À l’heure de justifier son choix de ne pas le convoquer pour les deux rencontres d’octobre contre la Serbie et le Portugal, Luc Holtz avait dit attendre de Florian Bohnert, alors auteur d’un but et trois passes décisives en BGL Ligue, qu’il soit plus décisif en club.
Le Niederkornois n’a pas marqué ni fait marquer depuis. Mais cela n’a pas empêché le sélectionneur de le rappeler hier pour le déplacement en Azerbaïdjan et la réception de l’Irlande. Et si son récent replacement comme latéral droit explique sans doute ses stats en berne, il est peut-être aussi à l’origine de son retour chez les Roud Léiwen, privés encore à ce poste de Marvin Martins, qui ne réintègrera le groupe que la semaine prochaine à l’Austria Vienne.
«Je ne sais pas sur quel poste Luc Holtz l’a sélectionné, assure son entraîneur Stéphane Léoni, qui a pourtant échangé ces derniers jours à son sujet avec le sélectionneur. Mais il peut jouer latéral droit sans problème. Il a un gros pouvoir d’accélération, on l’a vu contre le Swift : il est capable de prendre le ballon de derrière et de monter 40, 50 voire 60 mètres avec. Et tactiquement, on sent qu’il a été formé en Allemagne (à Sarrebruck, Schalke 04 et Mayence), il est très intelligent. Ça peut devenir un latéral de haut niveau.» Parole d’un homme qui sait de quoi il parle, lui qui a fait carrière à ce poste.
«La tendance, c’est qu’il s’installe là»
S’il l’en savait capable, ce n’est pas pour le reconvertir latéral que Stéphane Léoni et le Progrès ont fait revenir cet été le polyvalent Bohnert au Progrès, mais pour le fixer à un poste d’ailier. Mais le technicien souhaitait «ramener plus de technique dans l’équipe, mieux repartir avec le ballon de derrière», et l’a donc fait reculer – comme Yannick Bastos avant lui – d’un cran il y a deux semaines, contre Pétange, une expérience renouvelée en Coupe contre le Swift. «Ça a très bien marché, estime l’entraîneur niederkornois. On essaie d’avoir la possession, de s’améliorer dans le jeu.»
Reste, pour un Progrès encore trop intermittent, à afficher ces belles intentions sur toute la durée d’un match, chose que les Niederkornois ne font pour l’instant «que pendant une heure. Avec les blessés qui reviennent progressivement, on devrait y arriver». Et, pour Bohnert, à confirmer ses belles prédispositions à ce nouveau poste.
Car pour Léoni, ce replacement n’a rien d’un one shot, au contraire : «La tendance, c’est qu’il s’installe là. C’est à ce poste qu’il pourra retourner chez les pros, et il y retournera, car c’est quelqu’un qui aime travailler, qui a une mentalité exceptionnelle et mérite qu’on essaie de tirer le maximum de son potentiel. Ce n’est que le début, il est sur la bonne voie.»
Pour voir plus loin, l’international luxembourgeois (24 sélections, 1 but) devra notamment s’étoffer défensivement. Mais même sur ce point, son coach se montre confiant : «En tant qu’ailier, il est habitué à faire les allers-retours et à devoir défendre. Face à lui, les latéraux adverses ne passaient déjà presque jamais. Il est au niveau, et il va encore s’améliorer.»
Luc Holtz semble prêt à payer pour voir. Mais en attendant, l’heure sera ce soir à la confirmation au stade Jos-Philippart, où un Progrès «new look» aura, malgré les absents (Ba, Hend, Holtz, Klapp), l’occasion face à la lanterne rouge de mettre la pression sur les équipes de tête et confirmer son regain de forme des dernières semaines. Un simple hasard ?
Simon Butel