Les recrues estivales étrangères du Swift ont eu beaucoup de mal à exister en cette première partie de saison. Sauf Maxime Electeur.
Le Swift a trouvé, depuis peu, une forme d’équipe type. Il fait du neuf avec de l’ancien. Malget, Schnell, Prempeh, Mélisse, Garos, Stolz… sa colonne vertébrale est sans surprise restée très «dudelangeoise» autant dans sa très mauvaise période estivale que dans sa reconquête automnale. Et Dupire excepté, mais qui n’est pas un joueur de champ, le recrutement étranger a finalement énormément de mal à s’installer. Tous les joueurs ou presque, arrivés des pays limitrophes, galèrent à se faire durablement une place au soleil du Holleschbierg. Tous sauf… Maxime Electeur. Le grand milieu de terrain belge est le seul qui combine un temps de jeu cohérent avec des statistiques qui démontrent qu’il existe et qu’il peut avoir une réelle influence.
Il a joué seulement huit matches de BGL Ligue ? Mais c’est à cause d’un début de saison lors duquel il a dû se mettre dans le coup (normal) et d’une blessure entre ses grands débuts et sa confirmation (pas de bol). Et surtout, l’actuel 21e meilleur joueur du pays, derrière Schnell mais devant Stolz, a inscrit six buts et distillé deux passes décisives. «Je peux amener plus dans le jeu, même si les plus gros progrès que je dois réaliser sont dans le jeu défensif», estime cet ancien avant-centre formé au Standard, expédié dans un couloir, avant d’être repositionné meneur de jeu puis fixé définitivement à la récupération. Le binôme de l’expérimenté Garos, c’est pourtant lui et son 1,94 m qui marquent des points en l’absence de Loua, blessé.
C’est peut-être le 24 octobre que tout s’est noué, après un mois et demi d’absence. Electeur fête son anniversaire avec 48 heures de retard en inscrivant un triplé qui vaut trois points sur la pelouse de Rodange pour son grand retour aux affaires après une blessure, un changement d’entraîneur et de système auquel il a dû s’adapter. «Ça aide», sourit-il. Un peu de réussite comme cadeau pour ses 25 ans, ça ne fait pas de mal : la saison passée, il a attrapé le covid et s’est donné deux entorses de la cheville, au point de ne faire que deux microscopiques entrées en jeu avec le RWDM, en D1/B. Les deux fois contre l’Union Saint-Gilloise d’Anthony Moris, «un gardien que je voyais faire ses débuts avec le Standard quand j’étais à l’Académie Louis-Dreyfus et qui dispose d’un jeu au pied très rare et qui peut surprendre quand il allonge, ce qui le rapproche d’un Ederson (NDLR : le portier de Manchester City)».
«Ce n’est pas toujours agréable»
On l’aura compris, l’«élu» aime le jeu. Au point d’avoir développé un certain respect pour cette DN où «tout est plus costaud qu’on ne le pense». Il y a deux semaines, son boss, Flavio Becca pointait du doigt ces «jeunes qui pensaient que ce serait facile et sont trop gâtés». Visiblement, Electeur ne fait pas partie du lot. Il ne rechigne d’ailleurs même pas, lui qui n’a jamais été appelé dans le «loft» des réservistes, à aller prêter main forte en réserve. Ce qui ne l’empêche pas de porter un regard cru sur ce genre d’expérience : «J’y suis allé et c’est important pour garder le rythme. Mais ce n’est pas toujours agréable. Hormis contre la Jeunesse, qui a quelques bons jeunes, on a gagné un match 12 ou 13-0. Un autre 7 ou 8-0… Oui, on a une équipe réserve qui tiendrait la route en BGL Ligue.» Peut-être, mais elle est composée de garçons qui justement, peinent à s’inviter en DN, au contraire du Belge.
Pour bien finir 2021, Electeur veut battre Hostert et profiter des vacances pour annoncer à son père que l’un de ses nouveaux coachs s’appelle Bertrand Crasson. «Je suis trop jeune pour l’avoir vraiment connu en tant que joueur. J’ai dû peut-être assister à sa toute fin de carrière mais c’est une vraie figure du football belge et pour mon père, il doit vraiment représenter quelque chose. Mais il ne sait même pas qu’il est dans le staff. Je ne lui ai pas dit…» Quelque chose nous laisse à penser que le grand Electeur a encore beaucoup de choses à dire cette saison…
Julien Mollereau