Arrêté la semaine dernière à cause de pluies diluviennes, le derby differdangeois peut-il monter en gamme ? Parce que les 39 premières minutes, il y a dix jours…
Une frappe, c’est tout ce qu’on avait vu en près de quarante minutes de jeu pour le premier match de la saison 2021/2022. La douche froide, pour les 1 500 spectateurs massés au stade Jos-Haupert, avait finalement commencé un peu avant que des torrents d’eau ne mettent fin à une partie dont on se demandait quand elle commencerait vraiment. Un premier rendez-vous officiel tout simplement crispé ?
Pas que. Il y a aussi d’autres menus soucis. L’affaire de la reconduction quasi complète de la ligne d’attaque n’est pas, a priori, un sujet sensible pour les dirigeants niederkornois, puisque ces derniers ont conscience de la qualité de leur recrutement. Les efforts constants de Mazure, nouveau venu, pour prendre la profondeur, pour remuer et offrir des solutions, ne peuvent pas être remis en cause sur la base de ce penalty raté le week-end passé face à Joubert. Le Français a depuis inscrit un but de renard en surgissant sur une approximation de Delgado (2-2 contre le F91). Il entraînera sans doute bientôt dans son sillage de joueur en conquête le grand Conrad Azong, encore un peu juste physiquement.
Mais cela ne donne pas plus de garanties à Niederkorn au moment de rejouer son choc entre voisins, d’autant qu’il a un deuxième souci qui crève les yeux : l’infirmerie, pleine à ras bord et en continu la saison passée, est encore extrêmement fréquentée à l’heure actuelle par une seule et unique catégorie de joueurs, à savoir des milieux offensifs, créatifs, capables de faire le lien entre les récupérateurs et les buteurs. Klapp, Hend, Muratovic, en plus de Holtz en convalescence depuis des mois et même Bijelic qui a une capacité de projection, manquent à l’appel. Comment fait-on pour s’en remettre ? Mais on bricole bien sûr. Ça, le Progrès a appris à faire, la saison passée, mais il ne faut pas s’étonner si, à certains moments, cela coince. Sans meneur, trouver une animation, c’est toute une sinécure.
«Ça donne l’impression qu’on joue le contre»
Mais il demeure aussi des interrogations sur l’approche du FCD03. Il y a dix jours, il y avait matière à le trouver plutôt timoré pour une équipe capable d’aligner en même temps Aurélien Joachim et Dan Da Mota et qui avait d’ailleurs fait le choix de se priver du second nommé, l’international étant resté sur le banc. Même par moments face à Rosport, il y avait matière à le trouver bas sur le terrain et prompt à jouer le contre, pour un club qui nous a vendu du rêve cet été, au vu de son recrutement. Une vision que Pedro Resende réfute : «On ne joue le contre que quand on a face à nous un adversaire qui nous propose cette option, mais on ne se met pas derrière ! On est juste préparés à toutes les éventualités, c’est tout. Si les gens ont cru voir ça, c’est juste que nous opérons des transitions très rapides. Nous sommes dans une dynamique à la récupération du ballon qui donne l’impression que nous jouons le contre.»
On peut jouer sur les mots tant qu’on veut. Et on peut relativiser en tous sens. Ce Differdange – au sein duquel Bertino Cabral a fait très forte impression depuis son arrivée, en complément de cet Aurélien Joachim de 35 ans et qui est «toujours là où il faut quand il faut», anticipe Stéphane Leoni –, pourrait faire très mal si la reconversion défensive niederkornoise ne suit pas. Mais on pourrait aussi très bien revoir le même match. C’est-à-dire pas emballant. Avec ou sans pluie.
Julien Mollereau