Sacré choc de reprise, que le leader a failli remporter grâce à un but du joueur à qui le F91 a fermé la porte cet hiver : Adel Bettaieb. Ce qui lui a valu un câlin de son coach, Carlos Fangueiro. Déjà finie, la fâcherie? Cela aurait été plus simple avec un succès. Mais Peugnet a surgi pour égaliser, puis Azong pour créer la surprise (1-2).
Harceleur, le Progrès Niederkorn a passé, sur la pelouse du leader, une première partie de match très tranquille, contenant l’essentiel du jeu dans la partie de terrain dudelangeoise. Pour les joueurs de Carlos Fangueiro, qui avait titularisé un Bettaieb boudeur après son non-transfert hivernal, les rares occasions de but sont tombées a minima : une combinaison sur corner que Diouf ne peut pas reprendre au deuxième poteau (2e), un ballon en profondeur de Morren pour Bettaieb, coupé par la sortie vigilante de Flauss (32e), ainsi qu’une relance plein axe de Peugnet de la tête, que Bettaieb ne peut frapper, son pied se dérobant sous lui (33e). L’attaque du F91, qui pèse presque trois buts en moyenne par rencontre sur la première partie de saison, est à la peine : les ballons n’arrivent pas.
Malgré l’excellence de son pressing et des récupérations hautes, le Progrès, en petit manque de moyens (Ba doit jouer au milieu), n’est pas beaucoup mieux loti, même s’il a le droit de se demander ce qu’il serait advenu de cette frappe de Karayer, qui prenait le chemin du dessous de la barre de Fox si le dos de Van den Kerkhof ne l’avait pas déviée en corner (16e). À son crédit également, une reprise de Bijelic au ras du poteau, sur le dit coner, une tête trop décroisée mais en bonne position de Luisi (23e) et un centre-tir de l’attaquant après un grand pont passé à Diouf (30e).
Sinani, une passe décisive dans le néant
Ce match n’est peut-être pas (encore) beau, ni dingue, mais il est dense. Et dans l’espoir de changer quelque chose, il force Fangueiro à s’adapter et casser son 3-5-2 pour un 4-4-2 avec l’incorporation de Bojic dans l’entrejeu. Et l’on joue depuis moins de cinq minutes quand Sinani, qu’on n’a pas encore vu, trouve Bettaieb sur la profondeur. Flauss est trop juste pour intervenir, Skenderovic aussi. Et le boudeur s’en va passer un petit lob tout en délicatesse qui fait 1-0 (50e). Avec, au passage, un petit câlin qui ne sera pas passé inaperçu avec son coach.
Le match se déride. Parce que désormais, le Progrès doit pousser. Sous l’impulsion d’un Bohnert survolté et des centres d’un Klapp chirurgical, dont chacune des tentatives met le feu, il se redresse. C’est sur l’un de ces centres qu’Azong va décroiser sa tête un peu trop (74e), deux minutes après que le F91 a failli doubler le score : Sinani, servi intérieur par Kirch, tente un geste fou, un lob sur Flauss d’une louche sublime. Le ballon tape le pied du poteau opposé (72e).
Le Progrès met la pression. Lui qui était revenu de 0-2 à 2-2 à l’aller, aurait tort de ne pas croire en ses chances. Et sur un corner arraché à la 82e, Peugnet loge le ballon en lucarne (1-1, 82e). Le dauphin ne veut clairement pas en rester là. Et sur un énième centre de Klapp, Pomponi gagne son duel dans l’axe et Azong se retrouve seul dans les six mètres. Sa volée est simplissime, en force : 1-2 (89e).
Julien Mollereau