Benjamin Runser commence l’année 2021 de la même manière que l’UNA Strassen : fantastiquement bien.
L’attaquant français Benjamin Runser en est à sept buts en neuf matches. Et irrésistiblement, l’UNA remonte au classement dans le sillage de son goleador avant de rencontrer le leader de BGL Ligue, ce week-end.
Que se passe-t-il à Strassen, qui continue sur sa lancée de 2020 et a inscrit 16 points sur 18 possibles sur ses six dernières rencontres?
Benjamin Runser : Ben… ben y a pas de stress. On prend du plaisir, on a trouvé la bonne formule, et puis aussi, il faut bien le dire, on joue des équipes théoriquement plus faibles en ce moment.
Vous avez remarqué? Cette saison, à chaque fois que vous marquez, votre équipe prend au moins un point et souvent trois. Et inversement.
Ah oui? Possible. Je ne savais pas. On a gagné à chaque fois? Ah non, forcément, puisque j’égalise dans les arrêts de jeu contre le Swift (NDLR : 2-2, le 19 septembre). Tiens d’ailleurs, je marque souvent en deuxième période. Peut-être que c’est une question de mentalité. Moi, je ne lâche jamais et sûrement, ça m’aide à profiter des moments de faiblesse.
Il y a un an et demi, vous nous accordiez une interview qui tournait autour de la perte de 4 à 5 kilos qui avaient changé un peu votre rendement. Vous durez plus longtemps?
Il y a aussi le fait que je suis prof de sports.
J’exerce comme prof de sports à Fameck, dans une zone un peu sensible. Enfin, ils disent que c’est une zone sensible, mais c’est sur le papier. En vrai, c’est normal. Les jeunes sont sympas
Oui, sauf qu’en général, les profs de sport en parlent plus qu’ils n’en font…
Ah non, je ne suis pas le prof de sport d’il y a trente ans! Du sport, j’en fais avec les élèves. Je ne suis pas un chef, je suis un leader. Je leur dis qu’on est dans le même bateau. J’exerce à Fameck, dans une zone un peu sensible. Enfin, ils disent que c’est une zone sensible, mais c’est sur le papier. En vrai, c’est normal. Les jeunes sont sympas, il suffit de leur donner et on reçoit. Comme au foot en fait.
En ce moment, vous donnez beaucoup : sept buts en neuf matches. Vous n’êtes qu’à une unité de votre plus gros total sur une saison.
Oui, c’était l’année dernière. J’avais mis huit buts en quatorze matches. Vous savez, je vais avoir 30 ans alors j’ai plus d’expérience et je suis plus serein.
Mais vous n’avez pas appris à fêter vos buts, qui commencent à devenir de plus en plus nombreux?
Ah oui, non, je n’aime pas fêter. C’est rare que je le fasse. Je suis plus heureux de voir un pote marquer en fait. Et puis comment fêter, puisque je ne suis pas un grand danseur? Je fête ça quand ma copine est là. Là, contre Wiltz hier soir (NDLR : mercredi), je lui ai adressé un petit cœur en me servant de la caméra du FC Wiltz. Bon je ne me suis pas approché trop près hein, parce que je ne suis pas un chambreur, mais elle l’a vu puisqu’elle regardait le streaming. Tous mes potes l’ont vu en fait. Ils sont une petite dizaine à avoir regardé le match.
Vous marquez beaucoup actuellement. Et l’on joue beaucoup actuellement. Faut-il vous préserver pour que puissiez durer ou faut-il vous maintenir sur le terrain pour en tirer immédiatement parti?
Je dirais qu’on ne change pas une équipe qui gagne, mais en même temps, jouer sept matches en trois semaines, est-ce vraiment raisonnable? D’ailleurs, immédiatement après Wiltz, on a fait un décrassage. On s’était dit que même si on perdait, on devait y passer. On a beau râler, dans les conditions actuelles, il faut le faire. Je suis rentré chez moi à 23 h.
Dur quand même de savoir s’il faut laisser sur le terrain quelqu’un qui marque ou faire tourner. Mais bon, là, on joue la meilleure défense du pays. C’est un super match et en plus, ça fait longtemps qu’on n’a plus perdu chez eux (NDLR : l’UNA reste sur deux nuls consécutifs au stade Jos-Nosbaum) et il serait pas mal de relancer un peu le championnat…
Relancer le championnat, c’est bien. Y prendre une part concrètement active, ce serait encore mieux. Où va l’UNA?
Ça fait deux ou trois fois qu’on termine sixième (NDLR : une fois sixième, deux fois septième). Alors aujourd’hui, on est un peu à notre place, mais c’est peut-être l’année ou jamais pour faire mieux, vu l’homogénéité du championnat. C’est un peu plus dur à faire, pourtant, parce que d’habitude, battre des relégables, c’est un peu moins difficile. Pas là. Mais on vient de battre Wiltz et le RFCU, alors…
Entretien avec Julien Mollereau