L’ancien portier de l’OM, Nice et Nancy, 251 matches de Ligue 1 au compteur, en a pris trois samedi contre Wiltz, mais a aimé dépanner son club de Mondercange.
Damien Grégorini a bientôt 44 ans et des obligations : aligné par la force des choses contre le FC Wiltz dans un match crucial (mais perdu 0-3), le Français à l’imposante carrière se tient prêt à enchaîner contre le Fola, si besoin est.
Depuis quand saviez-vous que le match contre Wiltz, ça allait être pour vous, dont la fin de carrière, hormis un bref intérim de deux matches en 2019 avec la réserve nancéienne, est passée depuis une décennie?
Damien Grégorini : Teddy (Da Silva) devait faire un essai vendredi et samedi, mais il sentait toujours une petite douleur et ne pouvait pas tenir sa place.
Mais outre la blessure de Dzemil Husovic, il vous restait Hugo Rodrigues, également âgé de 19 ans.
C’était un match important et une décision un peu à quitte ou double. J’avais pris une licence auprès du club en arrivant, justement au cas où ce genre de situation se présenterait. Cela m’était déjà arrivé avec l’ASNL. Mais là, on avait gagné un match 3-0 et l’autre 1-0.
L’équipe risque-t-elle d’avoir de nouveau besoin de vous, ce week-end, pour un match tout aussi crucial contre le Fola?
On verra au fur et à mesure de la semaine. Pour Teddy, avec une semaine de plus d’entraînement, ça devrait aller. Moi, mon boulot (il sourit), c’est surtout de préparer les gardiens aptes, pas de me préparer moi. Mais s’il faut encore donner un coup de main, je suis au service du club.
Puisqu’on parle de votre gardien n° 1, que vous a-t-il dit, avant et après le match?
Rien de spécial avant, juste bonne chance. Après… il sait ce que c’est. Il a été… sympa avec moi, je dirais (il sourit). Je sais que lui-même n’aurait pas été content de prendre trois buts, mais on ne chambre pas. Enfin, ce n’est pas qu’on ne chambre pas, c’est plutôt qu’on compatit.
Quand on a bientôt 44 ans, mais aussi 251 matches de Ligue 1 au compteur, la DN, ça va vite?
Bien sûr que ça va vite! Surtout au niveau de la prise des repères. Même si on s’est entraîné, même si on a eu tôt quelques balles à négocier qui ont fait du bien… Mais les entraînements, c’est bien beau : rien ne remplace un match.
Pour un gardien, le pire, c’est la charge mentale
C’est aussi une question de physique?
Le physique, ça a été, même s’il y a eu quelques courbatures après, le matin. Parce qu’il faut pousser. Et après un match, franchement, on ne dort pas bien. Il faut du temps. J’avais oublié, ça, qu’on ne dormait pas bien. Mais pour un gardien, le pire, c’est la charge mentale. Même quand le ballon est loin du but, il faut tout le temps être en alerte, replacer un défenseur… Il y a plein de petites choses sur lesquelles il faut être vigilant, et ça, c’est usant.
On parle souvent de petite mort pour les sportifs professionnels. Aviez-vous une petite nostalgie de ces moments de match?
C’est sûr qu’émotionnellement, rejouer, c’est spécial. Il faut répondre présent, faire le travail. Mais depuis que j’ai arrêté, je suis resté au contact des gardiens. C’est ce que je voulais. Et étant à fond derrière mes gardiens, je continue de vivre ces émotions à travers eux. Mais j’ai quand même été très content, samedi, de rendre service.
Même si l’ambiance champêtre du stade municipal a dû vous paraître fade après ces longues années de Ligue 1…
Oh, ça m’a fait plaisir de rejouer. Quel que soit l’endroit. On fait abstraction. Mon premier match pro, avec Nice, en Ligue 2, je l’ai joué à Saint-Étienne, qui montait s’il nous battait, et on a gagné 0-2. Mon premier match en Ligue 1, avec l’OM, c’était en déplacement à Lyon et on fait 1-1. Et mon premier match au Vélodrome, c’était contre le Paris Saint-Germain et on gagne 1-0. Samedi, contre Wiltz, disons qu’on s’entendait plus facilement quand on se parlait sur le terrain.
Serez-vous toujours là la saison prochaine?
Oui, je pense que je serai toujours là. Je me sens bien ici et je vois Teddy progresser, donc je pense que oui!