Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Coup de massue sur la tête de la Jeunesse Canach, hier, et grosse bouffée d’espoir pour un FC Wiltz qui était presque déjà condamné : le second, lanterne rouge, pourrait bien récupérer trois points sur tapis vert contre l’autre relégable.
Tout est entre les mains du tribunal fédéral, qui a été saisi par courrier, en cette fin de semaine, et devrait trancher la semaine prochaine. Voire la suivante.
C’est après avoir épluché les statuts que Steve Majerus, directeur sportif du club nordiste, a levé le lièvre qui pourrait permettre aux Wiltzois de recoller mathématiquement à quatre petites longueurs seulement du barragiste qu’est Hostert, alors qu’il est actuellement à sept points et pratiquement un pied et demi dans la tombe : Barbosa n’aurait théoriquement pas dû jouer lors de ce Canach – Wiltz de la 18e journée.
L’attaquant, auteur d’une belle prestation et d’un but sur penalty, avait en effet été frappé d’une sanction de quatre matches de suspension après une grosse échauffourée lors d’un amical. Prévenu par mail dans la foulée, Canach avait commencé à appliquer la sanction dès la 14e journée, à la reprise, en se passant de son joueur, considérant que son retour aux affaires coïncidait justement avec cette rencontre couperet face aux Nordistes.
«Là, c’est du n’importe quoi !»
Sauf qu’il n’a pas échappé à Wiltz que la parution de cette suspension au BIO était postérieure à la 14e journée et que Barbosa aurait donc pu jouer face au Progrès le 22 février. Et donc, que le même Barbosa aurait encore dû être suspendu face à Wiltz pour ne reprendre qu’à la journée suivante, face à Hostert.
« On a reçu ce mail de la FLF le 20 (NDLR : deux jours avant la reprise), précise le coach de Canach, Patrick Maurer, écœuré. Pour nous, cela avait valeur de suspension automatique. Là, c’est du n’importe quoi !»
« Non, lui rétorque Steve Majerus. Il y a un règlement spécial pour les matches amicaux et les rouges ne signifient pas suspension automatique. Quand c’est en amical, la suspension débute après la parution du BIO. » Bref, c’est grâce à l’une de ces délicieuses anomalies des statuts luxembourgeois, qui en font tout le charme, que le FC Wiltz pourrait bien retrouver un peu d’espoir dans son maintien.
« Wiltz ? Mais ils ne peuvent plus se sauver, grince Maurer. Et en plus ils nous mettent, nous, dans la merde. Le pire, c’est qu’on ne sait même pas, aujourd’hui, même après avoir consulté les statuts, si on est dans notre bon droit ou pas. C’est tellement compliqué. Parce qu’en plus, Barbosa, il n’a pas reçu ses matches de suspension après un rouge, mais après un rapport de l’arbitre. Alors? Ça compte? »
La question n’est pas désespérante, elle est désespérée. Canach accueillera donc la Jeunesse, ce samedi, sans savoir où il en est. Et Differdange se déplacera à Wiltz dimanche, contre un groupe qu’on peut attendre nettement moins démobilisé que prévu (d’autant qu’Osmanovic, sorti le week-end dernier souffrait juste d’un problème d’hydratation et s’est réentraîné normalement cette semaine), ce qui fera bien les affaires du F91 et du Fola.
Et en attendant de voir si tout ce sac de nœuds a eu une incidence sur le comportement des clubs impliqués, sur leur moral, c’est le tribunal fédéral qui va avoir à se prononcer sur cette affaire. Et, encore, à expliciter des statuts qui continuent, ponctuellement d’être montrés du doigt à la première bévue administrative, qu’elle soit due au laxisme des clubs… ou pas.
Julien Mollereau
