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[BGL Ligue] David Zitelli, le charme opère


Pour ses débuts comme numéro 1, l’ancien adjoint de Pascal Carzaniga a pris 7 points sur 9 possibles.

Pour sa première expérience comme coach principal, le technicien français a ramené de la confiance et des résultats à une équipe de Mondorf qui en manquait cruellement.

C’est le propre des ruptures : on sait ce qu’on perd, moins ce qu’on gagne. À l’entendre, Christian Strasser, le président de Mondorf, n’est pourtant pas tout à fait certain de ce qu’il a perdu en se séparant le 10 avril d’Arno Bonvini, qu’il avait fait revenir à l’USM en début de saison. «Avec lui, on aurait peut-être fait 9 sur 9, ou zéro», suggère-t-il en référence aux trois journées de championnat qui ont suivi ce limogeage.

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le dirigeant ne s’est pas planté à l’heure de désigner le successeur de Bonvini, et que David Zitelli, de longue date très apprécié «humainement et footballistiquement» par Strasser fait, pour le coup, jusqu’ici un très bon numéro 1, lui qui a vécu dans l’ombre ces dernières années de Pascal Carzaniga, dont il était l’adjoint à Dudelange (2013/2014), Niederkorn (2015/2016) et Differdange (2016-2018).

Pour sa première expérience comme entraîneur principal, le natif de Longwy connaît des débuts idylliques avec l’USM, victorieuse dimanche d’Etzella (2-1), après avoir ramené un point de Pétange (1-1), un autre concurrent direct et battu, entretemps, le Progrès (2-1), un candidat à l’Europe.

Si ce succès tardif de prestige enjolive le bilan du Français, qui «peut difficilement faire mieux» selon Christian Strasser, le mérite du coach, son staff et ses troupes est global, insiste le président mondorfois : «Pétange est une très bonne équipe, qui était invaincue et n’avait pas encaissé le moindre but avec Yannick Kakoko avant de nous affronter. Et Etzella, qui est très fort offensivement, a des individualités de grande qualité. Ce n’est pas seulement Niederkorn.»

Communication positive et dialogues nourris

Face à ces trois formations, l’USM n’avait lors de la phase aller pris que trois points, contre Pétange (2-1). L’occasion, alors, de mettre un terme à une série de quatre défaites consécutives contre Dudelange, la Jeunesse, Hostert et le Racing. Mais l’éclaircie avait été de courte durée : derrière, Mondorf n’a gagné que deux matches et pris que 10 points en 13 journées.

Surprenant, de la part d’une équipe qui en avait pris 13 lors des 6 premières et que l’on imaginait en surprise de la saison, d’autant qu’Arno Bonvini la voyait monter en puissance physiquement après l’hiver. «À un moment, on s’est sans doute vus trop beaux, admettait récemment le défenseur Julien Cétout. Moi y compris : vu notre entame et la qualité de notre groupe, j’étais le premier à dire qu’il fallait qu’on fasse quelque chose cette saison.»

Il a directement pris beaucoup de temps pour parler au groupe et à chacun. Dans la situation où on était, c’était très important

Ce début de saison a en tout cas permis à Zitelli de se forger une conviction, celle que tout n’était pas à jeter, loin de là, ainsi formulée avant la réception du Progrès : «Ils doivent avoir envie de jouer, de prouver que Mondorf n’est pas à sa place. Il y a pas mal de petits trucs à corriger, mais le plus important, c’est la confiance et la prise de risques, car la qualité est là. Les joueurs ont besoin de se prouver à eux-mêmes qu’ils peuvent faire mieux avec les qualités qu’ils ont.»

L’essence de la «méthode Zitelli» tient dans ces phrases : rendre de la confiance à un groupe qui l’avait perdue, ce qui est passé, de l’aveu de Julien Cétout, par une communication des plus positives, appréciée du groupe, et des échanges nourris avec les joueurs. «Il a directement pris beaucoup de temps pour parler au groupe et à chacun, confirme Strasser. Dans la situation où on était, c’était très important de dialoguer, communiquer, pour peut-être libérer l’un ou l’autre

Un avenir lié au maintien ?

À son arrivée, aucun objectif chiffré n’avait été donné à Zitelli, assure Strasser. Après trois matches, les chiffres n’en sont pas moins parlants : 12e et premier non-relégable avec 26 points à sa prise de fonctions, avec seulement une et deux longueurs d’avance sur les barragistes (Hostert et Wiltz), et trois et quatre de retard sur Pétange et Etzella, l’USM est aujourd’hui 9à égalité avec Pétange et Etzella.

Surtout, avec 33 unités au compteur, Mondorf a temporairement relégué les barragistes à cinq (Wiltz) et six points (Hostert). Crucial, alors qu’il lui reste à affronter deux candidats à l’Europe, Differdange (dimanche), et le Fola (30e j.), et que Wiltz doit encore jouer Hamm.

«Mais nous aussi, on va encore jouer des matches, et il arrive un moment dans la saison où l’adversaire n’a plus d’importance», sourit Christian Strasser, quelque peu réticent pour l’heure à aborder l’avenir de son entraîneur. «On va déjà commencer par finir la saison, replace le dirigeant. Mais si on atteint l’objectif, que ça colle et qu’il y a une envie de sa part mais aussi du staff de continuer, pourquoi irions-nous chercher midi à quatorze heures ?»