Avant retrouver son stade et d’y accueillir dimanche le leader dudelangeois, le président de Differdange Fabrizio Bei se confie sur ses ambitions, grandies par le bon début de saison de ses troupes.
Finie, la cohabitation avec le voisin et rival niederkornois. Contraint depuis la fin de l’hiver de s’exiler au Jos-Haupert, le temps de refaire tout le système de drainage du stade municipal, le FC Differdange recevra enfin pour de vrai à partir de ce dimanche, date de la réception du F91. Et ce sur une pelouse «magnifique» selon Fabrizio Bei. «Content», le président differdangeois n’espère qu’une chose : que cette aire de jeu «digne d’une équipe de BGL Ligue» sera également à la hauteur de ses ambitions, toujours grandes pour son FCD03.
Cet été, vous vous étiez gentiment étonné que nous tardions à vous appeler pour parler de votre club et de vos ambitions. L’êtes-vous à nouveau que nous ayons attendu la mi-octobre pour vous rappeler ?
(Il sourit) J’étais effectivement étonné en début de saison, et à la fois je le comprends parce que Differdange était en plein renouvellement de cadre après une saison décevante. Mais quel que soit le moment, je suis toujours fier quand on parle de mon club, d’autant qu’on fait un bon début de saison, sur le plan des résultats et surtout de la qualité de jeu. C’est de bon augure pour l’avenir. À l’inverse, je suis toujours déçu quand on ne parle pas de nous, pas par jalousie envers les autres clubs, mais parce que Differdange est une place importante.
Ne pas être sous le feu des projecteurs vous ôte une certaine pression, cela dit.
C’est vrai, surtout à notre nouvel entraîneur (NDLR : Pedro Resende), qui fait du bon travail. Il a dû rebâtir avec de nouveaux joueurs, ça prend du temps et on n’est pas encore arrivés, loin de là. Le championnat vient de débuter, est on est à un tournant très important : sur les prochains matches, on verra si Differdange jouera le haut de tableau.
Vous allez affronter ce dimanche le F91, puis la Jeunesse, Hostert, le RFCU, Pétange et Mondorf. Peut-on dire que vous serez fixés début décembre ?
C’est simple, à la trêve, on espère être dans le carré. C’est notre objectif, on a la qualité et les joueurs pour y arriver. La concurrence est rude, et elle le sera jusqu’à la fin. Tout le monde peut battre tout le monde. Regardez Hamm : tout le monde les enterrait, on a fait un très bon match contre eux, on a gagné 3-0, tout le monde disait que c’était normal mais derrière, ils ont battu Rosport. C’est quand même un championnat assez bizarre.
Quel sentiment vous procure le fait de rejouer ce dimanche au stade municipal ?
On est très heureux, après presque un an, de retourner sur notre pelouse, de voir les gens revenir au stade. Ce n’était pas évident, car ça fait des mois qu’on joue à l’extérieur ! On espère repartir du bon pied chez nous, c’est vrai qu’en face dimanche il y a un F91 très fort, plus que l’an passé, mais c’est l’occasion de nous montrer face à un adversaire peut-être plus fort que nous, de montrer de quelle sauce Differdange est faite (sic). J’ai confiance : on a une bonne assiette défensive comme offensive, 22-23 joueurs que le coach peut changer à tout moment sans qu’on perde de la qualité. Tous sont capables d’apporter à cette équipe.
Vu nos joueurs, notre stade, notre staff, je ne peux pas me contenter de la 11e place
Est-ce d’abord pour la qualité de jeu que vous évoquiez plus tôt que vous êtes allé chercher Pedro Resende ?
Oui. Par rapport à ce qu’on entendait sur lui, ce qu’on a vu, c’est quelqu’un qui aime le foot, qui aime jouer. Differdange ne balance pas, on repart de derrière. Pedro a cette philosophie latine, et c’est pour ça qu’on est allé le chercher. Les entraînements sont variés, ça joue au ballon, c’est ce qu’on recherchait. Qu’on joue en 3-5-2 ou en 4-3-3, c’est à lui de voir mais la chose primordiale, c’est de jouer. C’est peut-être à cause de ça, d’ailleurs, qu’on a pris ce but stupide à Wiltz (NDLR : défaite 2-1, le 26 septembre). Ce match me reste en travers de la gorge… On aurait dû tuer le match, ce n’est pas en dominant qu’on gagne. Mais c’est comme ça, le football, c’est un apprentissage. Et pour l’instant, on ne peut rien dire : c’est formidable ce que Pedro fait. Ce n’est qu’un début, on ne construit pas sur trois mois mais sur un, deux ou trois ans… Même si parfois, je suis très impatient. Je reste un compétiteur.
Et que vise le compétiteur que vous êtes cette saison ?
Mon objectif, avec cette équipe, c’est une place en Coupe d’Europe. On en a les moyens! On me dit « patience« , c’est vrai mais le foot, ça peut aller très vite. Pour moi, c’est clair : vu nos joueurs, notre stade, notre staff, je ne peux pas me contenter de la 11e place. Je n’ai peur de personne, Differdange doit aller chercher le haut du classement. Franchement, je m’attends à être en haut. Et si ce n’est pas cette année, on travaillera pour y être l’année prochaine, en allant chercher quelques joueurs, peut-être même dès cet hiver. Quand on a des joueurs expérimentés comme Marinus, Da Mota, Bertino ou Joachim pour ne citer qu’eux, on ne peut pas jouer le milieu de classement. On a les moyens d’aller chercher l’Europe, d’autant qu’il y a cette fameuse Coupe qu’on ne joue pas depuis deux ans, mais avec laquelle Differdange flirte toujours (NDLR : le FCD03 a disputé cinq des dix dernières finales, pour quatre victoires).
Vous avez d’ailleurs hérité au tirage de Larochette, la surprise des 32es de finale.
C’est une équipe qui joue en Division 3, mais qui a pas mal d’anciens de BGL. On ne va pas jouer avec les scolaires, là-haut ! Rien qu’en France, deux ou trois clubs amateurs ont failli la gagner ces dernières années. Ça me hante. Je préfère jouer contre Larochette que contre Hesperange, c’est vrai, mais on ira avec un grand respect. On va se concentrer pour passer ce tour, puis on verra où on en est en avril (NDLR : date des 8es de finale) en championnat pour jouer sur les deux tableaux.
Entretien avec Simon Butel
UNA Strossen heich !!!