Mondorf est aujourd’hui troisième avec un recrutement visible comme le nez au milieu de la figure. Qui a de quoi inquiéter le F91, son prochain adversaire.
Mondorf peut-il encore être taxé d’être un tube de l’été à la veille de l’automne? «Disons que tout ce qui est pris n’est plus à prendre», tempère Arno Bonvini, qui ne s’emballe naturellement pas. On avait pourtant envie d’aller le titiller sur une des réussites majeures de l’USM, ces dernières semaines : le recrutement. On a déjà parlé du début de saison ébouriffant de Smaïl Morabit dans ces colonnes, mais dans son sillage, plusieurs joueurs sont en train de confirmer que leur club et la cellule (Patrick Kugener, Amine Nabli et Almin Babacic) chargée d’enrôler de nouveaux joueurs a fait un boulot aux petits oignons. La preuve en quatre exemples qui vont regarder le F91 les yeux dans les yeux.
1) Dylan Kuete
Le dynamique petit milieu de terrain de 21 ans a déjà joué trois fois plus de minutes en six rencontres au stade John-Grün que sur toute la saison passée au Racing, où il était barré par Holter, Nakache, Ikene… «Ça ne sert à rien d’attendre trop longtemps avant de lancer des joueurs comme ça», estime Amine Nabli. Comme son coach, l’ancien capitaine mondorfois, tout récent retraité des terrains, évoque un international U21 «respectueux et sérieux». Tel, finalement, que Manou Cardoni l’a décrit à Arno Bonvini quand ce dernier a voulu se renseigner avant de formuler une proposition. «Parce que sportivement, il m’a tout de suite convaincu. Tout ce qu’on peut espérer, c’est qu’il garde son niveau actuel. Ce serait déjà beau. Il va bien finir sa post-formation avec nous.» Actuellement, Kuete est 18e meilleur joueur de DN.
2) Costinha
Faire jouer cet ancien défenseur central de Grevenmacher et du RM Hamm Benfica ne coulait pas de source à son arrivée. Arno Bonvini avait prévu… Kuete pour ce poste de latéral. Mais la préparation… À gauche, son technicien se réjouit de le voir jouer «un football d’émotions. Il court pour les autres. C’est de joueurs comme ça dont on avait besoin pour donner une nouvelle identité à l’équipe». Le Portugais est aujourd’hui co-18e meilleur joueur et 5e meilleur défenseur de BGL Ligue. Ça vaut ce que ça vaut mais Amine Nabli, aussi, s’en délecte : «Costinha, c’est le genre pas trop coté, mais stable. Le genre à qui il suffit de trouver un club qui, enfin, lui donne de l’importance, pour qu’il fasse… ça.» Joli coup.
Il fallait lui trouver un club qui, enfin, lui donne de l’importance
3) Henid Ramdedovic
Käerjeng, Rodange… on pensait avoir fait le tour de la question Henid Ramdedovic, 34 ans, quelque 150 matches de BGL Ligue, homme de devoir, qui n’hésite pas à pousser la chanson avec les arbitres ou ses adversaires. Or on a l’impression de le redécouvrir en ce début de saison. Costaud dans les duels, comme toujours, mais apaisé. Aujourd’hui 14e meilleur joueur de DN, son envergure est indéniable. «Il nous rassure, il parle aux jeunes, il les guide, énumère Bonvini. Il ne prend même plus de cartons.» Au risque d’être redondant, il faut peut-être en revenir à son passif avec Rodange, où la fin a été houleuse. C’est à reculons qu’Amine Nabli détourne le sujet : «C’est surtout que quand on reste trop longtemps dans un club, on n’a plus de challenges, plus de défis. Il avait besoin de casser la routine, d’arrêter de jouer tout le temps la montée ou le maintien. Chez nous, il trouve une ambiance plus saine.» Quant à son âge, n’en parlons pas, dit Arno Bonvini : «Il me semble que l’équipe d’Italie vient de prouver qu’on peut gagner des choses avec des défenseurs de 38-39 ans…» Le meilleur est devant lui alors?
4) Ibrahim Baradji
L’ancien Amnévillois n’est que le neuvième meilleur joueur… du club. Situé au 91e rang de la loupe. Pourquoi parler de lui, alors? Mais parce que sur tous les terrains, on en parle. Du déchet devant le but, oui, mais son staff a prévu de le faire bosser activement ce secteur de la finition et, assure Nabli qui l’a déniché de l’autre côté de la frontière, «il n’a montré que 30 % de ses qualités. Imaginez ce que ce sera quand il sera à fond, qu’il sera à douze ou quinze buts!» En tout cas, Arno Bonvini ne se passe déjà plus de ce garçon «si poli». «Avec sa vitesse, il nous donne énormément de profondeur. C’est exactement ce dont on a besoin vu notre jeu compact.»
Julien Mollereau