Le Progrès a eu beau rater un pénalty dans ce match au sommet, c’est encore le manque de réalisme offensif d’une Jeunesse qui a eu énormément d’occasions, que l’on a remarqué. Troisième défaite consécutive pour la Vieille dame.
Stéphane Léoni avait réservé quelques surprises à Jeff Strasser, dont l’une ne l’était qu’à moitié : la présence de Mayron De Almeida, quelques jours seulement après l’officialisation de son retour au club en provenance du Red Star. Mais aussi la titularisation de Toni Luisi en pointe en lieu et place d’Antoine Mazure.
S’il n’y avait que ça… mais non : en plus, Aldin Skenderovic grimpe au milieu, Ferino prenant sa place dans l’axe pour un début de match qui justifie les options prises au moins dans les premières minutes. Luisi prend l’espace sur une déviation de De Almeida et centre en retrait. Si Muratovic rate sa volée, De Almeida rôde et n’est pas loin de pousser au fond (3e). Deux minutes plus tard, c’est cette fois Luisi qui isole De Almeida à l’entrée de la surface, mais son petit ballon enroulé ne fait que flirter avec la lucarne.
Et finalement, c’est cette Jeunesse (qui trouve lentement des automatismes quand ses individualités ne gâchent pas tout), qui va s’offrir la plus belle occasion de la première demi-heure sur un ballon piqué parfait de Stelvio au-dessus de la défense. Le contrôle de Kyei est impeccable, son lob sur Flauss aussi, mais il va s’écraser sur la transversale, Ferino finissant par dégager devant sa ligne (10e).
Un deuxième poteau pour la Vieille dame
Ce match est beau, dense, animé même sans occasion de but. Il va basculer sur une double inspiration : une passe en profondeur de Muratovic et une accélération de Bohnert, capable de résister à Klica en vitesse pure. Son centre trouve Luisi, parfaitement placé entre Todorovic et Moreira de Sousa, qui crucifie Moreira (1-0, 31e).
Tout devient alors un peu plus fou. De Almeida se couche parfaitement sur un centre en retrait de Bohnert et une demi-volée, mais son tir rase la lucarne (34e). Fortes, servi par Kyei à l’angle des six mètres, passe un crochet tueur à Karayer avant de chercher le petit filet opposé… il tapera le poteau intérieur (38e). Mais c’est bien Niederkorn qui aurait pu rentrer avec deux buts d’avance si Luisi, placé seul devant le portier de la Jeunesse par un Bohnert décidément dans sa soirée caviars, n’avait pas buté sur Moreira (42e).
Le retour des vestiaires montre que cela pourrait être plus calme : le Progrès se campe un peu plus bas, semblant guetter des opportunités de contres. Le premier tombe vite mais De Almeida bute, encore, sur Moreira (50e).
Pénalty raté pour le Progrès
C’est aussi à sa capacité à être dangereuse sur attaque placée qu’on jugera de l’évolution de la Jeunesse. Cela dit, c’est sur un pressing très haut de Deruffe que Klica, à ses côtés, se retrouve aux six mètres en position de défier Flauss… qui gagne le face-à-face (53e). Rater autant d’opportunités n’est peut-être pas assimilable directement à des erreurs individuelles mais pourtant. Pas très loin derrière, Bah, à peine entré en jeu, se fait découper par Verburgh dans la surface. Pénalty… raté par Muratovic (62e). Ne pas se faire punir pour ce manque de réalisme est une chance. En profiter pour revenir serait une preuve de force.
Les hommes de Strasser ne s’en saisiront pas. Sur un joli mouvement à trois initié par Deruffe avec Kyei en relayeur, Fortes, seul au point de pénlaty avec le but grand ouvert, va tirer au ras du poteau (65e). Les Binaconeri ne se remettront pas de ce nouveau manque de réalisme et c’est en contre que Muratovic, grâce à un ballon gagné par Mazure, va finir le boulot (2-0, 71e). Alors certes, la blessure de Skenderovic (79e), une expulsion stupide de Bah (82e) et un but contre son camp de Karayer (85e) vont un peu faire trembler le Progrès, mais ce dernier est quand même sorti du terrain en tant que nouveau leader.
Julien Mollereau