Soucieux de solidifier une défense qui venait d’exploser à Niederkorn, Sébastien Grandjean a opté dimanche pour une charnière à trois. Un choix qui pourrait bien être durable pour le Fola.
L’espoir existait encore fin février, pour le Fola. Mais celui-ci s’est évaporé en même temps que le Progrès a fait voler sa défense en éclats (4-1, 19e journée). Relégués à 7 points puis 9 du leader niederkornois, les champions en titre ont donc «fait le deuil» d’un doublé, assure Sébastien Grandjean. Mais pas du podium, toujours à portée de canon (3 points), ce qui tient presque du miracle d’après le coach eschois : «Être encore dans la course au top 3 avec une équipe si jeune, et tous les problèmes qu’on a pu avoir, je trouve ça incroyable, c’est fantastique.»
Ces problèmes se sont encore abattus sur son groupe la semaine dernière, où la grippe s’est invitée dans le vestiaire du Fola. «On s’est retrouvés vendredi soir avec sept cas, déplore Grandjean. Idir Boutrif nous a appelés dimanche matin pour nous dire qu’il ne pouvait pas jouer, et certains garçons qu’on a alignés dimanche, comme Silvio Ouassiero ou Rodrigo Parreira, se sont réveillés lundi avec une grippe carabinée.» Dans ces conditions, et même s’il reste «déçu car on doit quand même avoir un penalty à la 88e», le technicien belge s’efforce de retenir le positif après le nul contre Strassen, dimanche.
Freire-Ahmetxhekaj, convertis sans souci
«On s’est alignés dans des conditions très difficiles, et on fait 0-0 dans un match couperet pour l’Europe. C’est positif, surtout qu’on n’a pas pris de but une semaine après en avoir pris 4 à Niederkorn.» C’est pour stopper l’hémorragie défensive et retrouver de la solidité dans ce secteur, d’ailleurs, que Sébastien Grandjean avait exceptionnellement opté pour une charnière centrale à trois éléments (contre deux traditionnellement) face à l’UNA, 3e meilleure attaque du championnat au coup d’envoi (42 buts).
Dans ces conditions très difficiles, faire 0-0 dans un match couperet pour l’Europe, c’est positif
Ce qui était moins prévu, c’est que Nenad Dragovic chope la grippe. En l’absence de l’habituel capitaine Julien Klein, en dedans ces dernières semaines et sorti du banc à la 69e minute seulement, c’est donc à un trio expérimental, composé de droite à gauche d’Ahmetxhekaj, Muharemovic et Freire (photo), soit deux milieux défensifs de formation et un habituel remplaçant (Muharemovic), qu’est revenue la lourde tâche de limiter «la force de frappe offensive de Strassen» et l’influence du duo Nicolas Perez-Brian Babit.
Une mission accomplie au vu du tableau d’affichage, un peu moins au regard des «highlights» du match : malgré ce dispositif, les Strassenois «se sont créé trois face-à-face», dont un dans le temps additionnel, tous gâchés par Babit face à Cabral. «Pas normal» pour Grandjean, qui a néanmoins apprécié les états de service d’Ahmexhekaj et Freire dans un rôle plus reculé que d’ordinaire, où ils se sont chacun montrés à l’aise dans les duels comme à la relance.
Le Swift, sacré test
«Ils sont jeunes et n’ont pas encore totalement le respect de la DN, mais ce sont deux super joueurs, juge l’entraîneur du Fola. Et puis, pied gauche (Freire) – pied droit (Ahmexhekaj), dans la complémentarité c’est pas mal.» Si bien que les deux reconvertis pourraient bien le rester quelque temps, d’autant que Muharemovic, sorti à la 83e, s’est à son tour blessé (déchirure) contre Strassen, que Gilson Delgado reprend seulement l’entraînement et que Semedo, aligné seul devant la défense dimanche, fait le job un cran plus haut.
La défense à trois axiaux peut, elle, «être une option durable», estime Grandjean. Au moins jusqu’à ce week-end et ce déplacement à Hesperange pour y défier un Swift intenable depuis le début d’année (cinq victoires) et en réussite devant le but (7 pions sur les deux derniers matches, 14 en 2022), à l’image de Dominik Stolz (19 buts en championnat), auteur dimanche dernier d’un quadruplé à Rosport (0-4). Un sacré test en perspective pour la charnière «new look» du Fola, en situation de recoller aux basques des Hesperangeois. Et de maintenir intacts ses espoirs de podium.