Dimanche, Etzella reçoit le Fola pour le choc des relégables. Dan Da Mota n’a tellement pas l’habitude de ces rendez-vous que cela commence à l’user.
La défaite contre Mondercange (1-2), dimanche dernier, pour la reprise, contre un concurrent direct, a-t-elle fait mal?
Dan Da Mota : Ah en tout cas moi, ça m’a fait très très mal. On les domine toute la première mi-temps et en seconde, on a deux moments d’inattention… Moi, la défaite, je n’y suis pas habitué. J’ai l’impression que certains dans l’équipe ne sont pas conscients de la chance qu’ils ont de jouer en DN.
Les joueurs ici ont-ils perdu l’habitude de gagner?
Cela fait quelques années déjà qu’Etzella n’est plus dans sa meilleure forme, qu’il joue exclusivement le bas de tableau. C’est une routine qu’ils subissent, mais qu’ils ont aussi un peu en eux. Mais au football, le minimum, c’est d’être combatif sur le terrain. Il faut que l’attitude change. Or cela fait sept mois qu’on n’a pas ça non plus. Je le dis, je le répète, mais j’ai l’impression que ça entre par une oreille et que ça sort par l’autre. Je ne mets pas tout le monde dans le même sac, mais bon…
Et voilà qu’arrive LE match à ne pas perdre…
Si on perd, on est derniers. Et si en plus, devant, ça gagne, alors ça va commencer à devenir compliqué. Surtout quand on voit la suite de notre programme. Mais contre le Fola, on va se retrouver en face de jeunes qui n’ont rien à perdre, qui ont faim, que Stefano (Bensi) a conditionnés comme ça. Là, ça va être le grand derby des descendants (il rit). Pour moi qui ai été habitué à jouer les premières places, c’est très frustrant. Oui, je suis très frustré. On n’arrive pas à s’en sortir.
Pas même avec un Dan Da Mota qui a hérité d’un nouveau poste, celui de défenseur latéral gauche?
(Il rit) Oui, je joue là parce que… Ben parce qu’on n’a personne en fait! Contre Differdange, en 3-5-2, j’ai fait tout le couloir gauche mais là, contre Mondercange, on était en 4-4-2 et il y avait quelqu’un devant moi et je me suis rendu compte que si tu n’es pas aidé, tu es dans la m… Et les jeunes, devant moi, peuvent avoir tendance à beaucoup attaquer.
Vous n’étiez pas vous-même comme ça, il y a vingt ans?
(Il sourit) J’étais comme ça, mais j’ai changé. Sinon, il aurait été impensable, par exemple, de jouer en sélection.
Là, ça va être le grand derby des descendants
Est-ce le genre de « sacrifice » que vous faites parce que c’est votre Patrick qui vous dirige désormais, de par son poste de coach adjoint?
L’équipe a connu une amélioration dans le jeu depuis que Patrick et Bruno (NDLR : Alves) sont arrivés. Sur la philosophie tactique, c’est beaucoup mieux. Après, ça ne me dérange absolument pas d’être dirigé par mon frère. Et d’ailleurs, c’est une question de respect, je l’appelle coach. Comme je faisais avec Luc Holtz, avec qui j’ai joué. Et pour qui c’était Luc sur le terrain, mais coach en dehors. Donc là aussi, il était hors de question que j’appelle mon frère Patrick devant les autres. Question de respect : c’est mon supérieur!
Puisqu’on parle de coaches, la promotion au statut d’entraîneur de votre ancien coéquipier Stefano Bensi, qu’en pensez-vous alors qu’il vient vous défier au Deich?
C’est une occasion pas si géniale : il lui faut tout restructurer et il a beaucoup de chantier. Après, tout dépend de la philosophie qu’ils veulent mettre en place. Est-ce qu’ils préparent la prochaine saison en PH ? Quand on voit leur match contre Pétange, on voit en tout cas que Stefano n’a pas de souci de gestion de groupe : il a su leur donner envie!
Cela ne vous donne pas envie de vous y mettre?
Oui. Je réfléchis.
Au fait d’arrêter pour devenir entraîneur?
Déjà, je me demande si je passe mes diplômes en France ou au Luxembourg. Je dois me renseigner parce que j’ai cru comprendre qu’il existait un moyen de passer ces diplômes beaucoup plus rapidement en France. Avec ma centaine de sélections, il y a des dispositifs pour accéder plus vite à la licence A. Mais je devrais, si j’ai bien compris, entraîner une équipe jeunes de l’autre côté de la frontière, pendant au moins un an. Genre des U15. C’est à voir. Je pense que ce que je déciderai dépendra aussi beaucoup des offres que j’aurai cet été. Pour l’instant, la frustration est énorme mais je rêve d’atteindre les 450 matches en DN. J’en suis à 432. Il m’en manquera tellement peu pour y arriver, à la fin de cette saison…