Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Raphael Holzhauser porte quasi seul la responsabilité du secteur offensif d’un champion hesperangeois dans le dur, mais qui prend les points.
Ces derniers mois, dans son recrutement offensif, Hesperange avait réussi à joliment se fourvoyer dans son désir de remplacer Rayan Philippe, ses 32 buts et 24 passes. Le diagnostic était pourtant clairement posé et la recherche évidente pour faire oublier l’ailier : un n° 9. Aujourd’hui, la lumière est en train de (re)venir… d’un n° 10 : l’Autrichien Raphael Holzhauser, parti sur des bases encore plus démentielles encore que son jeune prédécesseur, qui avait pourtant eu besoin d’une année complète, lui, pour s’adapter. La saison passée, Philippe était impliqué sur 1,86 but par rencontre. Après deux journées, Holzhauser, quatre buts et une passe décisive, tourne à 2,5 en moyenne.
C’est déjà mieux que sa demi-saison en 3e Liga au Munich 1860, au printemps dernier, durant laquelle il avait inscrit 3 buts en 15 matches, et cela dessine un début de dépendance pour ce Swift qui continue de se chercher : en 2024, Holzhauser est impliqué dans 83,33 % des six buts de son club. Et si c’est aussi remarquable, c’est à cause du contexte actuel. Après la grève qui a marqué la fin de préparation du groupe de Roland Vrabec et la mise à l’écart du patron, Dominik Stolz (9 buts et 1 passe en 15 matches de la phase aller), il y avait un doute légitime autour du rendement du secteur offensif, sans lui. Holzhauser est en train de le lever seul.
C’est sa version Germinal Beerschot ?
Depuis la venue de Pétange, il nous a fait la totale. Un penalty parfait à ras de terre le long du poteau pour ouvrir son compteur luxembourgeois et un coup franc travaillé de 30 mètres depuis la ligne de touche pour tromper un Barrela naïf, contre le Titus (3-3). Une demi-volée tendue superbe en lucarne après des petits pas de replacement et un but de renard contraint (il n’est pas parfait non plus) de contrôler pied droit dans les six mètres pour assurer pied gauche sur un centre en retrait de Ferrara, face au Victoria (1-3). L’air de rien, ce Swift emprunté vient, en grande partie grâce à lui, de prendre 4 pts sur 6 possibles en marquant deux fois trois buts, c’est-à-dire en renouant plus ou moins avec son rythme de la saison passée. Un tour de force.
Serait-on en train de retrouver le Raphael Holzhauser de la saison 2020/2021? Ce serait potentiellement très dangereux pour le suspense en DN puisque le garçon y avait inscrit 16 buts et distillé 16 passes décisives avec le Germinal Beerschot en Jupiler Proleague. Conquérant au passage la sélection autrichienne et notamment deux capes dont une… contre le Luxembourg (0-3, le 11 novembre 2020). En face, il y avait Maurice Deville et Aldin Skenderovic, qui ne se doutaient pas, alors, que ce grand gaillard constituerait peut-être un jour leur planche de salut au Holleschbierg.
Il y a un mois, le quotidien flamand Gazet van Antwerpen, en se faisant l’écho de la séparation d’un commun accord entre le joueur et son club de Louvain, indiquait que le Beerschot aurait pu être tenté de le rapatrier, mais que les exigences financières de l’Autrichien ne lui laissaient pas la possibilité de s’aligner. On ne sait combien Holzhauser coûte au Swift, mais l’investissement en vaut visiblement très largement la peine. S’il confirme contre le Progrès dimanche, le doute ne sera déjà plus permis.
