ont passé l’âge des demi-mesures.
Tandis que leur club, de son côté, doit parer au plus pressé et s’il parvient à recomposer son secteur offensif (qui vaut pour l’heure surtout pour Bertino et Buch, niveau rendement), il n’y aura bien évidemment plus de place pour deux garçons qui, le temps de compléter leur schéma vaccinal, verront déjà la fin de saison arriver. «Oui, même s’ils changent d’avis, il sera un peu tard», consent Bei. «Nous voilà donc avec un ou deux attaquants à recruter.»
À lire aussi ➡ BGL Ligue : les clubs se préparent à virer leurs non-vaccinés
Et ça, pour un club ambitieux, mais aux moyens raisonnables, c’est déjà tout sauf facile en temps normal. Alors en temps de coronavirus et de restrictions sanitaires majeures, cela devient un parcours du combattant.
«Il y a quelques jours, on m’a vendu un très bon attaquant. On l’a contacté. Il me dit directement : « je ne me vaccine pas ». Je crois que les gars ne comprennent pas. Mes deux gars, à moi, ils ont essayé d’argumenter. Je les comprends. Mais ils peuvent me dire ce qu’ils veulent : ce n’est plus légal ! Donc l’attaquant, il n’est même pas venu faire son essai.»
À lire aussi ➡ BGL Ligue : le booster va perturber la reprise
Déjà lundi, à la reprise, le vestiaire differdangeois, décimé par les cas positifs malgré un taux de vaccination redevenu «normal», sonnait le creux. Malgré une avalanche de tests quotidiens (une quarantaine) pour préserver la bulle.
Deux internationaux n’en font visiblement plus partie. Et vendredi, contre Wormeldange, en amical, on œuvre déjà à leurs remplacements. «Oui, on va devoir commencer à en essayer certains», lance un Bei amer…
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter quotidienne.