Remercié… officieusement par Flavio Becca, le coach du Swift a annoncé… officiellement son départ à ses joueurs. Mais il ne veut plus en parler d’ici la fin de saison. Il espère encore partir sur un titre. Comme en 2014, au F91. Cela ne les regarde donc que lui et son groupe, croit-on comprendre.
Chacun ses problèmes. Depuis deux semaines, c’est le Fola qui tentait de se dépatouiller des rumeurs de transfert de ses cadres et le club eschois a fini par enfin trancher dans le vif en admettant que ses négociations de prolongation avec Cédric Sacras et Dejvid Sinani étaient dans une impasse et conduisaient directement aux départs des deux joueurs. L’abcès est percé. Mais depuis ce milieu de semaine, c’est le Swift Hesperange qui a pris le relais dans le côté psychodramatique : mardi, Pascal Carzaniga a annoncé officiellement à ses joueurs son départ en fin de saison, arguant notamment d’une conversation avec Flavio Becca qui ne laissait aucune place au doute sur le fait qu’il ne souhaitait pas le conserver.
Le technicien s’en est servi pour piquer son équipe au vif. Elle a plutôt bien réagi contre Etzella mais n’allez surtout pas en parler au technicien, qui admet la séparation à venir mais la relativise et s’en tient là : «Je ne suis pas important. L’important, c’est mon groupe. Le reste, je m’en fous.»
Je ne suis pas important. L’important, c’est mon groupe
On n’aura donc pas l’occasion de savoir si cette rupture du contrat de confiance entre lui et le sponsor principal – qui n’avait exigé que l’Europe au moment de son engagement et lui reproche aujourd’hui d’avoir potentiellement hypothéqué ses chances de sacre lors du nul à Mondorf (1-1), dans un match raté – peut servir de levier psychologique jusqu’en fin de saison. Pour mémoire, en 2014, «Caza» savait, bien avant d’arracher le titre lors de la dernière journée, au terme d’une finale contre le Fola (3-0), qu’il céderait sa place à la tête du F91 durant l’été. Il s’en était servi pour faire vibrer la corde sensible de son groupe. Et reste le souvenir de cette phrase de Julien Jahier, l’attaquant star dudelangeois à l’époque : «J’ai mis un triplé pour le coach.»
Est-il possible qu’un même coach se fasse éjecter deux fois par le même patron et à chaque fois en remportant le championnat? On en est encore loin. Hesperange a aujourd’hui trois cailloux dans sa chaussure. Un match de plus que le Fola, un goal-average de cinq buts de moins que le leader, une victoire de moins que ses deux principaux concurrents, ce qui est l’un des critères décisifs en cas d’égalité. Bref, à trois journées de la fin, il faudra plus à Hesperange qu’un sentiment de révolte (vague ou pas). La chance sera un facteur décisif. Pendant ce temps, en dehors des frontières, côté Gaume, tous les journaux belges vaguement intéressés par la suite des opérations du côté de Virton en sont à se demander s’il n’y aurait pas là matière à nouer, enfin, une relation avec un coach souvent pressenti à l’Excel mais jamais nommé. On y pensera dans deux semaines…
Erratum
Une malencontreuse erreur s’est glissée dans notre article consacré au départ de Pascal Carzaniga, vendredi. Le Swift a en effet recruté Cédric Sacras et n’est pas loin de finaliser… Achraf Drif, du Fola. Mais Dejvid Sinani prendra bien la direction du F91 Dudelange et non d’Hesperange, comme indiqué par erreur. Nos excuses aux intéressés.
Julien Mollereau